Rechercher dans ce blog

Sunday, November 6, 2022

Pas drôle d'être jeune aujourd'hui - Le Journal de Montréal

Quand j’y pense, j’ai été chanceux.

J’ai grandi dans les années 1970, la décennie la plus formidable de l’histoire du Québec.

Tout était possible, tout était à faire.

  • Écoutez la rencontre Martineau - Dutrizac diffusée chaque jour en direct 11 h 23 via QUB radio :

TOUT ÉTAIT À FAIRE

On se levait le matin, et on était poussé par la culture.

Renée Claude chantait «C’est le début d’un temps nouveau», le PQ clamait : «À partir, d’aujourd’hui, demain nous appartient!», Isabelle Pierre disait : «Le temps est bon, le ciel est bleu» – trois magnifiques chansons du grand Stéphane Venne.

Beau Dommage nous invitait à embrasser la ville, Harmonium nous catapultait dans les nuages, Ferland nous encourageait à aller «Un peu plus haut, un peu plus loin»...

Le monde était à prendre.

Et puis l’UQAM n’avait pas encore commencé à fabriquer des curés pour remplacer ceux que nos parents avaient foutus à la porte.

On avait la paix, la sainte paix.

Et le pays était à portée de la main. Il suffisait de se pencher pour le cueillir.

Après, ce furent les années 1980.

La culture explosait de tous bords, tous côtés.

C’étaient les débuts de Robert Lepage, de Gilles Maheu, de Dominic Champagne, de Michel Lemieux, Musique Plus révolutionnait la télé, je participais à l’aventure de Voir avec une bande de journalistes allumés, il y avait tous les jours quelque chose à découvrir, quelque chose à voir...

Un truc à bâtir.

LE MUR DES LAMENTATIONS

Quand je regarde le monde dans lequel mes enfants grandissent, ça m’attriste... La vague d’optimisme sur laquelle on surfait s’est écrasée sur les falaises de la réalité.

L’État moderne que le Québec a construit dans les années 1960 se fissure et craque de partout.

La province manque d’élan, de souffle. De projets.

Quand ce n’est pas la pandémie, c’est l’inflation, la polarisation, la censure, le climat.

Le Québec vieillit, s’assagit. On gère à la petite semaine, on s’économise. Et politiquement, on bégaie.

Le Québec qui prenait le monde d’assaut se berce maintenant au coin du feu, enroulé dans une petite laine.

Ça sent le vieux, ça sent le Vicks.

L’identité québécoise a éclaté en mille morceaux, chaque communauté s’enferme derrière son mur des Lamentations.

Et c’est à qui sera plus victime que l’autre...

  • Écoutez l'édito de Richard Martineau diffusé chaque jour en direct 8 h 45 via QUB radio :

«Oui, mais je suis une femme!»

«Moi, je suis une femme racisée!»

«Moi, je suis une femme racisée non binaire!»

«Moi, je suis une femme racisée non binaire musulmane!»

«Moi, je suis une femme racisée non binaire musulmane handicapée!»

Prenez un numéro, faites la queue et plaignez-vous comme tout le monde.

DÉGÉNÉRATION

La génération qui suit sera la première à vivre moins bien que celle qui l’a précédée. Leur grand projet, c’est la simplicité volontaire.

Wow! Excitant.

On dirait un sermon des années 1950 : heureux les miséreux, car ils iront au paradis.

Ne prenez pas l’avion, portez des vêtements usagés, faites du vélo à -20 °C, mangez des aliments périmés...

Et quand des commerçants vous accueillent en disant «Bonjour-Hi!», remerciez-les d’avoir inclus un mot français!

Comme dit l’autre, le Québec moderne a le drapeau en berne...

Adblock test (Why?)


Pas drôle d'être jeune aujourd'hui - Le Journal de Montréal
Read More

No comments:

Post a Comment

Québec changera ses lois pour rehausser le contenu québécois sur les plateformes en ligne - Le Devoir

Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, veut voir et entendre davantage de contenu d’ici sur les plateformes en ligne à la Netflix et ...