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Monday, October 31, 2022

Télé-radar | Nos suggestions de la semaine - La Presse

Chaque semaine, La Presse épluche l’offre télé pour repérer quatre titres à regarder.

Publié à 9h00
Marc-André Lemieux
Marc-André Lemieux La Presse

La nouveauté : Cœurs migratoires

Pour être honnête, on avait peu (ou pas) d’attentes envers cette série documentaire qui brosse le portrait de couples dont l’histoire d’amour a commencé à distance. Mais après avoir regardé le premier épisode, qui sera diffusé cette semaine, on confirme qu’on écoutera le prochain. Car Cœurs migratoires bouscule nos préjugés, surtout avec l’exemple de Jean-Pierre, homme de 67 ans de Rimouski, qui entretient une relation avec Taimelys, Cubaine de 35 ans. On est aussi curieux de savoir ce qu’il adviendra du renouvellement de visa d’Ousséni, un sympathique comptable du Burkina Faso qui habite maintenant au Québec avec Marlène, mère de trois enfants.

Canal Vie, mercredi, 20 h

La valeur sûre : Révolution

PHOTO FOURNIE PAR TVA

Révolution

Après quatre saisons, Révolution fait toujours danser notre cœur. La compétition continue de générer des moments d’émotions sincères, jamais forcés, qu’aucun autre télé-crochet du genre (La voix, Star Académie) n’arrive à accoter. L’émission de dimanche marquera la conclusion des face-à-face. On ignore l’identité des concurrents qui passeront au tour suivant, mais parions qu’on entendra Sarah-Jeanne Labrosse lancer son fameux « Qu’est-ce qu’on vient de vivre ? » au moins une fois durant l’heure et demie. Du côté des maîtres, on sait qu’on pourra compter sur plusieurs « Ralala » des Twins en pleins numéros, des envolées lyriques un tantinet exagérées de Jean-Marc et quelques critiques chirurgicales parfaitement énoncées de Lydia.

TVA, dimanche, 19 h 30

L’évènement : le Gala de l’ADISQ

PHOTO FOURNIE PAR ICI TÉLÉ

Gala de l’ADISQ

Le programme musical du rendez-vous piloté par Louis-José Houde est costaud cette année. On annonce des prestations de Cœur de pirate, Corneille, Émile Bilodeau, Hubert Lenoir, Lisa LeBlanc, Patrice Michaud, Samian, Sarahmée, Bruno Pelletier et Mario Pelchat (qui souligneront chacun leurs 40 ans de carrière en chantant ensemble), Naya Ali, Édith Butler, Laura Niquay, Claude McKenzie et Quatuor Esca, sans compter les Révélations de l’année, Étienne Coppée, Natasha Kanapé Fontaine, La Zarra, Ariane Roy et Jay Scott. L’offre sera tout aussi riche au Premier Gala animé par Pierre Lapointe (mercredi, 20 h, à Télé-Québec) avec Clay and Friends, Koriass, Martha Wainwright, Salomé Leclerc et Souldia, pour ne nommer qu’eux.

ICI Télé, dimanche, 19 h 30

Le coup de dés : Avenue 5

PHOTO FOURNIE PAR CRAVE

Avenue 5

Les comédies sont rares cet automne. Voilà pourquoi un nombre croissant de téléspectateurs adoptent cette offrande futuro-satirique de HBO, qui raconte le périple de riches touristes dans l’espace, qui tourne au cauchemar lorsqu’un évènement gravitationnel fait dévier leur trajectoire. Résultat du changement d’orbite : leur voyage de huit semaines durera finalement trois ans. Mariant humour et science-fiction, Avenue 5 rappelle parfois The Good Place, sans toutefois atteindre son génie. Avec Hugh Laurie (le capitaine incompétent du vaisseau), Josh Gad (son propriétaire milliardaire complètement déconnecté), Zach Woods (le responsable des services aux passagers) et Rebecca Front (une cliente accaparante).

Crave

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Ma mère | La renaissance de Chantal Fontaine - La Presse

Après avoir brièvement bifurqué vers l’animation, Chantal Fontaine a retrouvé son premier amour : l’interprétation. Cet automne, elle apparaît dans non pas une, ni deux, ni trois, mais bien quatre séries télé. Le sourire aux lèvres, l’œil pétillant, l’actrice paraît comblée. « J’ai du fun. J’ai vraiment beaucoup de fun. »

Publié à 7h00
Marc-André Lemieux
Marc-André Lemieux La Presse

On ne peut pas parler d’un retour au jeu pour Chantal Fontaine, puisque depuis ses débuts dans L’or du temps, en 1990, elle n’a jamais vraiment quitté l’écran. On peut toutefois parler de recrudescence… et même de renaissance.

Car il y a cinq ans, rien ne laissait présager un boom pareil. Après Virginie, ses services étaient surtout retenus comme animatrice. De 2010 à 2015, en marge du téléroman Yamaska, elle s’est retrouvée aux commandes de quatre émissions différentes : Par-dessus le marché, Livraison d’artistes, Les chefs ! et Oser une autre vie.

« Je voulais gagner ma vie, et c’était ce qu’on m’offrait, raconte-t-elle en entrevue. Le fait que j’étais restauratrice envoyait peut-être le message que j’avais moins de temps pour jouer. Et j’avais joué le même personnage pendant 12 ans. »

Quoi qu’il en soit, Chantal Fontaine est aujourd’hui ravie de connaître, à 57 ans, un nouveau sommet. Cette saison, plus d’un million de téléspectateurs la retrouvent chaque semaine dans L’échappée, dans l’uniforme de Gisèle Bayeur, infatigable lieutenante de police de Sainte-Alice. Elle défend également le rôle de Jeannine, femme bien bronzée du caïd de Sainte-Foy, dans C’est comme ça que je t’aime, et celui de Monique, veuve amoureuse d’Un lien familial.

PHOTO YAN T, FOURNIE PAR TVA

Chantal Fontaine dans L’échappée

Dans une semaine, le public la (re)découvrira dans Ma mère, nouvelle offrande du tandem d’auteurs-producteurs Anne Boyer et Michel D’Astous (L’heure bleue, L’homme qui aimait trop). Dans cette minisérie de six épisodes réalisée par François Bouvier (Ruptures, La Bolduc), Chantal Fontaine campe Chantal Bélanger, une femme qui recouvre sa liberté au terme d’un séjour de huit mois en prison au cours duquel elle a reçu un diagnostic de bipolarité. Sa sortie ravive de nombreuses blessures et bouleverse ses trois enfants, Justine (Rachel Graton), Éric (Steve Gagnon) et Valérie (Marilyn Castonguay), qu’elle a négligés pendant longtemps. Comme dirait son personnage, « tout roule carré ».

C’est une femme en reconstruction. C’est difficile, mais elle persévère. Même quand le plancher s’ouvre sous elle, elle s’accroche. Il y a quelque chose de lumineux là-dedans.

Chantal Fontaine au sujet de son rôle dans Ma mère

Comme une boule de quilles

De son propre aveu, Chantal Fontaine ne connaissait « rien du tout » aux troubles bipolaires avant d’entamer l’aventure Ma mère. En guise de préparation, elle raconte avoir parlé à plusieurs personnes, consulté beaucoup d’articles et regardé énormément de vidéos sur YouTube. Elle est sortie du tournage avec « beaucoup, beaucoup d’empathie » pour tous ceux et celles qui souffrent de maladie mentale, et leurs proches.

PHOTO ERIC MYRE, FOURNIE PAR TVA

Chantal Fontaine dans Ma mère

« Quand j’apprenais mes textes, des fois, je m’arrêtais et j’étais comme : "Pauvre femme ! Mon Dieu que ça doit être difficile de vivre avec ça." Parce que moi, Chantal Fontaine, 57 ans, ce que j’ai construit autour de moi, mes enfants, ma famille, c’est une fierté. C’est un clan. C’est mon nid, mon refuge. Ça représente tant de choses… Mais pour mon personnage, son nid, c’est un grand vide. Parce que chaque fois qu’elle construisait quelque chose, elle envoyait ensuite une boule de quilles qui détruisait tout. »

La maladie mentale fait tellement de ravages. Les gens autour abdiquent parce qu’ils n’en peuvent plus.

Chantal Fontaine

Ma mère compte plusieurs scènes chargées émotivement. On pense notamment à cette prise de bec particulièrement acrimonieuse entre Chantal et son aînée au deuxième épisode, lorsque cette dernière déterre ses nombreuses erreurs passées.

L’actrice était ravie de mordre dans des scènes aussi denses. Après 30 ans de carrière, elle était prête à relever ce défi colossal. Elle salue d’ailleurs les auteurs d’avoir écrit une série articulée autour d’un personnage féminin qui frôle la soixantaine.

« La télé doit représenter la société dans laquelle on vit. Ça serait bien bête d’exclure ces générations. À 57 ans, je ne me sens pas vieille. Je me sens encore jeune. Des femmes de mon âge qui jouent des rôles hyper importants dans notre société, j’en connais plein ! Et aujourd’hui, quand tu as 60 ans, tu n’es pas finie. Tu as encore un cristi de boutte à faire ! »

Une forte impression

Avec sa performance dans Ma mère, Chantal Fontaine a visiblement laissé une forte impression autour d’elle, puisque durant notre entretien, réalisé au terme du visionnement de presse des premiers épisodes, cinq membres de l’équipe de tournage sont venus nous interrompre pour l’encenser.

L’actrice se souhaite beaucoup d’autres rôles riches et complexes comme ceux qu’elle interprète cet automne. Celui qu’elle défend dans un projet ultrasecret actuellement en tournage s’inscrit dans cette lignée, indique-t-elle.

« Jeannine [dans C’est comme ça que je t’aime] a changé la donne pour moi. Elle est venue dire : Chantal peut jouer n’importe quoi. J’avais déjà confié au réalisateur Jean-François Rivard que j’adorais jouer la femme droite, de tête, contemporaine, mais que j’avais envie d’en jouer une tout croche. Quand il m’a appelée pour m’offrir Jeannine, il m’a dit : "Tiens ! La v’là, ta tout croche ! Have fun !" »

PHOTO BETRAND CALMEAU, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Chantal Fontaine dans C’est comme ça que je t’aime

Du plaisir, Chantal Fontaine espère en avoir pendant plusieurs années encore. « Quand je regarde Béatrice Picard, je suis comme : c’est ce que je veux faire, jouer à 90 ans. Si j’ai encore la tête pour apprendre des textes, pourquoi pas ? »

TVA présentera Ma mère à partir du mardi 8 novembre à 20 h.

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Sunday, October 30, 2022

Steak, blé d'Inde, patates | La Presse - La Presse

Il était presque 23 h, un vendredi soir, et que faisaient ces quelques dizaines de cégépiens ? Ils ne prenaient pas un verre dans un bar, ils ne chillaient pas dans un parc, ils ne regardaient pas une série sur Netflix ni ne jouaient en réseau sur leur console vidéo (l’idée qu’on se fait généralement des activités d’un cégépien le vendredi soir).

Publié à 11h00

Ils noircissaient des pages de textes de leur cru : récits, poésies, textes d’humour ou de chansons. Romane n’a pas dormi de la nuit. Elle a écrit, pratiquement sans arrêt, pendant 24 heures. La chronique que je lui ai « commandée » devait bien faire 2000 mots. Ou était-ce une critique ? Ce ne serait pas étonnant de la part de cette grande lectrice.

C’est Gilbert Forest qui m’a invité à parler aux cégépiens, la semaine dernière, dans le cadre du 32e marathon d’écriture intercollégial. Le responsable de l’animation socioculturelle du cégep André-Laurendeau s’occupe de cet évènement depuis le tout début. C’était son dernier marathon. Il doit prendre sa retraite dans quelques mois.

J’y étais pour un atelier sur la chronique et la critique. Et pour suggérer un sujet aux élèves. J’en ai proposé trois. Ils pouvaient faire la critique d’une œuvre qui les a inspirés récemment, pour le meilleur ou pour le pire. Ils pouvaient rédiger une chronique sur l’émission de téléréalité Occupation double : en a-t-on trop parlé ou, au contraire, tous les prétextes sont bons pour dénoncer l’intimidation ?

Ils pouvaient aussi réfléchir à une question que je me pose souvent : doit-on s’inquiéter du manque d’intérêt des jeunes pour la culture populaire québécoise, ou est-on alarmiste lorsqu’on craint l’impact à long terme de cette désaffection ? J’ai formulé ce dernier sujet de manière si approximative que les cégépiens l’ont baptisé, à ma suggestion, « le sujet flou ».

Pendant une heure et demie, j’ai répondu aux questions d’une vingtaine de cégépiens, toutes aussi pertinentes les unes que les autres.

La première élève qui a levé la main m’a posé une colle, avec un terme — peut-être inspiré de la philologie — qui m’était étranger.

« Je pourrais faire semblant que j’ai compris ta question, mais je vais avoir besoin d’un dictionnaire ! », ai-je répondu au micro. Mon ignorance les a au moins amusés.

Le président d’honneur du marathon était nul autre que Claude Meunier. J’ai trouvé ça ironique. Deux jours plus tard, sa photo (en Popa de La petite vie) illustrait justement mon reportage sur les jeunes et l’avenir de la culture populaire. « Tout ce que je connais de La petite vie, c’est l’expression “steak, blé d’Inde, patates” », a précisé l’un des marathoniens, en lisant sa chronique à voix haute. Un élève d’origine coréenne, dont les parents se sont peut-être demandé un jour ce que ce « pâté » avait de chinois.

Ses parents étaient-ils arrivés au Québec sans connaître un mot de français ? Voilà qu’il livrait avec l’aplomb et l’esprit d’un humoriste aguerri un texte dans lequel il expliquait d’où il venait, où il était et où il s’en allait. Ainsi que les raisons pour lesquelles les gens de mon âge ne devraient pas s’inquiéter outre mesure de ses habitudes culturelles. Peut-être qu’il ne regarde pas la télé québécoise, comme la plupart des jeunes de son âge, mais il écoute Émile Bilodeau et Les Louanges, et il trouve ça « génial ».

Une autre participante, elle aussi d’origine asiatique, a révélé qu’elle n’avait pas non plus baigné dans la culture québécoise dans sa jeunesse. Son identité culturelle s’est construite grâce à l’école et aux livres qu’elle a trouvés à la bibliothèque. Elle a avoué s’inquiéter de sa propre inclination vers les œuvres en anglais, mais a rappelé qu’elle avait choisi d’être là, et d’y passer la nuit, pour écrire des textes de fiction ou d’opinion en français, une langue à laquelle elle est attachée.

J’ai aussi parlé à trois filles afrodescendantes qui se questionnaient sur leur légitimité à pouvoir s’exprimer sur le sujet de l’avenir de la culture, en laissant sous-entendre qu’elles ne se sentaient pas assez québécoises. Parce qu’on ne le leur a pas assez fait sentir ?

Est-ce que cette culture populaire québécoise dont je leur parlais s’intéresse à elles ? Manifestement pas assez.

J’ai dit « Wow », quatre ou cinq fois, après avoir entendu des cégépiens lire leurs textes. Ils ont dû trouver, a fortiori pour un chroniqueur, que je manquais de vocabulaire. Déjà qu’ils avaient compris que je n’étais pas fort en philologie. Je leur ai confié, bien maladroitement, à quel point ils m’avaient impressionné. Ce n’est pas que je m’attendais à ce que vous soyez amorphes ou blasés, mais, enfin, vous comprenez… Ils ont compris.

J’ai retenu de leurs réflexions non seulement qu’ils ont le sens de l’amorce, de la chute et qu’ils ont des intérêts variés (de Noémie dit oui de Geneviève Albert aux films de Thomas Vinterberg), mais aussi qu’ils ne sont pas leurs parents. Peu importe qu’eux ou leurs parents soient nés à Busan ou à Gaspé, ils ont leurs propres codes et leurs propres référents. Certains québécois, d’autres internationaux, comme ils ont la culture de la planète à la portée des doigts.

Ce que j’ai surtout retenu, c’est qu’ils sont terriblement allumés et inspirants. Ils viennent de partout, de Joliette (où ils s’occupent d’un ciné-club) ou de Jacmel. Ils sont le Québec. Celui que je croise tous les week-ends au mont Royal. Ce festival des couleurs perpétuel. Il était presque minuit. Je suis rentré chez moi, galvanisé par ces élèves. Plein d’espoir.

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Saturday, October 29, 2022

Guy Nantel ne roule pas en Porsche ! - Le Journal de Montréal

Au Québec, si vous cherchez à faire taire quelqu’un, à le faire exclure de la bonne société, vous n’avez qu’à le traiter de XX-phobe ou de XX-iste.

Ça met fin au débat, c’est une condamnation au silence, à l’annulation.

Le Devoir a écrit que sur scène, Guy Nantel « tient un discours tristement raciste, homophobe, transphobe, sexiste, classiste et âgiste ». 

Ce sont des accusations graves.

On savait que Le Devoir était devenu un repaire de petits curés wokes, mais qu’un critique de spectacles soit incapable de voir le deuxième degré dans un spectacle d’humour, c’est le boutte du boutte.

Sa femme n’est pas morte

Avec 1499 autres personnes, j’ai assisté mardi dernier à la première du spectacle Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire...

Guy Nantel précise d’entrée de jeu qu’il va faire un spectacle « paritaire », car il va mépriser tout le monde de façon égale. Autant les jeunes crétins que les vieux cons, les pollueurs que les écolos, les péquistes que les solidaires et les conservateurs, ceux qui ont imposé les mesures sanitaires et ceux qui les ont contestées. Et la personne dont il rit le plus... c’est lui ! Il revient avec beaucoup d’humour sur sa tentative ratée de devenir chef du PQ.

Le personnage de baveux fendant qu’incarne Nantel dit des énormités pendant une heure et demie : il va même jusqu’à affirmer qu’il faut éliminer six milliards de gens de la surface de la Terre. Même un enfant de six ans est capable de comprendre que Nantel n’est pas un eugéniste sanguinaire !

Dans le spectacle, Guy affirme que sa femme est morte. C’est une fiction ! Elle était assise devant moi dans la salle.

Le Devoir traite Nantel de « classiste » (discrimination selon les classes sociales) parce qu’il affirme de façon méprisante que les autres aspirants à la chefferie ont stationné leur Kia à côté de sa Porsche. C’est une fiction ! Guy Nantel ne roule pas en Porsche, mais en Prius C (l’hybride la plus économique de Toyota) qui date de 2017.

Vous vous dites peut-être que je suis en conflit d’intérêts. Guy est chroniqueur à mon émission à QUB radio tous les jours. Nous sommes collègues à l’émission Le monde à l’envers à TVA. Et Guy est un ami proche avec qui je partage régulièrement des soupers (il prépare un excellent spaghetti au pesto).

Mais même des gens qui sont à l’opposé de Nantel ont adoré son spectacle.

Dans la loge de l’humoriste, après le spectacle, j’ai vu Anne Casabonne, du PCQ. Elle venait féliciter Nantel de l’avoir fait rire à gorge déployée alors qu’il venait de ridiculiser les anti-vaccins... 

Casabonne est capable, elle, de comprendre le deuxième degré.

Pouvez-vous l’engager au Devoir ?

Rire jaune

Nantel pratique un humour politique et sociétal. Il prend une loupe grossissante pour exagérer et caricaturer des situations. Mais au final, il nous fait réfléchir : sur nos contradictions environnementales, notre indifférence aux vieux, etc.

Mais ce sur quoi Nantel veut le plus nous faire réfléchir, c’est sur notre indécision comme peuple, notre incapacité à nous donner un pays. 

Nantel n’est pas « aigri » ou « amer » d’avoir perdu la chefferie du PQ. Il est déçu que, comme peuple, on n’ait pas choisi de devenir « maîtres chez nous ». 

Et ça, ça n’a rien de drôle. 

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Guy Nantel ne roule pas en Porsche ! - Le Journal de Montréal
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Des concerts inabordables | Une machine qui s'emballe - La Presse

Yany Grégoire, professeur de marketing à HEC Montréal, porte un jugement implacable sur Ticketmaster : l’entreprise américaine « pense à maximiser [son] profit presque à tout prix », juge-t-il. « C’est légal, mais pas forcément moral. »

Publié à 11h00
Marissa Groguhé
Marissa Groguhé La Presse

Pour lui, c’est tout le système de revente qui cause un problème. « Dans les industries où il y a de la tarification dynamique, il n’y a pas cet aspect de revente. La firme garde normalement un certain contrôle. Tandis que là, avec Ticketmaster, on perd vraiment le contrôle. »

L’expert signale que pour des questions morales et par responsabilité envers leurs clients, de nombreuses grandes entreprises s’engagent à maintenir des prix raisonnables. « Ticketmaster, ils sont vraiment dans un système de capitalisme sauvage, note-t-il. Pour maximiser leurs profits, ils s’allient aux revendeurs et celui qui en paie le prix, au bout du compte, c’est le consommateur. »

Sur Ticketmaster, les préventes, la revente et la tarification dynamique constituent les rouages d’un engrenage qui engendre une hausse de prix. D’abord, en offrant une portion des billets à des « fans » avant la mise en vente générale, Ticketmaster favorise l’effet de demande, ce qui fait augmenter les prix par la tarification dynamique. Puis les revendeurs, par l’achat de masse, influencent eux aussi cette impression de forte demande.

SAISIE D’ÉCRAN DU SITE DE TICKETMASTER

Ticketmaster décrit ainsi les billets dont le prix est établi en fonction de la tarification dynamique.

C’est comme s’il y avait une forme de coopération tacite entre les revendeurs et Ticketmaster. Ticketmaster les laisse aller. Ils savent aussi que les scalpers achètent excessivement et que les prix vont augmenter rapidement avec la tarification dynamique. Ce qui fait l’affaire à la fois des scalpers et de Ticketmaster.

Yany Grégoire, professeur de marketing à HEC Montréal

Plusieurs médias, au cours des dernières années, ont également rapporté que l’entreprise ne mettait pas en vente tous ses billets en même temps. Il en résulte une impression accrue de rareté. Un spectacle peut afficher complet un jour et avoir des billets disponibles le lendemain. Les clients sentent une pression pour acheter rapidement un billet, ce qui fait augmenter les prix.

Ticketmaster impose un prix plancher de revente et touche une plus-value grâce à des frais payés par l’acheteur. Ces revenus s’ajoutent à la première commission obtenue lors de la vente initiale.

Ticketmaster devant les tribunaux

Des consommateurs ayant acheté des billets en revente sur le site de Ticketmaster ont déposé en 2018 une demande d’action collective contre la billetterie et Live Nation, propriétaire de Ticketmaster depuis 2010. Ils reprochent aux défendeurs de ne pas avoir indiqué clairement « que le prix du billet de revente vérifié pouvait être plusieurs fois supérieur à la valeur nominale du billet », indiquent les documents de cour.

La Presse a vérifié si le problème était toujours d’actualité. En suivant les étapes jusqu’au moment du paiement pour des billets platines (à 417 $) pour le spectacle d’Arctic Monkeys, il nous a été impossible de voir à quel prix ces places étaient initialement mises en vente et donc quelle somme supplémentaire on nous demandait de débourser.

Cette demande d’action collective au Québec a été annulée par les avocats de la partie plaignante puisque deux cas identiques ont été portés devant les tribunaux en Saskatchewan et en Ontario et que les plaignants québécois peuvent s’y joindre.

« Les actions collectives proposées au Québec, en Saskatchewan et en Ontario portent sur le complot allégué des Défenderesses [Ticketmaster et Live Nation] avec de tierces parties visant à faciliter la revente de billets à des prix surélevés en raison de l’utilisation de “bots” ou de logiciels d’achat automatisé », peut-on lire dans la demande de suspension du recours.

En 2020, une entente a été approuvée au Québec à la suite d’une autre action collective qui accusait Ticketmaster de vendre ses billets avec des frais cachés qui pouvaient faire augmenter les prix jusqu’à 65 %. L’année suivante, une demande d’action collective a été déposée par un partisan du Canadien de Montréal qui a payé plus de 1600 $ pour deux billets des séries. Il s’agissait de billets de revente et le prix original des billets n’était pas indiqué.

« Quand on voit une compagnie qui a beaucoup de recours collectifs contre elle, c’est généralement qu’il y a un problème dans l’équilibre entre le profit raisonnable et la satisfaction du client », commente Yany Grégoire, de HEC Montréal.

evenko, Live Nation et Ticketmaster

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Spectacle de Dua Lipa au Centre Bell

Quand une vedette internationale est de passage à Montréal, elle se produit la plupart du temps dans l’une des salles d’evenko : Centre Bell, MTELUS, Corona, Place Bell, parc Jean-Drapeau. Le promoteur montréalais est partenaire depuis 2019 de Live Nation Entertainment (LNE), née de la fusion, en 2010, de Ticketmaster et du promoteur Live Nation. LNE continue d’assurer la promotion de spectacles, mais chapeaute aussi la vente de billets (par Ticketmaster), possède des salles de spectacles et gère des artistes. La nouvelle coentreprise evenko-Live Nation Entertainment fait la promotion au Québec des artistes de LNE. Bien sûr, toutes les transactions de billetterie d’evenko-Live Nation se font par Ticketmaster.

Promotion, vente de billets, location de salle et parfois même gérance d’artistes : tout se déroule sous la même enseigne. En ce qui concerne la tarification dynamique, evenko affirme dans une réponse par courriel que « c’est une pratique courante qui n’est pas unique à notre industrie et qui a cours depuis plusieurs années en Amérique du Nord ». « En ce qui a trait à nos ententes avec Live Nation et Ticketmaster, il s’agit d’ententes confidentielles dont nous ne souhaitons pas partager le contenu », ajoute-t-on.

Le cas de la Place des Arts

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Spectacle à la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts

Faire affaire avec Ticketmaster ne veut pas forcément dire opérer purement selon les règles du géant américain. À la Place des Arts, où le système a été adopté durant la saison 2016-2017 après un appel d’offres public, on a choisi cette billetterie à plusieurs conditions, dont celle de garder la marque du complexe culturel tout en utilisant la technologie de Ticketmaster. « On utilise la plateforme pour vendre les billets, mais on ne perd pas la relation client. On vend sur le site de la Place des Arts et pas via le site de Ticketmaster », explique Esther Carrier, directrice du service à la clientèle et de la billetterie de la Place des Arts, où l’on diffuse plus de 900 spectacles par année, tant d’artistes locaux qu’internationaux.

Le complexe culturel loue ses salles et le diffuseur établit ses propres prix. Les recettes de la billetterie retournent au producteur, qui partage les profits [entre les artistes et artisans du spectacle], tandis que la Place des Arts touche les frais de service sur chaque billet. La tarification dynamique peut être utilisée dans les salles de la Place des Arts, à la demande des producteurs, précise Esther Carrier. Mais le système n’est pas exploité par Ticketmaster. « Parfois, ça permet de rendre les billets plus abordables, ça permet de remplir des salles. Ça se joue des deux côtés. » Quant à la revente, il est impossible de le faire sur la plateforme de la Place des Arts.

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«Queen of Me»: Shania Twain à Québec et à Montréal en 2023 - Le Journal de Québec

L’année 2023 sera chargée pour Shania Twain. La chanteuse country lancera un nouvel album en plus de parcourir le monde avec un nouveau spectacle qu’elle présentera au Québec au début de l’été.  

• À lire aussi: Des spectacles à ne pas manquer à LASSO

Intitulée Queen of Me comme son album attendu le 3 février, la tournée de Shania Twain fera des arrêts au Centre Vidéotron de Québec et au Centre Bell de Montréal les 17 et 18 juin.  

À Québec, la vedette canadienne est désormais une habituée du Centre Vidéotron puisqu’elle y donnera un troisième concert depuis l’ouverture de l’amphithéâtre, en 2015. 

Les billets seront mis en vente le 4 novembre, à 10h. Les préventes habituelles auront lieu dans les jours précédents. 

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Les wokes s'amusent-ils parfois ? - Le Journal de Montréal

Une question me taraude, ces temps-ci : à quoi ça ressemble, un party de wokes ?

Non, vraiment, ça m’obsède...

Est-ce qu’ils rient, les wokes ?

Est-ce qu’ils s’amusent ?

Ils font quoi, quand ils célèbrent un événement qu’ils jugent heureux, comme l’annulation d’un spectacle ou la destruction de la carrière d’une artiste ?

Ils brûlent des livres ? Ils vandalisent un corridor de l’UQAM ?

  • Ne manquez pas l'émission de Richard Martineau tous les jours dès 8h30 sur QUB Radio :

MAO MON AMOUR

La comédienne Anne Wiazemsky a été mariée trois ans au cinéaste Jean-Luc Godard.

Dans ses très beaux récits Une année studieuse (2012) et Un an après (2015), elle raconte comment la politique a tué leur amour.

Lorsqu’il a découvert le maoïsme, à la fin des années 60, Godard – qui était rigolo, charmeur, espiègle – est devenu sinistre.

Une seule chose accaparait son esprit : la Révolution.

Il en parlait du matin au soir.

Comment faire la Révolution, où faire la Révolution, avec qui faire la Révolution.

Et, surtout, comment se débarrasser des ennemis de la Révolution.

Lui qui réalisait des films ludiques, rigolos, inventifs – comme À bout de souffle et Pierrot le fou – s’est mis à tourner des pensums assommants que personne ne comprenait.

Monsieur n’était plus un artiste, non.

Monsieur était un soldat. Un militant. Un « éveilleur de consciences ».

Bref, un curé.

Plate, lourd et emmerdant comme un jour sans pain.

Résultat : tout le monde boudait ses films et sa jeune femme regardait ailleurs.

Rien de pire qu’une personne qui se sent investie d’une mission. Ces gens-là perdent soudainement toute légèreté, tout humour, toute humanité.

Comme s’ils portaient tout le poids du monde sur leurs épaules.

LE CIGARE DE FREUD

J’ai pensé aux deux livres d’Anne Wiazemsky en lisant la critique assassine du spectacle de Guy Nantel dans Le Devoir.

Le spectacle est à hurler de rire. J’ai rarement vu autant de gens s’esclaffer en même temps. Denise Bombardier pissait dans ses culottes, Jean-François Lisée braillait...

Or, selon le scribe de l’auguste Devoir, le spectacle de Nantel est aussi drôle qu’une réunion d’anciens officiers nazis.

À le lire, la Place des Arts ce soir-là était remplie à ras bord de racistes homophobes et transphobes.

C’est ce qui arrive quand tu tombes tête première dans l’idéologie. Tu interprètes tout à la lumière de Ta Cause.

« Parfois, un cigare est juste un cigare », disait Freud à ses jeunes disciples, afin de les prévenir des dangers de tout vouloir interpréter.

Or, pour les wokes, un cigare est tout sauf un cigare : c’est un symbole du patriarcat phallique, du capitalisme, du privilège blanc, que sais-je encore.

DES BULLDOZERS

Le mouvement Woke est une nouvelle religion, disait récemment un intellectuel français.

Vrai.

Tous les deux imposent un esprit de sérieux étouffant, qui écrase tout ce qui rend l’être humain humain.

Savez-vous combien ça prend de wokes pour changer une ampoule ?

Je ne le sais pas.

Mais je suis sûr qu’ils vont s’arranger pour que ça soit plate en saint-simonac.

« Une ampoule ? Pourquoi une ampoule ? Ne sais-tu pas que l’hydro-électricité pollue l’environnement ? Et pourquoi l’ampoule est blanche, hein ? Pourquoi ? »

Zzzzzzzz...

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Des extrémistes écolos devenus zombies agressifs | JDM - Le Journal de Montréal

C’est la nouvelle mode en Europe. Des militants écologistes radicaux, en guerre contre l’exploitation pétrolière, ont pris l’habitude de pénétrer dans les musées et de s’en prendre aux plus célèbres tableaux, généralement en leur lançant de la soupe, en plus de s’y coller la tête ou les mains.

Pour l’instant, ils s’en prennent à des tableaux « protégés » par une vitre. 

Musées

Mais tôt ou tard, un commando écolo wokisé composé de militants hagards au regard fou s’en prendra à une peinture qui ne le sera pas. Pour les protéger, les musées rendront l’accès aux œuvres plus difficile. Le commun des mortels en paiera le prix.

Plusieurs parlent d’eux avec admiration. De mon côté, je vois chez ces jeunes extrémistes des zombies agressifs.

  • Ne manquez pas Mathieu Bock-Côté tous les jours dès 10h au micro de Richard Martineau sur QUB Radio :

Nous sommes devant des déséquilibrés qui n’habitent plus la réalité, mais leurs propres fantasmes. Voyons-y une forme d’effondrement psychique. Leur rapport au monde est complètement ravagé par l’écologisme apocalyptique qui pousse à une « écoanxiété » maladive, la haine de soi antioccidentale qui pousse au déracinement, les réseaux sociaux qui excitent le désir malsain d’une perpétuelle mise en scène de soi et par un affaissement de tous les repères qui permettaient aux jeunes hommes et aux jeunes femmes de s’inscrire dans le monde pour le construire.

Désormais, ils sont tentés de le détruire, par une furie nihiliste, en croyant le sauver, ce qui est encore plus triste. 

Nihilisme

Car qui s’en prend à la beauté du monde s’en prend au propre de l’homme et à ce qu’il y a de sacré en lui. 

Ces nihilistes haineux, demain, attaqueront des personnes. Ils ne méritent pas notre respect. Ceux qui les complimentent s’avilissent. 

Qui crache sur Van Gogh ou Vermeer se comporte comme un méprisable vandale au cerveau malade.

Il faut appeler au secours les adultes. Y en a-t-il encore à bord ?

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Des extrémistes écolos devenus zombies agressifs | JDM - Le Journal de Montréal
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Friday, October 28, 2022

Jerry Lee Lewis, pionnier du rock'n'roll, n'est plus - La Presse

(New York) L’un des derniers grands pionniers du rock and roll, le musicien américain Jerry Lee Lewis, est mort à l’âge de 87 ans, a annoncé vendredi son agent à l’AFP.

Publié à 13h12
Maggy DONALDSON avec Manon BILLING à Paris Agence France-Presse

Associé pour l’éternité à la chanson Great Balls of Fire, réputé pour sa forte présence sur scène et son style dynamique au piano, légende du rock originaire de Louisiane (sud), Jerry Lee Lewis est décédé de causes naturelles, a précisé la même source.

Dernier survivant d’une génération d’artistes révolutionnaires comme Elvis Presley, Chuck Berry et Little Richard, Lewis est mort chez lui à Memphis, dans le Tennessee, a indiqué son représentant Zach Farnum dans un communiqué.

De tous les rebelles du rock qui ont émergé dans les années 1950, peu ont su capter l’attraction et le danger du nouveau genre de manière aussi inoubliable que le pianiste originaire de Louisiane qui se faisait appeler « The Killer ».

PHOTO LEONARD "BUSTER" BROWN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jerry Lee Lewis en mai 1958

Les ballades tendres sont à laisser aux personnes âgées. Lewis, lui, ne pensait qu’à la luxure et à la satisfaction, avec son ténor lascif et ses apartés exigeants, ses tempos violents et ses glissandi effrontés, son rictus arrogant et ses cheveux blonds fous. Il était un homme-orchestre qui faisait hurler les fans et jurer les claviers, son jeu de scène était si combustible que lors d’une performance de Whole Lotta Shakin "Goin" On en 1957 sur The Steve Allen Show, des chaises ont été jetées sur lui comme des seaux d’eau sur un brasier.

« Il y avait le rockabilly. Il y avait Elvis. Mais il n’y avait pas de pur rock’n’roll avant que Jerry Lee Lewis n’enfonce la porte », a fait remarquer un jour un admirateur de Lewis. Cet admirateur était Jerry Lee Lewis.

Mais dans sa vie privée, il se déchaînait d’une manière qui aurait pu mettre fin à sa carrière aujourd’hui – et qui a failli le faire à l’époque.

Pendant une brève période, en 1958, il a été un prétendant pour remplacer Presley en tant que principal créateur de succès du rock après qu’Elvis ait été appelé à l’armée. Mais alors que Lewis est en tournée en Angleterre, la presse apprend trois choses préjudiciables : il est marié à Myra Gale Brown, âgée de 13 ans (peut-être même de 12 ans), elle est sa cousine, et il est toujours marié à sa précédente épouse. Sa tournée est annulée, il est mis sur la liste noire de la radio et ses revenus chutent du jour au lendemain jusqu’à pratiquement rien.

« J’aurais probablement réorganisé ma vie un peu différemment, mais je n’ai jamais rien caché aux gens », a déclaré Lewis au Wall Street Journal en 2014 lorsqu’il a été interrogé sur le mariage. « J’ai juste continué ma vie comme d’habitude. »

Au cours des décennies suivantes, Lewis a lutté contre l’abus de drogues et d’alcool, les litiges juridiques et la maladie physique. Deux de ses nombreux mariages se sont terminés par le décès précoce de sa femme. Brown elle-même a divorcé de lui au début des années 1970 et a allégué plus tard une cruauté physique et mentale qui l’a presque poussée au suicide.

PHOTO RENE PEREZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jerry Lee Lewis en mars 1975

« Si j’étais encore mariée à Jerry, je serais probablement morte à l’heure qu’il est », a-t-elle déclaré au magazine People en 1989.

Lewis s’est réinventé en tant qu’artiste country dans les années 1960, et l’industrie musicale a fini par lui pardonner, bien après qu’il ait cessé d’avoir des succès. Il a remporté trois Grammys et a enregistré avec certaines des plus grandes stars de l’industrie. En 2006, Lewis a sorti Last Man Standing, avec Mick Jagger, Bruce Springsteen, B. B. King et George Jones. En 2010, Lewis a fait appel à Jagger, Keith Richards, Sheryl Crow, Tim McGraw et d’autres pour l’album Mean Old Man.

Dans The Rolling Stone Illustrated History of Rock & Roll, publié pour la première fois en 1975, il rappelle comment il a convaincu les animateurs de lui donner une seconde chance.

« Cette fois, j’ai dit : “Écoute, mec, mettons-nous d’accord et mettons un terme à ce genre de choses – un traité de paix, tu vois”, explique-t-il. Lewis jouait toujours les vieux tubes sur scène, mais à la radio, il chantait de la country.

Lewis s’est marié sept fois, et était rarement loin des problèmes ou de la mort. Sa quatrième épouse, Jaren Elizabeth Gunn Pate, s’est noyée dans une piscine en 1982 alors qu’elle demandait le divorce. Sa cinquième épouse, Shawn Stephens, de 23 ans sa cadette, est morte d’une apparente overdose en 1983. Un an plus tard, Lewis a épousé Kerrie McCarver, alors âgée de 21 ans. Elle demande le divorce en 1986, l’accusant de violences physiques et d’infidélité. Il a contre-attaqué, mais les deux requêtes ont finalement été abandonnées. Ils ont finalement divorcé en 2005 après plusieurs années de séparation. Le couple a eu un enfant, Jerry Lee III.

« Il est prêt à partir », aurait dit son épouse Judith peu avant sa mort, selon un communiqué.

À la fois ami et rival du King Elvis Presley lui-même, Jerry Lee Lewis avait influencé toute une génération de musiciens, comme Bruce Springsteen qui disait à son propos en 1995 : « Il ne joue pas du rock’n’roll, il est le rock’n’roll. »

Il était aussi fameux pour ses tubes que pour les drames et scandales qui ont jalonné son existence.

« Il y avait le rockabilly, il y avait Elvis. Mais le vrai rock’n’roll n’existait pas avant que Jerry Lee Lewis n’entre en scène », déclarait l’homme aux boucles blondes qui parlait ainsi de lui-même, à son biographe, avec son fort accent du Sud.

« Quand on pensera à moi, j’aimerais que ce ne soit ni pour mes femmes, même si j’en ai eu quelques-unes, ni pour les villas et l’argent que j’ai eu ou dépensé. J’aimerais que l’on se souvienne de moi simplement pour ma musique », disait-il. Pur interprète, il n’écrivait pas ses chansons.

Ferme hypothéquée

Né le 29 septembre 1935 dans une famille pauvre à Ferriday, en Louisiane, il découvre le piano à 9 ans et ses parents hypothèquent la ferme familiale pour payer son instrument.

Élevé dans une famille pentecôtiste, il est envoyé dans un établissement chrétien au Texas pour devenir pasteur, mais se fait renvoyer, selon lui « pour avoir joué My God Is Real à la sauce boogie-woogie », qu’il maîtrise déjà avec brio.

En 1956, il part pour Memphis (Tennessee), la Mecque de la nouvelle musique américaine, et est l’un des premiers à signer avec la célèbre maison de disque Sun Records. Sa rencontre, cette même année, avec Elvis Presley, Johnny Cash et Carl Perkins accouche d’une séance d’enregistrement mythique connue sous le nom de Million Dollar Quartet.

En 1957, son premier titre, Whole lotta shakin’goin’on, porte déjà la marque de son style échevelé.  

Alors que le rock est encore balbutiant, la foule se presse pour le voir marteler férocement le clavier de ses doigts, coudes ou pieds, ses cheveux se balançant furieusement sur le rythme effréné tandis qu’il envoie valser son tabouret dans un pas de danse sauvage.

« Si je vais en enfer, j’irai en jouant du piano », aimait dire cet éternel rebelle, provocateur jusqu’à mettre le feu à son piano à la fin d’un concert, renforçant sa réputation de « bad boy » du rock.

Quelques mois plus tard, Great Balls of Fire, qui sera aussi le titre d’un docu-drama sur sa vie en 1989, le propulse dans le top des ventes et fait de lui l’une des vedettes les plus adulées du moment.

Scandale et boycottage

Il est prêt à conquérir l’Europe quand la presse découvre que sa troisième épouse, Myra Gale Brown, est sa cousine germaine âgée de 13 ans.

La nouvelle provoque un scandale en Grande-Bretagne et les radios américaines décident de boycotter le chanteur, qui connaît une disgrâce pendant une demi-douzaine d’années avant de refaire surface en abandonnant le rock pour la musique country.

Les deux décennies qui suivent sont marquées par son divorce avec Myra, les morts brutales de ses fils de 3 ans (noyade) et 19 ans (accident de voiture) et de ses quatrième (retrouvée morte dans sa piscine en forme de piano) et cinquième (overdose, selon la police) épouses.

Fantasque et parfois violent, l’alcool et les drogues lui ont valu de sérieux ennuis de santé et autant de démêlés avec la police. En 1976, il est arrêté en pleine nuit, ivre et armé, après avoir enfoncé le portail de Graceland, la propriété d’Elvis Presley à Memphis.

Mais la légende ne faiblit pas, au contraire, et il fait partie des premiers musiciens intronisés au « Rock and Roll Hall of Fame » (musée et panthéon du rock, à Cleveland, Ohio), à sa création en 1986.

En 2006, il enregistrait un nouvel album applaudi par la critique, Last Man Standing, sur lequel figurent les Stones, Keith Richards et Mick Jagger, puis Mean Old Man en 2010, avec Eric Clapton et Springsteen.

Il a passé une partie de ses dernières années dans son ranch de Nesbit (Mississippi), avec sa septième épouse, et montait encore sur scène début 2019. Mais, à la suite d’un AVC mineur en mai de cette année, il avait annulé des concerts.

Les grandes dates de Jerry Lee Lewis

  • 29 septembre 1935 : naît à Ferriday en Louisiane, dans le sud des États-Unis.
  • 1956 : participe à un enregistrement mythique avec trois légendes du rock et de la country à Memphis (Tennessee), Elvis Presley, Carl Perkins et Johnny Cash.
  • 1957 : enregistre « Whole lotta shakin goin on », qui avec « Great balls of fire », fait de lui l’une des grandes vedettes du moment.
  • 1958 : la presse découvre son mariage avec sa cousine de 13 ans. C’est le scandale. Le couple a deux enfants avant de divorcer en 1970.
  • 1968 : revient sur le devant de la scène avec des albums de musique country.
  • 1986 : intronisé au « Rock and Roll Hall of Fame », ce musée du rock, à Cleveland (Ohio), dès sa création.

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[EN IMAGES] Smashing Pumpkins au Centre Vidéotron: ce feu qui brûle toujours - Le Journal de Québec

L’existence de Smashing Pumpkins n’a pas été un long fleuve tranquille, mais lors d’une trop rare visite à Québec, jeudi soir, au Centre Vidéotron, la bande de Billy Corgan a prouvé qu’elle a encore le fameux feu sacré.

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Oui, une fureur rock adolescente habite encore Smashing Pumpkins, toujours vivant malgré les chicanes, les ruptures et un passage à vide dans les années 2000, et qu’on ne voyait que pour la deuxième fois dans la capitale, vingt-six ans après leur passage au Colisée, en 1996.

Ça explique sûrement en bonne partie pourquoi les gradins étaient loin d’être remplis. Or, ceux qui se sont déplacés ont eu droit à une performance rock inspirée, de haut calibre.

L’entrée en matière a été retentissante. Mené par un Billy Corgan en plein contrôle autant vocalement qu’avec sa six cordes, le groupe de Chicago a lancé le concert sur les rythmes lourds de Quiet, a expédié la prometteuse nouveauté Empires puis a semé la joie dans la foule en déballant coup sur coup Bullet With Butterfly Wings et Today.

« Bonsoir Québec, nous sommes les Smashing Pumpkins », a ensuite eu la délicatesse de nous dire, en français, James Iha, l’un des deux musiciens originaux sur scène avec Corgan et le batteur Jimmy Chamberlin.

Les années 1990 à l’honneur

Décidément, les nostalgiques du rock des années 1990 ont été servis cette année, à Québec. Avant les citrouilles de Billy Corgan, Pearl Jam, Rage Against The Machine, Alanis Morissette sont tous venus brasser des souvenirs de la dernière grande décennie du rock alternatif.

Même si l’alignement de chansons touchait à toutes les époques et donnait beaucoup de place aux titres quasi métalliques de l’album triple ATUM, prévu en 2023, Smashing Pumpkins a pris soin de mettre de l’avant ses classiques nés entre 1993 et 1995. Pour notre plus grand plaisir.

La moitié du concert a donc été consacrée aux albums Siamese Dream et Mellon Collie and the Infinite Sadness, desquels ont été tirées de très jolies versions de We Only Come Out At Night et Tonight, Tonight dans ce qui constituait les moments de recueillement de la soirée.

La déroutante reprise de Once in a Lifetime, des Talking Heads, a aussi fait son effet tout comme les effluves new wave de la plus récente Cyr, sauf que comme l’a signalé Billy Corgan, on était là pour entendre les succès.

Ça tombe bien, un triplé incendiaire se pointait. Électriques à souhait, Cherub Rock et Zero, celle-ci soigneusement jumelée à des images de vieux films muets projetées sur deux grands écrans dont le groupe a fait usage avec bon goût toute la soirée, ont mis la table pour la mélodique1979.

Titres escamotés

Comme la veille à Montréal, les Pumpkins ont quitté après la violente Silverfuck, escamotant trois titres joués ailleurs sur la tournée, dont Disarm.

Le forfait de Jane’s Addiction, qu’on attendait en première partie, en raison d’une blessure subie par son chanteur Perry Farrell, la semaine dernière, en a déçu plusieurs, avec raison. Heureusement, Our Lady Peace, appelé en relève pour les dates canadiennes, a représenté une solution de rechange plus qu’acceptable.

En une heure bien tassée, le groupe torontois a offert un bref, mais efficace survol de son répertoire, sans omission flagrante, si ce n’est Naveed, jouée à Toronto, mais absente au Québec. Les Starseed, One Man Army et 4am y étaient.

Tonitruantes, les guitares de Raine Maida, qui a évité à quelques reprises les notes aiguës au chant, et de Steve Mazur de même que la basse de Duncan Coutts ont régulièrement testé les limites de nos tympans, notamment dans les électrisantes Superman’s Dead et Mountain Song, une reprise de Jane’s Addiction présentée sous forme d’hommage aux absents de la soirée.

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Thursday, October 27, 2022

Décès de Larry Hodgson | Le dernier repos du jardinier paresseux - La Presse

Le «jardinier paresseux» Larry Hodgson n’est plus. Le chroniqueur horticole, qui a livré ses précieux conseils dans les pages du Soleil durant près de 40 ans, s’est éteint mercredi, entouré de ses proches. Atteint de fibrose pulmonaire depuis plusieurs années, il a demandé l’aide médicale à mourir afin d’abréger ses souffrances.

Publié à 7h47
RAPHAËLLE PLANTE Le Soleil

Le fils de Larry Hodgson, Mathieu, en a fait l'annonce tôt jeudi matin sur le blogue du jardinier paresseux. «Le mercredi 26 octobre 2022, Larry Hodgson nous a quittés. Il était entouré de sa famille proche: son fils Mathieu et sa conjointe, son épouse Marie et les enfants de son épouse et leurs conjoints. Ses derniers jours ont été confortables et sereins. Il a reçu la visite d’amis et de membres de sa famille, et il a même festoyé une dernière fois avec des amis de la Québec Art Company», écrit-il.

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Décès de Larry Hodgson | Le dernier repos du jardinier paresseux - La Presse

Le «jardinier paresseux» Larry Hodgson n’est plus. Le chroniqueur horticole, qui a livré ses précieux conseils dans les pages du Soleil durant près de 40 ans, s’est éteint mercredi, entouré de ses proches. Atteint de fibrose pulmonaire depuis plusieurs années, il a demandé l’aide médicale à mourir afin d’abréger ses souffrances.

Publié à 7h47
RAPHAËLLE PLANTE Le Soleil

Le fils de Larry Hodgson, Mathieu, en a fait l'annonce tôt jeudi matin sur le blogue du jardinier paresseux. «Le mercredi 26 octobre 2022, Larry Hodgson nous a quittés. Il était entouré de sa famille proche: son fils Mathieu et sa conjointe, son épouse Marie et les enfants de son épouse et leurs conjoints. Ses derniers jours ont été confortables et sereins. Il a reçu la visite d’amis et de membres de sa famille, et il a même festoyé une dernière fois avec des amis de la Québec Art Company», écrit-il.

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Wednesday, October 26, 2022

Guy Nantel: un spectacle sur ses travers en politique - Le Journal de Montréal

Guy Nantel aurait pu «sauver la nation québécoise» s’il avait été élu à la tête du Parti québécois en 2020, mais son écrasante défaite au deuxième tour de la course à la chefferie lui a plutôt permis de mettre au monde un sixième spectacle solo. 

• À lire aussi: Guy Nantel: dans les coulisses de l’arène politique

• À lire aussi: Ferme ton tabernacle

Présenté mardi soir au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts, ce nouveau spectacle, «Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire...», permet à l’humoriste de revisiter cette triste défaite et de donner une idée de ce qu’il aurait fait s’il avait été élu.

Avec une autodérision rafraîchissante, Guy Nantel est revenu sur les échecs et les travers de son parcours politique — il est arrivé troisième sur quatre à la course à la chefferie du Parti Québécois. Croyant sincèrement qu’il était pertinent dans cette course et pour le parti, il a avoué être encore un peu traumatisé de son saut dans le vide, des critiques qu’il a essuyés — «comme si être humoriste te rendait tata à plein temps» — et de la solitude qu’il a ressentie au dévoilement des votes.

Intense, volubile, condescendant — et essoufflant par moment —, l’humoriste n’y va pas de main morte à l’égard des personnes âgées, des boomers — qui ont transformé le Québec en État-providence, inventé le disco et le fixatif qui va avec et vécu pour eux toute leur vie —, des végétaliens, des «wokes» et des conspirationnistes.

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Arrivé sur scène sur un «gingle» bon enfant et entrainant, — inspiré de la méthode Maxime Bernier —, l’humoriste s’est fait un malin plaisir à dénigrer presque tout avec un ton joueur, au grand bonheur du public qui a ri à gorge déployée, tout au long de la soirée.

Enchaînant les thèmes et les numéros avec une rapidité tranchante — mais avec parfois plus ou moins d’habileté —, l’humoriste est souvent passé du coq à l’âne, du décrochage scolaire, à la représentativité des détenus dans les prisons, à la condition féminine. Il n’a bien sûr pas passé sous silence la COVID-19, l’économie et le réchauffement planétaire — dont le plus gros problème est selon lui le sexe et la reproduction.

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Ce sixième spectacle solo avait quelque chose de rassembleur, invitant à plusieurs occasions le public à interagir en chœur, et donnait des airs de rassemblements militants.

Guy Nantel fait partie de l’équipe de panellistes-débatteurs de l’émission «Le monde à l’envers», diffusée tous les vendredis soir à TVA. Avec Sophie Durocher, il participe à «La rencontre de l’heure», diffusée chaque jour à 15 h sur QUB radio.

Le spectacle «Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire...», sera présenté à Montréal à l’Olympia, le 10 décembre et à Québec à la Salle Albert-Rousseau les 8-9 novembre et les 22-23 février. Pour toutes les dates : guynantel.com.

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Guy Nantel: un spectacle sur ses travers en politique - Le Journal de Montréal
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Une policière congédiée parce qu'elle «likait» des photos de la blonde d'un Hells Angels - TVA Nouvelles

Une policière de Saint-Eustache pouvait bel et bien être congédiée pour avoir entretenu des liens avec des individus associés aux Hells Angels sur les réseaux sociaux, a tranché le tribunal d'arbitrage.

«[Elle] a fait preuve d’une réelle insouciance équivalant à un manque flagrant de jugement. La prudence la plus élémentaire aurait dû l’amener à faire le tri dans ses contacts Facebook et à ne plus alimenter ceux de toute évidence compromettants, à partir du moment où elle devient policière», a souligné l'arbitre Andrée St-Georges, dans une récente décision.

La policière Tanya Larivée a été congédiée en octobre 2019 en raison du «bris du lien de confiance nécessaire à la fonction de policière» avec son employeur, pour plusieurs motifs, dont le fait qu'elle était amie sur Facebook avec la conjointe d'un Hells Angels.

La chute de la policière s'est amorcée en avril 2019, alors qu'elle était prêtée pendant deux mois au Service de police de la Ville de Laval pour le «Projet X», une opération de collecte de renseignements sur les endroits fréquentés par des personnes qui gravitent autour du crime organisé.

Le 4 avril, alors accompagnée de collègues, elle croise une connaissance avec qui elle avait déjà travaillée dans un bar. Elle indique aux autres policiers que la femme est en couple avec un «gros bandit». Il s'agit alors de la conjointe de Michel Lamontagne, aujourd'hui un membre en règle des Hells du chapitre de Montréal.

Le Hells Angels Michel Lamontagne lors du mariage de l'influent Hells Angels Martin Robert et Annie Arbic, le 1er décembre 2018.

Photo d'archives, Agence QMI

Le Hells Angels Michel Lamontagne lors du mariage de l'influent Hells Angels Martin Robert et Annie Arbic, le 1er décembre 2018.

«Elle la connaissait même suffisamment pour être demeurée son amie Facebook [...], au point de pouvoir recourir à cet outil pour effectuer une enquête sur elle. Au point aussi de "liker" de ses photos contemporaines affichant notamment Michel Lamontagne, son conjoint, alors "hang around" chez les Hells Angels, à l’instar d’autres personnes liées au milieu criminalisé. N’oublions pas que pendant tout ce temps, elle est policière au SPVSE», s'est étonnée l'arbitre.

La femme en question était l'une des dix femmes d’honneur lors du mariage très couru d'Annie Arbic, en décembre 2018, fille d’une narcotrafiquante de Kanesatake, Sharon Simon. Elle épousait alors Martin Robert un membre « full patch » et un des plus influents Hells Angels du Québec.

Cette photo a été publiée sur Facebook de la conjointe du Hells Angels Michel Lamontagne, au lendemain du mariage de Annie Arbic et Martin Robert.

Photo tirée de Facebook

Cette photo a été publiée sur Facebook de la conjointe du Hells Angels Michel Lamontagne, au lendemain du mariage de Annie Arbic et Martin Robert.

Une photo de l'événement était bien en vue sur le profil Facebook de l'amie de la policière, lorsque cette dernière a «liké» une photo de famille, où apparaissait Lamontagne, dont le visage était masqué par un émoji.Préoccupée, la police de Laval n'a plus voulu de la policière Larivée dans son escouade du Projet X et une enquête s'est amorcée.

La police de Saint-Eustache a alors mis en congé avec solde son agente, le temps de procéder à une enquête, qui ont mené à des trouvailles troublantes.

Le service a notamment appris qu'elle avait tenté de se «procurer des produits masquants afin de pouvoir être admise en techniques policières en vue de camoufler [sa] consommation de drogues», peut-on lire dans la décision.

En effet, dans le cadre d'une de ses enquêtes, la Sûreté du Québec avait intercepté une communication de l'ancienne policière avec un trafiquant dans le but d'acheter du speed et du clenbutérol, une sorte de stéroïde et des produits pour masquer la consommation de drogues. 

Également, durant les audiences au tribunal d'arbitrage, il a été révélé que par le passé, la candidature de Tanya Larivée avait été refusée à la police de Montréal ainsi que celle de Laval, «pour des motifs de sécurité [...] soit le fait qu’elle entretienne des liens avec des personnes criminalisées bien qu’elle ait omis de le déclarer dans sa demande d’emploi», lit-on.

Également, elle avait omis de déclarer qu'elle obtenait un revenu en étant entraineuse physique. «L’employeur avait de sérieux motifs pour mettre un terme à l’emploi de la plaignante. Il a réussi à en faire la preuve ainsi qu’à démontrer que les fautes révélées ont eu pour effet d’entraîner une irrémédiable rupture du lien de confiance, et ce, à l’égard d’une policière de qui l’on doit s’attendre en tout temps à une probité exemplaire. Ainsi le commande la nature même de la fonction», a conclu l'arbitre Andrée St-Georges. 

Pour ne pas avoir de mauvaises surprises, la manière de procéder à l'embauche d'agents à la police de Saint-Eustache a été modifiée depuis le congédiement de la policière, notamment avec des questionnaires bien plus exhaustifs.

«Dans l’optique de resserrer les critères en matière de sécurité, ledit formulaire est maintenant beaucoup plus élaboré. Il contient une vingtaine de pages incluant des questions sur les habitudes de jeu, la consommation de drogue ou d’alcool et les fréquentations douteuses, bref une série de questions très personnelles», peut-on lire dans la décision de l'arbitre Andrée St-Georges.

À l'époque de l'embauche de la policière, en 2017, le processus se résumait par le tri des CV, l'analyse des formulaires complétés par les candidats, l'entrevues de sélection avec des tests psychométrique et médical, ainsi qu'une enquête de sécurité effectuée sur les candidats et leur famille.

Depuis, le Service de police de la Ville de Saint-Eustache a aussi ajouté un test polygraphique et un test de dépistage.

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Critique de Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… | Guy Nantel règle ses comptes - La Presse

C’était au tour de Guy Nantel de s’arrêter à Montréal, mardi soir, pour présenter son nouveau spectacle solo Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… en tournée depuis déjà plusieurs semaines. Un spectacle avec du mordant, dans lequel l’humoriste-polémiste revient de long en large sur son passage en politique.

Publié à 8h00
Jean Siag
Jean Siag La Presse

Non, Guy Nantel ne s’attendait pas à terminer sa course à la direction du Parti québécois (PQ) avec un score d’à peine 20 %. Mais cette expérience politique – qu’il ne regrette pas –, il en a fait la matière première de son 6e one man show.

Une occasion en or de régler ses comptes avec à peu près tous ceux qui ne l’ont pas soutenu ou plébiscité durant sa campagne. À commencer par les journalistes (il se moque de l’ex-collègue Nathalie Petrowski à l’émission de Pénélope), mais aussi les membres du PQ et les « instances » du parti. « Je suis sûr qu’il y a plus de monde qui travaille pour le PQ que de monde qui a voté pour le PQ », lance-t-il.

En fait, il s’en prend à tous ceux qui ont sourcillé en le voyant faire le saut en politique : « Voyons donc, ça fait 30 ans que je m’entraîne à dire des niaiseries ! » Et leur rend la monnaie de leur pièce.

Le segment portant sur sa participation à un débat à Louiseville est particulièrement réussi, Guy Nantel se vantant de toujours dire la vérité. Il ne leur a rien promis, contrairement à ses rivaux, mais plutôt servi une blague. C’est d’ailleurs pour ça qu’on ne l’a pas élu, estime-t-il… L’humoriste écorchera aussi à quelques reprises André Boisclair (qui a écopé de deux ans de prison pour agression sexuelle).

S’il avait été élu, il aurait placé « sa gang » (d’artistes) dans des postes-clés. « J’aurais nommé Philippe Bond aux affaires féminines, Mike Ward à la jeunesse et aux personnes handicapées, Anne Casabonne à la COVID… »

Pendant les presque deux heures de ce spectacle, Guy Nantel s’en prendra aussi aux personnes âgées, aux complotistes, aux environnementalistes, aux végétaliens, aux baby-boomers… et à qui encore ? Ah oui, aux wokes (de Montcalm à Trudeau, il y en a beaucoup dans l’esprit de Nantel…). C’est vrai qu’il nous avait avertis dès le début de son spectacle : « Je serai inclusif, paritaire et équitable, je vais mépriser tout le monde. »

Malaises et rires

Mais l’humoriste-polémiste est habile, il faut bien le reconnaître, et il n’est pas toujours aisé de savoir s’il pense vraiment ce qu’il dit ou s’il cherche simplement à créer des malaises. Ce qui arrive à plusieurs reprises, notamment dans le segment portant sur l’environnement, lorsqu’il détaille son projet d’éliminer les personnes inutiles (vu le problème de surpopulation)…

PHOTO ALEXIS AUBIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Guy Nantel

Quand il dit que « l’énergie durable, ça s’appelle l’avortement », qu’il se réfère à « la petite autiste avec des tresses » qui a mené la marche pour l’environnement à Montréal (Greta Thunberg) ou encore qu’il détaille le processus polluant pour recycler un pot de beurre d’arachide, on devine bien qu’il ironise dans la plupart des cas (peut-être pas pour le pot de beurre d’arachide), mais les rires de la salle portent à confusion, et c’est sans doute l’effet recherché.

Une petite histoire politique du Québec, d’hier à aujourd’hui, vient clore Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… On ne sort pas la politique de Guy Nantel aussi facilement. Si seulement on l’avait élu…

Mais l’humoriste n’a peut-être pas dit son dernier mot. Il boucle la boucle en évoquant ce qu’il ferait pour nous, le bon peuple. Tiens donc, un retour en politique ? On n’est pas à une contradiction près. On dirait bien que vous êtes en train de dire… À suivre.

Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire…

Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire…

Guy Nantel

En tournée partout au Québec (et en Floride)

7/10

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Critique de Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… | Guy Nantel règle ses comptes - La Presse
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