C’est Cendrillon qui part avec le prince charmant, mais ce sont les affreuses belles-sœurs qui volent la vedette. La version du ballet Cendrillon de la chorégraphe Jayne Smeulders, présentée par les Grands Ballets Canadiens, est élégante, émouvante… et souvent hilarante. Et ce, grâce aux méchantes belles-sœurs qui multiplient les bêtises pour attirer l’attention du souverain.
Les spectateurs tentent de suivre les fouettés gracieux de Cendrillon, les sauts spectaculaires du prince charmant, les tendres pas de deux, mais immanquablement, l’œil est attiré par les pitreries désespérées des affreuses belles-sœurs. Les danseuses qui interprétaient celles-ci mercredi soir à la première de Cendrillon, Vanesa Garcia-Ribala Montoya et Anya Nesvitaylo, étaient magistrales dans leur sens du comique. Mais il ne faut pas s’y méprendre : il faut une incroyable maîtrise de la technique du ballet pour réussir à marcher de façon ridicule sur des pointes.
Les principaux rôles de Cendrillon sont joués par différents danseurs selon les représentations.
Si les affreuses belles-sœurs sont risibles lorsqu’elles essaient de séduire le prince, elles sont carrément détestables lorsqu’elles maltraitent Cendrillon. Leur méchanceté semble sans limites.
Interprétée par Rachele Buriassi le soir de la première, Cendrillon se montre sensible et gracieuse. On partage sa peine et son humiliation lorsqu’elle doit se soumettre à ses demi-sœurs, son espoir lorsqu’elle rencontre les oiseaux du jardin enchanté et sa confiance lorsqu’elle se présente devant le prince charmant. Elle et lui forment un très joli couple et leurs pas de deux constituent des moments forts de la soirée.
Le prince charmant, interprété par Esnel Ramos le soir de la première, est solide et explosif lorsque vient le temps d’exécuter des sauts et des pirouettes. On admire son immense patience face au harcèlement des affreuses belles-sœurs.
La méchante belle-mère est parfaitement méchante, mais aussi majestueuse : elle essaie de faire valoir les attraits de ses filles, mais on la sent en peu découragée devant la maladresse de celles-ci. Son interprète le soir de la première, la Montréalaise Myriam Simon, accrochera ses pointes de première danseuse à l’issue des représentations de Cendrillon après une remarquable carrière de près de 25 ans.
C’est une autre Québécoise, Maude Sabourin, qui a interprété avec brio le très important rôle de la fée marraine le soir de la première. Il lui faut beaucoup de travail pour contrecarrer les sombres desseins de la méchante belle-mère et de ses affreuses filles.
La soirée alterne donc entre de très beaux moments de danse et des épisodes comiques. Impossible de rester de glace devant les mimiques des méchantes belles-filles lorsque celles-ci essaient d’enfiler le délicat chausson laissé derrière par Cendrillon. Tire, pousse, tire, pousse, ça ne rentre pas.
Cette production de Cendrillon est magnifique, avec les décors de Simon Guilbault (élégants dans la scène de bal au palais royal et féérique dans la scène du jardin enchanté) et les éclairages de Marc Parent. La seule apparition du carrosse de Cendrillon provoque une grande émotion.
Les costumes de Marie-Chantale Vaillancourt illustrent parfaitement bien le caractère des divers personnages, depuis les ridicules nuisettes des affreuses belles-sœurs jusqu’à la robe miroitante de la fée marraine en passant par le costume plutôt discret du prince charmant.
Dans la salle, plusieurs petites filles ont revêtu leur robe de princesse mercredi soir pour assister à la première. Ce n’est pas tous les soirs qu’on assiste à un véritable conte de fées.
Le ballet Cendrillon est présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 4 juin, puis reviendra du 8 au 10 septembre.
Cendrillon | Les belles-sœurs volent la vedette - La Presse
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