Ça fait 17 ans que Louis-José Houde anime le gala de l’Adisq. Son animation est plus vieille que mon grand ado. Et pourtant il arrive chaque année à nous épater. À mettre le doigt sur le bobo. Et cette année, il a visé juste quand il a dénoncé l’horrible fléau des spectateurs qui filment les performances/prestations avec leurs @#$%?%$#$%?%$ de cellulaires, un acte d’une idiotie et d’un égoïsme phénoménaux.
Quand il a lancé au sujet de cette pratique débile : « C’est épeurant à quel point on est rendu confortables d’être caves », j’applaudissais dans mon salon ! On ne le dira jamais assez : ça écœure tout le monde quand vous brandissez votre téléphone qui est plus intelligent que vous pour filmer une image croche d’un spectacle.
- Écoutez le segment culturel d’Anaïs Guertin-Lacroix diffusé chaque jour en direct 6 h 35 sur QUB radio :
La survie de la chanson
Même si je trouve les galas dépassés, quand c’est le tour de l’ADISQ, je ne me plains pas, j’en redemande ! On a réussi à faire un miracle : réunir les générations en mettant ensemble Lisa Leblanc et Edith Butler, Ginette Reno et FouKi (malgré le lapsus), et le Québec au complet a participé à un véritable karaoké avec Bruno Pelletier et Mario Pelchat ! Amenez-en des galas comme ça !
Par contre, avez-vous remarqué une chose : la quantité de jeunes (et moins jeunes) artistes qui ont chanté hier soir et dont on ne comprenait pas les paroles ? Ils sont allés à la même école de « non-articulation » que les jeunes comédiens.
Parlant de lien entre les générations, j’ai eu un pincement au cœur quand Marie-Annick Lépine a souligné que cela faisait 26 ans que les Cowboys Fringants existaient. Où sont passées ces années ? Il me semble que c’est hier encore qu’ils étaient considérés comme la relève !
Je regardais le gala hier et je pensais à ces chiffres déprimants que la directrice générale de l’ADISQ, Eve Paré, a rappelés récemment dans les médias. La part des artistes québécois francophones sur les plateformes de streaming est anémique, déplorait-elle dans Le Soleil.
« Avant, la moitié des disques qui étaient vendus étaient d’artistes québécois. Aujourd’hui, en streaming, la part des artistes québécois dans les écoutes par les Québécois, c’est 5 % ».
Pierre Nantel, candidat défait du PQ, a très bien résumé sur Twitter ce que je pensais : « J’espère que les commanditaires Spotify et Amazon Music réalisent, devant tout ce talent et tout ce professionnalisme, que le Québec n’est pas qu’une “autre” province du Nord ! Qu’on est pas juste un autre marché d’auditeurs ».
C’est pour cette raison que j’ai trouvé très touchant que le gala dès les premières minutes nous montre Patrice Michaud chantant avec plein de petits enfants sautillant partout. C’est pour eux qu’on veut que la chanson québécoise survive.
Et c’est aussi pour cette raison que je veux remercier Bruno Pelletier d’avoir chanté La Manic de Georges Dor, pour rappeler aux « moins de vingt ans » la grande chanson qui les a précédés.
J’espère que dans cinquante ans on chantera encore : « Dis-moi c’qui s’passe à Montréal / Dans les rues sales et transversales / Où tu es toujours la plus belle / Car la laideur ne t’atteint pas/Toi que j’aimerai jusqu’au trépas / Mon éternelle »
Heureusement que Louis-José Houde existe | JDM - Le Journal de Montréal
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