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Sunday, August 6, 2023

Bouffe ton centro dépasse les attentes - La Tribune

Encore à 14 h, mettre la main quelques minutes sur un restaurateur relevait d’une périlleuse gymnastique. Une file devant leurs kiosques et les deux mains toujours au travail, tous ont confié vivre une exceptionnelle journée. Un grand baume pour tourner la page sur de plus difficiles années.

L'équipe du Auguste avait du pain du la planche. À droite, Anik Beaudoin.

Derrière sa table de travail, le sourire au visage d’Anik Beaudoin était d’une contagieuse sincérité. La propriétaire du restaurant Auguste savourait ce contact avec sa clientèle. « Il fait beau, c’est toute une réussite et c’est au-delà de mes attentes, a-t-elle lancé. J’avais peur que les gens aient perdu l’habitude de Bouffe ton centro, mais ce n’est pas le cas. »

Allait-elle en manquer pour le service du souper ? « Pas du tout ! On invente au fur et à mesure ! » a rétorqué celle qui venait d’introduire l’huître à la mexicaine sur son menu.

L'École de cirque de Sherbrooke offrait différentes prestations durant la journée, dans la zone « cirque ».

« C’est fantastique ! Comme comité organisateur, on avait des craintes, mais on a plein de monde, on est heureux et les gens sont contents ! » s’est réjouie Annie Faucher, propriétaire du Liverpool et membre du comité organisateur.

L’événement, qui s’étendait de 11 h à 18 h, est ainsi revenu en force après trois ans d’absence. Poursuivant sa mission de faire découvrir les commerçants du centre-ville à même la rue avec des bouchées à 5 $, l’organisation a mis le paquet en animation cette fois. Les quatre scènes, les nombreux bars et les différentes places assises veillaient à retenir les visiteurs le plus longtemps possible.

La zone rétro était notamment animée par Swing Sherbrooke.

Les plusieurs centaines de gourmands déambulaient des prestations de swing et de jazz de la zone rétro jusqu’aux étonnantes prouesses de la zone cirque, en passant par le lounge de la section urbaine et l’oasis de la « Playa del centro ». Fanfare de clowns, personnages sur échasses, orchestre de chefs culinaires pouvaient être aperçus au passage.

Le lounge dans la zone urbaine.

« Il y a une espèce de cacophonie amusante qui s’est installée entre toutes les musiques et tout ce qui se passe autour. C’est vraiment l’fun. Et personne ne m’a parlé du stationnement ou du trafic ! Mon dieu ! C’est parfait ! » a commenté pour sa part Charles-Emmanuel Pariseau, chef chez Ô Chevreuil et président de l’événement.

Charles-Emmanuel Pariseau, copropriétaire du Ô Chevreuil et président de Bouffe ton centro.

Bouffer plus longtemps ?

Accompagnés de quelques proches, Samuel et Negar se sont offerts toute une journée de foodies. Lorsque croisés par La Tribune, leur petit groupe avait du mal à compter à combien de kiosques ils avaient dégusté jusque là.

« On a presque essayé toute la ligne d’un côté de la rue ! On se sépare par exemple une bouchée à quatre », explique Samuel, qui confie venir chaque semaine au centre-ville. Leurs petits favoris : le fromage Compton fondant à la bière du Boquébière et les côtes levées du King Hall.

« J’adore ça, ça devrait même être un événement sur deux jours ! » propose Negar.

Les files se sont multipliées devant les kiosques des restaurateurs. Plusieurs se sont laissés tenter par plus d'une bouchée à 5 $.

Le communautaire se joint à la fête

Pour une toute première fois, Bouffe ton centro a ouvert ses portes aux organismes communautaires, cette année. « On ne pouvait pas manquer ça ! » explique Marie-Andrée Pelletier, directrice générale du CAP Estrie, centre de traitement pour dépendances.

Forte de 14 ans d’expérience en restauration, Mme Pelletier et son équipe ont mis sur pied un projet se réinsertion sociale bien à eux et qui sillonnent les routes de la région depuis cette année : le Foodtruck CAPE.

Marie-Andrée Pelletier, directrice générale du CAP Estrie, accompagnée des travailleurs du Foodtruck CAPE Yvon Masson, Sébastien Roy et Nathalie Girard (à l'arrière).

Ce camion permet notamment de diversifier l’offre de services du centre et de maintenir le plus possible les liens avec les gens ayant terminé leur traitement, en plus de soutenir financièrement la mission. « C’est une transition, explique-t-elle. Et ça permet aussi de déstigmatiser la problématique. On parle de personnes qui sont là, qui sont utiles, qui donnent un coup de main. »

Le projet choisit d’ailleurs méticuleusement ses événements, question de garder une distance avec les excès de consommation, avance-t-elle également. « Ça va super bien pour ce premier été, pour le peu de pub qu’on a fait. On va voir beaucoup des entreprises, des assemblées générales ou des événements de team building. C’est une façon aussi de parler de la dépendance, des troubles de l’usage de substances. Ça ouvre la discussion. »

L’occasion de samedi était donc toute désignée pour les nouveaux cuistots de venir à la rencontre de la population. « On en a des gens de la communauté qui viennent au centre-ville qui sont sans domicile fixe ou en instabilité résidentielle. Ça en fait partie du centre-ville. On en a des gens avec des problématiques de dépendances qui vont venir ici, est-ce qu’on peut être inclusif et croire à tout ça ? » partage Mme Pelletier.

Citoyens comme restaurateurs ont apprécié voir la rue Wellington à ce point animée.

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