Le jury du procès opposant Johnny Depp à Amber Heard s’est séparé mardi sans parvenir à une décision unanime pour déterminer si l’acteur a été diffamé par son ex-épouse, qui avait affirmé avoir subi des violences conjugales pendant leur mariage.
Les sept jurés — cinq hommes et deux femmes — ont commencé à délibérer vendredi, à la conclusion de six semaines de débats devant le tribunal de Fairfax, petite ville de Virginie proche de Washington.
Mais plus de 9 heures de discussion n’ont pour l’instant débouché sur aucune décision et ils reprendront leurs délibérations mercredi matin.
Johnny Depp s’est envolé pour le Royaume-Uni après la fin des débats vendredi pour participer, dimanche et lundi, à deux concerts du Britannique Jeff Beck à Sheffield et Londres.
Contactée par l’AFP, une porte-parole d’Amber Heard n’a pas voulu confirmer «à ce stade» si l’actrice serait présente pour l’énoncé du verdict.
Les centaines de fans, en majorité de Johnny Depp, qui se massaient devant le tribunal avaient également disparu mardi.
Filmés en direct à la télévision, les débats ont jeté une lumière crue sur la vie commune des deux acteurs.
La vedette de la saga «Pirates des Caraïbes» poursuit en diffamation son ex-femme, qui avait écrit dans une tribune publiée par le Washington Post en 2018 être «une personnalité publique représentant les violences conjugales», sans nommer Johnny Depp.
Il réclame 50 millions de dollars en dommages et intérêts, estimant que la tribune a détruit sa carrière et sa réputation.
Amber Heard, apparue notamment dans «Justice League» et «Aquaman», a contre-attaqué et demande le double.
L’actrice de 36 ans assure avoir exercé son droit à la liberté d’expression en écrivant cette tribune.
Selon elle, la plainte de Johnny Depp est «futile» et prolonge «les abus et le harcèlement» qu’il lui a fait subir.
Elle accuse un ancien avocat de l’acteur de l’avoir diffamée en affirmant dans la presse que ses allégations de violences conjugales étaient «fausses».
Accusations «ahurissantes»
Le jury doit répondre à plusieurs questions et se prononcer à l’unanimité sur les deux plaintes avant de déterminer le montant des éventuels dommages-intérêts.
Depuis le 11 avril, le jury a entendu des dizaines d’heures de témoignages et d’enregistrements audio ou vidéo qui ont révélé les détails scabreux de leur vie commune, loin du glamour d’Hollywood, entre 2011 et 2016.
La comédienne a raconté que Johnny Depp devenait un «monstre» sous l’emprise d’un cocktail explosif de drogues et d’alcool et ne suivait pas de cure de désintoxication.
Il l’aurait violée à l’aide d’une bouteille d’alcool en mars 2015, un mois après leur mariage, en Australie où l’acteur tournait l’épisode 5 des «Pirates».
Ce jour-là, Johnny Depp a eu l’extrémité d’un doigt sectionnée et a été hospitalisé. Il affirme que c’est à cause de l’éclat d’une bouteille lancée par Amber Heard. Elle assure qu’il s’est blessé tout seul.
Après une ultime dispute, au cours de laquelle Johnny Depp lui aurait lancé un téléphone au visage en mai 2016, elle avait fait une demande de divorce pour violences conjugales, après un peu plus d’un an de mariage.
Depuis, elle dit être devenue la cible d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux qui a anéanti sa carrière.
Mais l’acteur de 58 ans a dénoncé des accusations «ahurissantes» et assuré que c’était au contraire son épouse qui était violente.
«Aucun être humain n’est parfait, certainement pas, aucun de nous, mais jamais de ma vie je n’ai commis de violences sexuelles ou de violences physiques», a-t-il affirmé à la barre.
Le comédien a déjà perdu un premier procès en diffamation à Londres en 2020, contre le tabloïd The Sun qui l’avait qualifié de «mari violent».
Les deux acteurs affirment chacun avoir perdu entre 40 et 50 millions de dollars de cachets depuis la parution de la tribune.
Culture Trois-Rivières a décidé d’annuler cinq spectacles prévus en mai et juin en raison d’une pénurie de main-d’œuvre. Le spectacle de Marie-Mai, qui devait avoir lieu le 11 juin à la salle J.-Antonio-Thompson, est du nombre.
Publié à 15h58
Stéphanie MorinLa Presse
La chanteuse a réagi mardi soir sur son compte Instagram : « Je suis tellement déçue, j’avais hâte de venir jouer chez vous et de retrouver l’énergie qu’on vous connaît. Chaque show qu’on a fait sur place a toujours été mémorable. » Elle termine son message en précisant qu’elle sera tout de même de passage en Mauricie, soit à Shawinigan, le 3 juin, pour présenter le spectacle Elle et moi simplement.
D’autres spectacles sont aussi touchés par cette décision, soit une représentation de la pièce La face cachée de la Lune de Robert Lepage prévue le 24 juin, deux spectacles de P-A Méthot (28 et 29 mai) et un de Billy Tellier (21 mai).
La directrice des arts de la scène pour Culture Trois-Rivières, Mélanie Brisebois, a déclaré à Radio-Canada : « C’est par bienveillance pour nos équipes qui sont déjà surchargées et épuisées que nous prenons cette décision ».
Sur le tapis rouge, on a croisé plusieurs têtes connues telles: Catherine St-Laurent, François Arnaud, Julianne Côté, Sarah-Maude Beauchesne, Virginie Ranger-Beauregard, Anne-Élisabeth Bossé, Suzanne Clément, Karelle Tremblay, Kim Lévesque-Lizotte, Laurence Nerbonne, Charlotte Aubin, Sophie Cadieux et plusieurs autres.
Le vétéran Marc Dupré aura trois nouveaux coachs à ses côtés pour le retour deLa Voixl’hiver prochain à TVA. Et on parle de grosses pointures puisque ce sont Corneille, Marjo et Mario Pelchat qui vont prendre place dans les autres fauteuils rouges.
Corneille, Marjo et Mario Pelchat n’ont pas besoin de présentation. À l’instar de leur camarade Marc Dupré, ils mènent une carrière florissante et sont de véritables bêtes de scène. Avec leur impressionnant bagage, ils ont beaucoup à offrir aux futurs membres de leur équipe ainsi qu’au grand public. Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’ils se complètent.
Photos d'archives
Connu à travers la francophonie, Corneille vient de lancer son neuvième album, Encre rose. C’est à Montréal que son aventure musicale s’est amorcée il y a 25 ans. L’artiste souhaite maintenant faire briller les autres talents. Premier chanteur «soul» à devenir coach, il avait été mentor pour l’équipe de Marc Dupré en 2017.
«Corneille a plus que jamais le vent dans les voiles, les gens l’aiment, c’est un chic type, il a toujours travaillé fort. Il a une voix et un son à lui, il a un impact et une résonnance chez les jeunes. Il fait danser et chanter les foules, tout ça en français avec du matériel qu’il produit lui-même», a dit à l’Agence QMI la productrice au contenu de La Voix, Émilie Fournier.
Après avoir marqué le rock québécois au sein de Corbeau, Marjo a poursuivi son aventure en solo en proposant des dizaines de pièces à succès qui résonnent encore. Proche de ses émotions et authentique, l’autrice--compositrice-interprète va être à surveiller.
«Marjo est généreuse, pétillante, ouverte, elle a le goût de donner. Marjo est touchée par le talent et par la nouvelle génération. Ça va clairement être le fun de la voir aller. Tout le monde la connaît, tout le monde connaît ses chansons», a ajouté Émilie Fournier.
Mario Pelchat évolue au sein de l’industrie depuis quatre décennies. En plus d’avoir enrichi sans cesse son répertoire, il s’est tourné vers la production et la gérance, permettant à plusieurs talents d’émerger au fil des ans.
«Mario Pelchat nous a confié qu’il espérait devenir coach à La Voix. Il a dit oui tout de suite. Pour lui, découvrir de nouveaux talents, ça l’allume et il a toute une voix», a dit la productrice au contenu.
De retour
Marc Dupré, enfin, en sera à sa huitième présence comme coach en neuf saisons de La Voix. Aussi bien dire qu’il fait partie des meubles. Celui qui vient d’animer Star Académie et de lancer un nouvel album a plein de spectacles au programme pour les prochains mois.
«Parle-moi d’un gars qui ne lâche pas son monde, qui continue de leur parler, qui aime donc écrire des tounes pour parfois les donner aux autres. Il partage, il est très apprécié. Je trouve ça le fun que le coach avec le plus d’expérience revienne et soit un pilier. Il va pouvoir appuyer les autres coachs», a souligné Émilie Fournier.
Il faudra patienter encore avant de connaître l’identité du «supercoach».
▶C’est déjà le temps des préauditions en vue de se tailler une place àLa Voix.Celles-ci se tiennent à Montréal (2 au 5 juin, de 8 h à 20 h, aux Studios MELS Saint-Hubert) et à Québec (9 au 12 juin, de 8 h à 20 h, à l’Hôtel Plaza Québec).
«On s’attend à tout sauf….tout ce qui finalement arrive. La mère, la puissance, la force, la femme, mon amoureuse @maripiermorin : CO-LO-SSALE. Lynda « doula » Franklin, ange gardien parmi les vivants. TOUTE l’équipe de coeur et d’or du département de natalité de l’hôpital Brome Missisquoi Perkins, alliée et soeur dans l’impossible. Et puis toi, Margot; grand bonheur, petit amour et coeur en soleil. Bienvenue.», confie-t-il, partageant de magnifiques photos de l'accouchement à l'Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins.
Le couple nous offre une merveilleuse parcelle de son intimité avec ces craquants clichés avant/après la naissance de sa fille Margot!
Guylaine Tremblay propose une incursion sur scène dans le monde d’Yvon Deschamps avec son tout nouveau spectacle J'sais pas comment, j'sais pas pourquoi, où elle se raconte à travers les chansons de son idole de toujours.
Vendredi soir, une foule d'artistes et d'amis de la comédienne chouchou du Québec sont venus découvrir le nouveau projet de la star en grande première au Théâtre Maisonneuve de Montréal.
Évidemment, Yvon Deschamps était aux premières loges, dans la salle, afin de voir opérer la magie sur scène. Le duo a même posé ensemble en fin de spectacle, donnant un cliché des plus attendrissants!
On retrouve parmi celles-ci, un cliché désormais classique.
En effet, comme les amoureux ont décidé de ne pas partager de photos de couple, Martin Matte divulgue régulièrement à ses abonnés desselfiessur lesquels on ne voit qu'une toute petite partie de la tête de sa conjointe.
Cette fois-ci, on ne voit que l'oeil droit de la comédienne.
Louise Latraverse, très active sur Facebook, commente en disant : « Encore parti sans moi!!!!!🙂 ». On adore sa façon très saine et positive d'utiliser les réseaux sociaux!
Précisons que le couple a choisi de se faire discret dans les médias. Les deux artistes refusent de parler de leur relation en entrevue, ce qui n'a, par contre, pas empêché Marie-Lyne Joncas d'oser poser quelques questions àLaurence Leboeuf lorsqu'elle remplaçait Julie Snyder.Apprenez-en plus ici.
Le cinéaste autochtone Kelvin Redvers a affirmé s’être récemment vu refuser l’entrée au tapis rouge de la 75eédition du Festival de Cannes parce qu’il portait des mocassins, des chaussures traditionnelles qu’il a par la suite pu chausser.
«J’ai grandi avec ma culture, et les mocassins sont importants. Je comprends qu’il y ait certaines règles concernant le code vestimentaire sur le tapis rouge. Alors, j’ai pensé que si je portais un smoking, un nœud papillon et une pièce qui montrait que je suis Autochtone, ça serait accepté», a raconté samedi à la chaîne CBC le réalisateur déné, originaire des Territoires du Nord-Ouest.
«Dans de nombreuses cultures au Canada, les mocassins sont tout à fait considérés comme des vêtements traditionnels et formels», a-t-il souligné.
Kelvin Redvers s’était rendu en France avec une délégation de cinéastes autochtones et était invité à l’avant-première du film Les Amandiers de l’actrice franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi, projeté le 22 mai.
Des responsables du service de sécurité du festival lui ont cependant barré l’accès, a raconté le réalisateur à plusieurs grands médias nationaux. Il a ensuite été autorisé à retourner sur le tapis rouge avec d’autres chaussures.
«C’est difficile de digérer des choses comme ça. Même maintenant, quand j’y repense, ça me bouleverse. J’étais déçu, en colère», a-t-il expliqué, à son retour à Vancouver en Colombie-Britannique.
Kelvin Redvers a déclaré qu’il était emballé depuis un certain temps à l’idée de pouvoir porter ses mocassins bruns, qui avaient été confectionnés par sa sœur.
Dans les heures qui ont suivi l’incident, le réalisateur a indiqué avoir rencontré de hauts responsables du festival, qui se sont excusés et l’ont invité à porter les mocassins sur le tapis rouge lors de la présentation du film Les crimes du futur de David Cronenberg, lundi.
Cette semaine, le cinéaste a dit sur Facebook espérer que cet incident permettra de faire savoir «partout dans le monde que les vêtements traditionnels autochtones sont tout à fait acceptables dans des contextes formels comme le tapis rouge».
Le cinéaste autochtone Kelvin Redvers a affirmé s’être récemment vu refuser l’entrée au tapis rouge de la 75eédition du Festival de Cannes parce qu’il portait des mocassins, des chaussures traditionnelles qu’il a par la suite pu chausser.
«J’ai grandi avec ma culture, et les mocassins sont importants. Je comprends qu’il y ait certaines règles concernant le code vestimentaire sur le tapis rouge. Alors, j’ai pensé que si je portais un smoking, un nœud papillon et une pièce qui montrait que je suis Autochtone, ça serait accepté», a raconté samedi à la chaîne CBC le réalisateur déné, originaire des Territoires du Nord-Ouest.
«Dans de nombreuses cultures au Canada, les mocassins sont tout à fait considérés comme des vêtements traditionnels et formels», a-t-il souligné.
Kelvin Redvers s’était rendu en France avec une délégation de cinéastes autochtones et était invité à l’avant-première du film Les Amandiers de l’actrice franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi, projeté le 22 mai.
Des responsables du service de sécurité du festival lui ont cependant barré l’accès, a raconté le réalisateur à plusieurs grands médias nationaux. Il a ensuite été autorisé à retourner sur le tapis rouge avec d’autres chaussures.
«C’est difficile de digérer des choses comme ça. Même maintenant, quand j’y repense, ça me bouleverse. J’étais déçu, en colère», a-t-il expliqué, à son retour à Vancouver en Colombie-Britannique.
Kelvin Redvers a déclaré qu’il était emballé depuis un certain temps à l’idée de pouvoir porter ses mocassins bruns, qui avaient été confectionnés par sa sœur.
Dans les heures qui ont suivi l’incident, le réalisateur a indiqué avoir rencontré de hauts responsables du festival, qui se sont excusés et l’ont invité à porter les mocassins sur le tapis rouge lors de la présentation du film Les crimes du futur de David Cronenberg, lundi.
Cette semaine, le cinéaste a dit sur Facebook espérer que cet incident permettra de faire savoir «partout dans le monde que les vêtements traditionnels autochtones sont tout à fait acceptables dans des contextes formels comme le tapis rouge».
(Cannes) Le 75e Festival de Cannes a fait le choix de l’éclat de rire corrosif et politique en offrant une deuxième Palme d’or au Suédois Ruben Östlund, pour sa satire acide des ultra-riches et des rapports de classe dans les sociétés occidentales.
Publié à 15h52Mis à jour à 17h12
Francois BECKER et Alexandra DEL PERALAgence France-Presse
Après Titane de la Française Julia Ducournau, c’est un autre genre de punk, bien moins sanglant mais tout aussi décoiffant et volontiers scato, qui remporte le plus prestigieux prix du cinéma mondial.
Östlund, 48 ans, ne s’est pas assagi, cinq ans après The Square, sur le milieu de l’art contemporain, et qui s’inscrivait dans la même veine. Il dénonce cette fois dans le film, par la caricature et l’outrance, les excès de la société de l’apparence et du capitalisme. Et rejoint le club des doubles palmés, aux côtés des frères Dardenne, Ken Loach ou Michael Haneke.
Triangle of Sadness, croisement de Titanic et La Grande Bouffe, a fait exploser de rire la Croisette, avec une histoire déjantée de croisière de luxe au capitaine ivre et marxiste, qui s’échoue sur une île avec ses passagers, rejoints par un couple de jeunes influenceurs.
« Nous n’avions qu’un but : faire un film qui intéresse le public et le fasse réfléchir en provoquant », a déclaré Ruben Östlund en recevant son prix. « Tout le jury a été extrêmement choqué par ce film », a reconnu le président du jury, Vincent Lindon.
Les spectateurs ne sont pas prêts d’oublier la scène de mal de mer généralisé, avec déluges de vomi et d’excréments, lors du dîner sur le bateau en perdition ou la bataille de citations entre le capitaine, communiste, et un oligarque russe.
Laver les « humiliations »
Au-delà de la Palme d’or, le jury où siégeaient notamment Rebecca Hall (Vicky Cristina Barcelona), l’Indienne Deepika Padukone, et les réalisateurs Asghar Farhadi et Ladj Ly, a donné sa deuxième distinction la plus prestigieuse (Grand Prix) ex aequo à la Française Claire Denis, 76 ans, (Stars at Noon) mais surtout à un jeune talent à suivre, Lukas Dhont, 31 ans.
Avec Close, son deuxième film, le Belge s’attaque avec sensibilité aux questions d’identité et au poids de la masculinité, et révèle un acteur, Eden Dambrine, 15 ans, monté sur scène à ses côtés.
Ce dernier a vu le prix d’interprétation lui échapper, au profit de la star sud-coréenne Song Kang-ho, le père de Parasite, cette fois-ci récompensé pour Broker du Japonais Kore-eda.
Côté féminin, le jury a distingué un parcours courageux marqué par « des humiliations », celui de l’Iranienne Zar Amir Ebrahimi, pour son rôle de journaliste enquêtant sur des meurtres de prostitués commis au nom de Dieu, dans le thriller Holy Spider.
« Ce film parle des femmes, de leur corps. C’est un film rempli de haine, de mains, de pieds, de seins, de sexes, tout ce qu’il est impossible de montrer en Iran », a déclaré celle qui a vu sa carrière en Iran interrompue brutalement à cause d’un scandale sexuel, qui l’a poussée à quitter son pays pour la France.
Lauréats belges
La Belgique est l’une des gagnantes du Festival : outre Lukas Dhont, les frères Dardenne, chantres du cinéma social, ont reçu un Prix spécial de cette 75e édition-anniversaire, pour Tori et Lokita, drame social sur de jeunes exilés, et le couple flamand Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen (Le otto montagne) reçoit le prix du Jury, ex aequo avec l’ovni de la compétition, « EO » (Hi Han), manifeste animaliste sur un âne, réalisé par une figure du cinéma polonais, Jerzy Skolimowski.
Et si la guerre en Ukraine n’a pas été oubliée au cours de ce Festival, ouvert sur un message de résistance adressé, de Kyiv, par le président ukrainien Zelensky, et qui a programmé plusieurs cinéastes ukrainiens, le Russe Kirill Serebrennikov est reparti bredouille.
Devenu le porte-drapeau de l’art russe en exil, le cinéaste en rupture avec le régime avait pour la première fois pu faire le déplacement sur la Croisette pour défendre en personne un de ses films en compétition, Zhena Chaikovskogo.
Hors compétition, le Festival a aussi voulu faire rêver le public en invitant la méga-star Tom Cruise, venue présenter le nouveau Top Gun, et la nouvelle coqueluche d’Hollywood, Austin Butler, dans le rôle d’Elvis pour le biopic-évènement du « King ». Deux films sur lesquels l’industrie du cinéma compte pour ramener les foules en salles, après deux ans de crise sanitaire.
Les récipiendaires
Sans filtre de Ruben Östlund remporte la Palme d’or
War Pony remporte la Caméra d’or
l’Iranienne Zar Amir Ebrahimi remporte le prix d’interprétation féminine
le Sud-coréen Song Kang-ho remporte le prix d’interprétation masculine
Claire Denis pour Stars at noon et Lukas Dhont pour Close remportent le Grand Prix à ex aequo
Heojil kyolshim de Park Chan-wook remporte le prix de la mise en scène
Boy from heaven de Tarik Saleh remporte le prix du scénario
Hi-Han de Jerzy Skolimowski et Le otto montagne de Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen remportent ex aequo le prix du jury
Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne remporte le prix du 75e Festival
The water murmurs de Jianying Chen remporte la Palme d’or du court-métrage
Tom Cruise et Forest Whitaker remportent les Palmes d’or d’honneur
Au terme d’une première montréalaise très courue du spectacle «J’sais pas comment, j’sais pas pourquoi», dans lequel elle rend un hommage sincère et émouvant à Yvon Deschamps, présenté, vendredi, au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, Guylaine Tremblay a reçu les félicitations du pionnier de l’humour.
Yvon Deschamps a même fait une entorse à sa retraite publique pour assister à ce spectacle. «Je suis totalement bouleversé, a-t-il confié au terme de la soirée. Ça fait beaucoup d’amour à engranger et beaucoup de souvenirs. Ça réveille toute ma vie. Chaque bout de chanson, je me souviens où j’étais quand je l’ai écrit. En plus, d’être ici à Maisonneuve où j’ai joué plus de 500 fois, ça brasse beaucoup.» Yvon Deschamps s’est aussi dit chamboulé par l’amour que lui porte Guylaine Tremblay depuis tant de temps. «C’est assez incroyable, je suis bouche bée.»
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Guylaine Tremblay a construit son spectacle comme une autobiographie croisée avec les chansons d’Yvon Deschamps. «Il est comme un professeur qui nous regarde avec un œil autant sensible que moqueur, annonce-t-elle dès le début du spectacle. Je veux aussi partager mon amour pour Yvon Deschamps, mon admiration pour les chansons si belles et si sensibles qu’il a écrites, tout en vous parlant un peu de moi.»
Pour commencer, elle évoque son enfance dans Charlevoix, raconte des anecdotes, met en scène les personnages colorés de sa famille, et décrit avec tendresse la lettre d’amour qu’elle a envoyée à Yvon à l’âge de huit ans, une séquence ponctuée de chansons comme «La vie», «Le bonheur» ou «Hier».
Entourée de quatre musiciens (Jean-Fernand Girard au piano, Michael Pucci à la guitare, Patricia Deslauriers à la basse et contrebasse, et Francis Covan au violon et accordéon), Guylaine Tremblay ne se prend pas pour une chanteuse, mais elle défend parfaitement les textes qu’elle a choisi d’interpréter. On savait déjà qu’elle était capable de pousser la note, on a pu l’apprécier par le passé, notamment dans «Belles-Sœurs».
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Elle évoque ensuite longuement sa grand-mère, avec qui elle a partagé la même chambre pendant des années. Après le départ de son dernier fils, cette dernière a fait une dépression. Un soir, en regardant le spectacle d’Yvon Deschamps à la télé, elle a alors revu sa grand-mère pleurer de rire. Guylaine a longtemps cru qu’Yvon l’avait sauvé de sa tristesse.
Plus tard, elle évoque sa rencontre avec Robert Lepage, son audition rocambolesque pour le conservatoire de Québec, son amour pour Donald Lautrec ou encore son envie profonde d’être utile dans la vie. Chaque tranche de vie est prétexte à faire rire ou à émouvoir le public, et à introduire des chansons comme «L’amour quand tu es là» ou «Tu te vantes».
Guylaine Tremblay rappelle qu’Yvon Deschamps «nous a appris à nous aimer, à rire de nous, à passer facilement du rire aux larmes et, dernièrement, il nous a aussi appris à être vieux.»
Elle enchaîne avec une série d’anecdotes sur des funérailles drôlissimes de plusieurs membres de sa famille. «Rire pour ne pas pleurer», conclut-elle avant d’entonner la populaire «Aimons-nous», une chanson qui reste très actuelle.
Elle nous permet aussi de revisiter des chansons qui sont restées dans toutes les mémoires comme «Les fesses», et d’autres un peu oubliées, comme les attendrissantes «Oublions» et «Papa».
Même si elle chante une quinzaine de chansons au cours de la soirée, Guylaine Tremblay démontre encore une fois qu’elle est surtout une formidable comédienne, doublée d’un véritable talent comique pour raconter des histoires.
Guylaine Tremblay est encore en tournée avec son spectacle «J’sais pas comment, j’sais pas pourquoi» jusqu’à la fin de l’automne.
Jacob Hoggard arrive au tribunal de Toronto le 27 mai 2022 pour les arguments finaux de la Couronne et de sa défense.
Photo : Radio-Canada / CBC
La Couronne et la défense de Jacob Hoggard ont déployé vendredi tous les moyens pour convaincre une dernière fois le jury de la culpabilité ou de l'innocence du chanteur. Le consentement est au centre du procès.
Le musicien de 37 ans est accusé de contacts sexuels inappropriés à l'endroit d'une mineure et d'agressions sexuelles ayant causé des blessures contre la même adolescente et une adulte dans la région de Toronto en 2016.
L'avocate de la défense, Megan Savard, a été la première à s'adresser au jury. Étant donné qu'elle a présenté des preuves en appelant deux témoins à la barre, elle a perdu l'avantage de conclure les plaidoiries (dans un procès criminel, la Couronne présente toujours ses arguments finaux en premier, sauf lorsque la défense appelle des témoins, NDLR).
Jacob Hoggard du groupe Hedley en spectacle à Winnipeg le samedi 17 mars.
Photo : La Presse canadienne / Hannah Yoon
Me Savard assure d'abord que les relations avec les deux femmes étaient bien consensuelles. Jacob Hoggard n'a pas violé [ces deux femmes] et il n'a pas touché de façon inappropriée [l'adolescente], dit-elle d'entrée de jeu.
En vertu de la loi, mon client est toujours innocent et la Couronne n'a pas réussi à prouver au-delà de tout doute raisonnable la culpabilité de son client, ajoute-t-elle.
Elle demande au jury de rester objectif et de peser avec soin toutes les preuves dans cette affaire et de ne pas s'avancer en conjectures ou d'émettre des hypothèses. Écartez tout soupçon de votre tête, précise-t-elle.
L'avocate soutient que les deux plaignantes ne sont pas crédibles et que leurs témoignages étaient incohérents, illogiques et truffés d'erreurs factuelles. Leurs allégations sont insidieuses, souligne-t-elle.
Il n'existe aucune preuve médicale qu'elles ont été blessées et les médecins qui les ont auscultées dans les jours suivant leur aventure n'ont rien inscrit à ce sujet dans leur dossier, déclare-t-elle.
Le chanteur Jacob Hoggard plaide non coupable à trois accusations de nature sexuelle à l'ouverture du procès il y a bientôt un mois.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
Me Savard laisse entendre qu'elles ont inventé ou exagéré leurs lacérations vaginales et que de telles blessures peuvent survenir pour plusieurs raisons lors de relations sexuelles consentantes.
Elle cite en exemple des règles, la perte de virginité ou une affection au col de l'utérus.
L'avocate s'interroge d'ailleurs sur le mobile des deux femmes d'avoir porté plainte 18 mois plus tard à la police.
La procureure Jill Witkin interroge la première plaignante à la barre des témoins au procès de Jacob Hoggard que l'on voit en costume noir à gauche avec son avocate.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
Elles se sont senties humiliées et rejetées par son client, selon elle, et elles ont agi par vengeance, parce que le chanteur ne voulait plus rien savoir d'elles après leur aventure d'un soir.
Elles ont élaboré des plans de sortie sophistiqués qui ne tiennent pas la route pour se sortir de leur situation embarrassante, dit-elle.
Me Savard rappelle que l'une des deux plaignantes a feint de devoir rentrer plus tôt au travail pour quitter Jacob Hoggard après leur rencontre à l'hôtel.
L'avocate de la défense, Megan Savard, contre-interroge la première plaignante devant la juge, la registraire, le jury et son client, Jacob Hoggard.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
Elle ajoute que la seconde a menti à son client en lui disant qu'elle allait devoir avoir des points de suture dans ses parties intimes. Elle a aussi menti en lui racontant qu'elle allait contacter un avocat, déclare-t-elle.
Elle souligne par ailleurs que le fait d'avoir des relations sexuelles inusitées ne fait pas de son client un homme sadique ou un violeur.
Tout accusé au pays doit être protégé contre de fausses allégations et une condamnation injustifiée, poursuit-elle.
La procureure de la Couronne, Jill Witkin, interroge à la barre des témoins la seconde plaignante.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
Elle affirme qu'il est physiquement impossible que [son] client ait pu éjaculer sur l'adolescente à 4 reprises en une heure et 20 minutes, comme elle l'a prétendu.
L'avocate déclare que les deux femmes avaient de bonnes raisons de mentir, parce l'adolescente s'est sentie dupée et parce que l'adulte voulait le punir pour l'avoir laissée tomber.
Elle a été blessée dans son amour propre, en constatant qu'il n'avait aucun sentiment pour elle, dit-elle.
L'avocate de l'accusé, Megan Savard, interroge à la barre la seconde plaignante au premier jour du contre-interrogatoire.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
La défense relève en outre des contradictions à ce sujet dans les dépositions des deux plaignantes à la police, leurs déclarations à l'enquête préliminaire et leurs témoignages à la barre du procès.
L'adolescente a dit à la police qu'elle portait des collants ce jour-là, alors qu'elle a dit au procès qu'elle portait des jeans très serrés, cite-t-elle à titre d'exemple.
Elle admet par ailleurs volontiers que le chanteur est un homme superficiel, vaniteux et manipulateur.
Il a cherché à satisfaire son insécurité dans les bras des femmes pour le sexe et sans amour, parce qu'il voulait assouvir ses besoins de valorisation, souligne-t-elle.
L'avocate de la défense, Megan Savard, a attaqué sans ménagement la seconde plaignante au dernier jour du contre-interrogatoire.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
L'avocate ajoute que son client ne s'en est jamais caché et qu'il a même fait son acte de contrition en acceptant de témoigner devant le jury alors qu'il n'était pas obligé de le faire par la loi.
Me Savard rappelle que son client a ainsi avoué qu'il adorait attirer l'attention des femmes, qu'il n'est pas fier de mentir aux femmes qu'il rencontre, mais que c'est le genre de vie qu'il a apprécié durant 15 ans, lorsqu'il était au sommet de sa carrière.
Elle assure que son client a aujourd'hui délaissé ce style de vie, qu'il s'est réconcilié avec sa femme après l'avoir trompée plusieurs fois (notamment avec les deux plaignantes, NDLR) et qu'ils ont eu depuis un enfant ensemble.
Le chanteur Jacob Hoggard a témoigné durant deux jours à la barre de son propre procès.
Photo : La Presse canadienne / Alexandra Newbould
Il a des remords pour ce qu'il a fait subir à toutes ces femmes et il reconnaît les avoir manipulées en jouant avec leurs sentiments, dit-elle.
« Nous ne condamnons pas au Canada un individu simplement parce qu'il manifeste une promiscuité sexuelle ou parce qu'il s'est mal comporté avec des femmes. »
L'avocate défend les trous de mémoire de son client à la barre des témoins. S'il ne se souvient plus dans les moindres détails de ce qui s'est passé avec les deux plaignantes, c'est parce qu'il n'y a rien à retenir de relations sexuelles consensuelles, poursuit-elle.
Jacob Hoggard et sa femme sont entrés au tribunal de Toronto par une porte dérobée pour éviter les médias à l'ouverture de son enquête préliminaire à l'été 2019.
Photo : Radio-Canada
Elle ajoute enfin que les allégations des deux plaignantes ont eu un impact très négatif sur la vie du chanteur. Jacob Hoggard a tout perdu dans l'aventure, ses amis, sa carrière et la célébrité, explique-t-elle.
Me Savard souligne que son client est retourné à son premier métier de charpentier qu'il exerçait avant de connaître le succès en se classant troisième dans un concours musical de téléréalité.
Il est aujourd'hui un mari et un père de famille, il a acquis de la maturité, dit-elle.
Je vous demande donc de l'acquitter, mon client ne peut être condamné pour avoir été cavalier, pour avoir froissé les sentiments des deux plaignantes, conclut-elle.
Réquisitoire de la Couronne
La procureure Jill Witkin explique au contraire que le modus operandi de l'accusé prouve que les deux plaignantes ont été violées. Je suis convaincue que vous rendrez un verdict de culpabilité à l'issue de vos délibérations, dit-elle aux jurés.
Elle souligne néanmoins qu'elles n'avaient aucune idée de ce qui les attendait, lorsqu'elles ont accepté de plein gré de le rencontrer à son hôtel en septembre 2016 à Mississauga et en novembre de la même année à Toronto.
La seconde plaignante avait accordé en février 2018 une entrevue à CBC qui avait finalement convaincu la première plaignante à porter plainte à la police contre le chanteur.
Photo : CBC News
Jacob Hoggard savait en revanche ce qu'il allait leur faire subir sans égard à leur consentement, leur dignité ou leur santé, poursuit-elle. Elle ajoute qu'il n'est pas nécessaire d'être sadique pour être un violeur.
« Jacob Hoggard est un opportuniste sexuel possessif, violent et sans empathie qui ne cherche qu'à assouvir la luxure de ses désirs. »
Tout concorde et il n'y a pas de hasard, selon la procureure. Elle rappelle que les victimes sont de jeunes femmes aux études, que les faits reprochés se sont produits dans une chambre d'hôtel et qu'elles y ont été attirées par la ruse.
La journaliste de CBC Judy Trinh en entrevue avec la plaignante numéro 2 à l'hiver 2018.
La procureure ajoute que le mode opératoire était aussi le même lors des agressions avec des baisers forcés au début, les mêmes positions de retenue au lit, l'usage d'insultes et de crachats, le recours à l'étouffement, l'absence de préservatif et, enfin, les blessures corporelles à leurs parties intimes.
Me Witkin ajoute que les deux femmes ont supplié le chanteur d'arrêter, parce qu'il leur faisait mal, mais en vain.
L'Hôtel Thompson, où la plaignante numéro 2 allègue qu'elle a été violée à répétition par Jacob Hoggard le 22 novembre 2016 à Toronto.
Photo : Radio-Canada / CBC
Elle relève en outre de nombreux trous de mémoire dans le témoignage du chanteur. Il nous a assuré qu'elles y avaient aussi trouvé leur plaisir en gémissant, mais il est incapable de se rappeler des sons et des mots qu'elles émettaient sous le plaisir, dit-elle.
Elles étaient terrifiées, l'une l'a d'ailleurs qualifié de monstre et l'autre, de fou furieux, souligne la procureure qui affirme que les femmes se sont senties trahies, parce qu'elles avaient mis leur confiance en lui.
La procureure demande au jury de faire preuve de bon sens et de bien peser les arguments des deux femmes qu'elle qualifie de solides.
Elle reconnaît qu'elles ont peut-être eu des comportements discutables après leur agression, comme le fait de ne pas avoir quitté immédiatement l'hôtel ou de ne pas avoir appelé le 911 lorsque l'accusé était sous la douche.
Elle leur remémore à ce sujet l'exposé de son premier témoin : la Dre Lori Haskell, une psychologue spécialisée dans les traumatismes.
Les victimes de viol se mettent automatiquement en mode de survie, qui les empêche de fuir leur agresseur, dit-elle en citant la spécialiste au premier jour du procès.
Elles se sont ainsi senties piégées, ajoute-t-elle en précisant que de tels épisodes sont imprévisibles.
La police de Toronto avait publié à l'été 2018 le portrait policier de Jacob Hoggard
Photo : Police de Toronto
Me Witkin explique que le chanteur n'a pas pris la peine de les rappeler lorsqu'il était de passage à Toronto ou à Ottawa, parce qu'il savait qu'il les avait violées et qu'il ne voulait plus les revoir, contrairement aux autres femmes qu'il revoyait pour une aventure dans chaque ville où son groupe se produisait en spectacle.
Selon la Couronne, les deux plaignantes avaient de bonnes raisons d'être froissées et en colère, mais elles n'ont jamais voulu relancer le mouvement #MoiAussi pour lui faire payer son comportement, contrairement à ce qu'avance Me Savard.
La Couronne rappelle enfin qu'elles ne se connaissent pas et qu'il n'y a donc eu ni collusion ni manigance de leur part contre l'accusé et qu'elles n'avaient aucune raison de mentir, comme le prétend la défense.
La vie d'Amber Heard «est devenue un enfer» depuis le début du procès pour diffamation intenté par son ex-mari Johnny Depp, a affirmé vendredi l'avocate de l'actrice, demandant au jury du tribunal de Fairfax, près de Washington, de la «laisser poursuivre sa vie».
«Ce procès a fait de sa vie un vrai enfer. Nous ne voulons rien d'autre (que) laisser Amber tranquille, la laisser poursuivre sa vie et élever son enfant», a dit Elaine Bredehoft en présentant ses conclusions au terme de six semaines de débats.
La vedette de la saga «Pirates des Caraïbes» poursuit en diffamation son ex-femme, qui avait écrit dans une tribune publiée par le Washington Post en 2018 être «une personnalité publique représentant les violences conjugales», sans nommer Johnny Depp.
L'acteur réclame 50 millions de dollars en dommages et intérêts, estimant que la tribune a détruit sa carrière et sa réputation.
Amber Heard, apparue notamment dans «Justice League» et «Aquaman», a contre-attaqué et demande le double. Selon elle, cette plainte «futile» prolonge «les abus et le harcèlement» qu'elle dit avoir subi pendant sa relation avec Johnny Depp.
«Si Amber a subi une seule agression, elle gagne», a souligné un autre avocat, Ben Rottenborn, après avoir énuméré les différentes disputes du couple en cinq ans de relation, dont certaines ont selon l'actrice dégénérée en violences.
«Et on ne parle pas d'une agression physique, mais émotionnelle, psychologique, financière, sexuelle», a-t-il dit.
«Liberté d'expression»
«Pensez au message qu'envoient M. Depp et ses avocats à Amber, et par extension à chaque victime de violences conjugales», a-t-il ajouté, en référence à la tribune du Washington Post.
«Ce procès signifie beaucoup plus que Johnny Depp contre Amber Heard, c'est à propos de la liberté d'expression. Défendez la, protégez là», a-t-il lancé aux jurés.
Les avocats de l'acteur se sont eux attachés à dénoncer les «mensonges» d'Amber Heard, qui a voulu «ruiner» son mari.
«Il y a six ans jour pour jour, le 27 mai 2016, Mme Heard est entrée dans un tribunal et a déposé une fausse plainte pour violences conjugales contre son mari depuis 15 mois», a dit Camille Vasquez.
Un autre de ses avocats, Ben Chew, a rappelé que «jamais aucune femme avant Amber Heard n'avait accusé M. Depp d'avoir levé la main sur elle en 58 ans, et aucune ne l'a fait depuis».
Johnny Depp »a tout perdu» et a été «supprimé par Hollywood» après la tribune publiée par son ex-compagne, a-t-il affirmé.
Même si elle n'a pas nommé son ex-mari, «tout le monde savait de qui et de quoi parlait» Amber Heard, a noté Ben Chew, soulignant que l'acteur «soutient et croit en» le mouvement Me Too, qui dénonce les violences faites aux femmes.
Les deux parties doivent conclure dans l'après-midi. Les sept jurés se retireront ensuite pour délibérer. S'ils ne s'accordent pas sur un verdict, ils reviendront mardi, lundi étant férié aux États-Unis.
Menaces de mort
Depuis le 11 avril, le jury a entendu des dizaines d'heures de témoignages et d'enregistrements audio ou vidéo qui ont décrit un couple bien loin du glamour d'Hollywood, révélant des détails scabreux de leur vie commune.
La comédienne a raconté que Johnny Depp devenait un «monstre» sous l'emprise d'un cocktail explosif de drogues et d'alcool, résistant à toutes ses suppliques pour se faire soigner.
Quand elle l'a quitté, en mai 2016, elle dit être devenue la cible d'une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux qui a anéanti sa carrière.
Elle s'est dit «harcelée» et «menacée tous les jours» depuis le début du procès, affirmant recevoir «des milliers» de menaces de mort.
Johnny Depp, lui, peut compter sur le soutien de centaines d’admirateurs qui l'acclament chaque jour devant le tribunal.
Selon l'actrice de 36 ans, les violences auraient atteint leur paroxysme lors d'un viol à l'aide d'une bouteille d'alcool, en mars 2015, un mois après leur mariage, quand l'acteur tournait l'épisode 5 des «Pirates» en Australie.
Ce jour-là, Johnny Depp a eu l'extrémité d'un doigt sectionnée et a été hospitalisé. Il affirme que c'est à cause d'un éclat d'une bouteille lancée par Amber Heard. Elle assure qu'il s'est blessé tout seul.
Le comédien a déjà perdu un premier procès en diffamation à Londres en 2020, contre le tabloïd The Sun, qui l'avait qualifié de «mari violent».
Les deux acteurs, qui ont divorcé en 2017, affirment avoir perdu entre 40 et 50 millions de dollars de cachets depuis la parution de la tribune.