Pendant près de deux ans, un homme de Trois-Pistoles, Sébastien Rioux, a été victime de harcèlement et a reçu de nombreuses menaces sur Internet. Plus d'un an après qu'il eut porté plainte aux policiers, un homme de Gatineau a reconnu sa culpabilité à une accusation de harcèlement criminel.
Entre le 1er mai 2020 et le 4 août 2021, le documentariste et musicien Sébastien Rioux a reçu un nombre incalculable de messages haineux qui provenaient de différents comptes Instagram, YouTube, Twitter ou encore par courriel.
Selon lui, les messages diffamatoires ont commencé après qu'il eut dénoncé en ligne les gestes à caractère sexuel posés par le producteur de films américain Harvey Weinstein. Dans les mois suivants, les publications se sont multipliées et sont devenues de plus en plus violentes, allant même jusqu'aux menaces de mort.
« Lorsque j'ai porté plainte, à l'automne 2020, il m'accusait de pédophilie, il créait des faux comptes avec mon nom et des photos d'enfants. Et je me suis dit : “Faut que ça arrête”. »
Après un an d'enquête, les policiers ont pu prouver que toutes ces menaces venaient d'un seul homme.
Peter Poncak, un résident de Gatineau âgé de 38 ans, a d'ailleurs plaidé coupable le 22 mars à Rivière-du-Loup d'une accusation de harcèlement criminel.
Selon la victime, les messages ont cessé lorsque Peter Poncak a été arrêté en Outaouais. L'homme n'en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. Entre 2008 et 2021, il a fait face à de nombreuses accusations et a été reconnu coupable à six reprises pour harcèlement, voies de fait et omission de se conformer à des ordonnances.
Encore à ce jour, Sébastien Rioux n'a que très peu parlé de cette histoire. Plusieurs de ses proches ne l'ont appris que dans les derniers jours. J'ai eu le sentiment de ne pas vouloir trop en parler et, fouille-moi pourquoi, mais j'avais honte et je n'avais rien fait pour mériter tout ça.
Les menaces dont il a été victime ont eu un impact important sur sa vie, d'autant plus qu'il ne savait pas d'où elles provenaient. Était-ce d'une personne au Bas-Saint-Laurent? Ou d'une personne à des milliers de kilomètres?
« J'avais peur pour ma vie, j'avais peur à ne pas en dormir de toujours vérifier si les portes étaient barrées. C'est vraiment quelque chose que je ne souhaite pas à personne. »
Le résident de Trois-Pistoles aimerait maintenant faire des conférences dans les écoles sur la cyberintimidation pour sensibiliser jeunes et moins jeunes à ce problème.
On est dans une aire où le numérique prend beaucoup de place et où les gens se laissent de plus en plus aller sur les propos haineux et je crois que c'est maintenant qu'il faut essayer de désamorcer ça et pas dans 20 ans!
dit-il.
Peter Poncak devra se présenter au palais de justice de Rivière-du-Loup le 15 septembre. Coupable de harcèlement criminel, il s'expose une peine maximale de 10 ans de prison.
Une victime de cyberintimidation insiste sur l'importance de porter plainte - Radio-Canada.ca
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