Vous connaissez ce sentiment de quiétude qu’on éprouve lorsqu’on se promène dans les rues un soir de tempête ? Plus on approchait du Centre Bell, plus il s’estompait. Puis, quand Travis Scott est monté sur scène, un peu avant 21 h 30 mardi, c’est un blizzard qui s’est déclenché à l’intérieur.
Les 20 000 personnes rassemblées ont explosé dès les premières notes d’Hyena, première chanson de l’album Utopia, lancé en juillet dernier. Bien que Travis Scott compte de nombreux succès répartis sur quatre autres albums et deux mixtapes, la tournée Circus Maximus est surtout consacrée à sa plus récente sortie. Les deux pièces avec lesquelles il a enchaîné, Thank God et Modern Jam, apparaissent dans le même ordre sur le disque.
L’énergie de la foule n’a jamais diminué avec des pointes audibles pour Sirens et God’s Country qui ont suivi. Le son était particulièrement puissant – on vibrait sur place –, mais lorsque le MC de Houston ou son DJ, Chase B, demandaient aux spectateurs de faire entendre leur présence, les décibels étaient possiblement encore plus élevés.
La dernière visite de Trav au Centre Bell remontait à mars 2019 et il a exprimé à plusieurs reprises sa joie d’être de retour à Montréal.
Il était débarqué avec son parc d’attractions, montagnes russes accrochées au plafond et grande roue incluses. Puisque les photographes de presse n’étaient pas admis, voici notre meilleure description de l’énorme scène qui occupait presque tout le parterre : les ruines d’un temple d’un peuple qui n’a jamais existé. Jaillissements de feu et explosions de fumée occasionnelles ajoutaient chaleur et bruit, alors qu’il n’en manquait pas du tout. En grande forme, Cactus Jack a couru et sauté pendant tout le concert sur la centaine de mètres de la structure à niveaux de différentes hauteurs.
À deux reprises, il a invité des spectateurs à vivre un moment qu’ils n’oublieront jamais : monter sur la tête d’une fausse statue pour survoler la foule. Trav est même monté avec l’un d’entre eux !
Crescendo explosif
Revenons à la musique. L’enchaînement de Butterfly Effect et Highest in the Room a particulièrement fait effet. On aurait aimé une version de plus de quelques secondes de Mamacita, un morceau tiré de Days Before Rodeo, qui remonte à 2014. Circus Maximus a aussi beaucoup plu, mais Echoes a étonnamment calmé le public. I Know a toutefois été chantée à l’unisson. Meltdown a maintenu le rythme, même si Drake n’a pas fait d’apparition surprise. Un cran supplémentaire a été atteint avec Topia Twins et No Bystanders, mais rien ne pouvait nous préparer à ce qui allait suivre.
Les claviers hypnotisants de Fein ont retenti puis Travis a entamé l’intro de l’explosive pièce accompagné de chaque personne présente – ou presque.
Puis, il a répété l’exercice 10 autres fois et le public en redemandait encore – peut-être moins la dernière fois, surtout après une inexplicable excursion dans la foule de l’artiste qui avait l’air inquiet à propos de la sécurité.
Il est vrai que la fureur de Fein a peu d’égales. Sauf peut-être la suivante : Sicko Mode. Toutefois, Travis Scott semblait manquer de souffle à ce stade. La foule l’a visiblement senti et a diminué ses ardeurs. Le rappeur a expédié Antidote et Goosebumps, avant de quitter la scène au son de la voix de SZA qui chante sur Telekinesis. À 23 h 18, le calme était revenu au Centre Bell et il était temps d’aller affronter les éléments à l’extérieur.
Travis Scott au Centre Bell | Dans l'œil de la tempête - La Presse
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