Dame nature a même poussé l’audace jusqu’à inonder l’aire des envolées de «boucane», comme on le fait sur la scène principale pour ajouter de l’atmosphère au spectacle.
Mais dans les faits — et pour être un peu moins poétique —, un brouillard inattendu a forcé le directeur des opérations aériennes du FMG à ramener tous les ballons au sol.
Une dizaine de montgolfières avaient déjà pris leur envol quand l’ordre d’atterrissage a été donné.
«Ce genre de situation peut survenir et la plupart du temps pour ne pas dire tout le temps, ça se passe sans incident, explique au Droit Bernard Gervais, directeur des opérations aériennes du FMG. Ce matin (lundi), on a eu un appel de la tour de contrôle de l’aéroport de Gatineau qui nous avisait qu’un épais brouillard venait de tomber. De sa tour, le contrôleur aérien à qui nous avons parlé ne voyait même pas ses pistes. Dans ces conditions, on rappelle immédiatement les ballons au sol.»
Dès l’ordre lancé, tous les aérostiers en vol ont donc amorcé leur descente.
«En aucun temps une montgolfière ne peut voler dans ces conditions, ajoute M. Gervais. Ce matin (lundi), le brouillard n’avait pas encore atteint notre secteur, mais c’était imminent. C’est pourquoi cet ordre d’atterrissage préventif a été donné.»
Ce fut quand même un moment spectaculaire pour des milliers de Gatinois alors qu’une dizaine de ballons sont apparus dans leur quartier, sur les terrains des écoles ou dans de grands stationnements, et ce, un peu partout aux alentours du parc de la Baie.
Manœuvre spectaculaire
Une Gatinoise — que nous appellerons Jo Migno — a d’ailleurs filmé un atterrissage pour le moins audacieux sur la rue Jacques-Cartier, à quelques pas du parc de la Baie où avait eu lieu le décollage du matin.
Ce ballon qui survolait la rivière des Outaouais est passé à quelques mètres de l’eau. Le pilote a lancé ce qu’ils appellent une «drop line» dans le jargon des pilotes, afin que l’équipe au sol puisse diriger la nacelle vers un endroit sécuritaire pour l’équipage et le public.
En fait, le ballon a ainsi été reconduit jusqu’à son aire de décollage, au parc de la Baie, flottant par-dessus les obstacles grâce à quelques coups de brûleurs. Les badauds ont pu apprécier toute la dextérité du pilote.
«En aucun moment un équipage en vol n’était en situation d’urgence, répète M. Gervais. Ce genre de manœuvre est fréquente et fait partie de la formation de tous les pilotes. Ça démontre aussi la qualité et le professionnalisme des pilotes qui sont invités au FMG. Et avouons-le, l’opération est spectaculaire, surtout celle concernant le ballon sur la rue Jacques-Cartier. J’y étais et comme de nombreux résidents du secteur et passants, nous avons accompagné le ballon jusque dans le parc. Après la manoeuvre, tous ont félicité le pilote pour son travail. C’est aussi ça, le FMG.»
Un festival urbain
La nature même du FMG peut provoquer ce genre d’événement qui, avouons-le, demeure spectaculaire avec une petite touche dramatique, tout en restant au final très sécuritaire.
Étant un festival urbain, les contraintes quant aux conditions de vol sont plus strictes que celles qui régissent d’autres événements du genre qui ont lieu sur des sites plus éloignés des villes.
De plus, les pilotes qui prennent part au FMG doivent tenir compte de la présence de la capitale fédérale qui limite le nombre de corridors aériens.
Le parc de la Gatineau est aussi un obstacle majeur pour les aérostiers qui pourraient s’y aventurer, tout comme l’étalement urbain observé depuis des années qui limite ainsi les sites d’atterrissage.
Après cinq jours et des conditions météorologiques parfaites, l’édition 2023 du FMG a permis un total de sept envolées sur une possibilité de huit. Une grande réussite pour les organisateurs.
FMG: prêt pas prêt, on atterrit - Le Droit
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