Critique
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L’impression d’écouter les Beatles, Queen, les Ramones et la Danse des canards joués en simultané sur les plus grandes enceintes de l’univers. Tout est gonflé à l’hélium, prêt à péter, c’est inouï, écrasant, et en même temps ça s’évapore au contact de l’air, totalement transparent, inoffensif. On a l’impression que si on nous collait un instrument entre les mains, on pourrait les accompagner sur scène sans en mettre une à côté, tellement tout est simple, carré, balourd, évident. On dirait une de ces chansons qu’improvisent les enfants de 4 ans, inventant la mélodie et les paroles en temps réel, au fur et à mesure qu’ils progressent dans leur délire et d’où surnagent parfois des bribes de phrases intelligibles («je ne suis pas débile», «veux-tu être ma petite amie ?», «le rêve américain est en train de me tuer»).
Saviors, le 14e album de Green Day, est, globalement, une chose horriblement indigeste qui sait, parfois, se montrer attendrissante (Suzie Chapstick, Goodnight Adeline), voire contagieuse (1981, Living in the ‘20s). Il arrive même qu’un titre rappelle, l’espace d’un instant, que Green Day a été, au tout début des années 90, ce petit groupe de Berkeley, Californie, que personne n’aimait vraiment mais pour qui on avait tous une certaine affection. Trois types avec de bonnes têtes qui faisaient un punk rock frais et mélodique, genre de Undertones américains dont toutes les chansons semblaient interchangeables mais qui correspondaient à
Green Day, punk à chiards – Libération - Libération
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