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Friday, September 9, 2022

« Pas obligatoire » d'avoir de la monnaie canadienne à l'effigie de Charles III | Décès de la reine Élisabeth II - Radio-Canada.ca

Le roi Charles III lève la main et salue la foule.

Le roi Charles III et la reine consort Camilla saluent les membres du public rassemblés devant le palais de Buckingham.

Photo : AFP / Daniel Leal

Nombre de Canadiens ont passé leur vie entière avec Élisabeth II comme monarque. Avec son trépas, un choix se pose au Canada : va-t-on, ou pas, remplacer sur pièces de monnaie, billets de banque et timbres son effigie par celle de son successeur, Charles III? Pas forcément, selon des experts.

Le Canada est une monarchie constitutionnelle. Par conséquent, la Couronne et ses symboles font partie intégrante de la vie quotidienne des Canadiennes et des Canadiens, est-il écrit d'entrée de jeu sur le site du gouvernement canadien sur la page intitulée : Transition de la Couronne – ce que cela signifie pour les Canadiens.

Le décès de la reine a automatiquement fait du prince Charles le nouveau souverain du Canada, et n'a requis aucune action en particulier de la part du gouvernement canadien.

Cela dit, ce changement de règne entraînera des changements qui pourraient se manifester jusque dans le portefeuille des Canadiens. En effet, quel impact aura le décès de la reine sur la monnaie canadienne?

Pour l'heure, toutes les pièces à l'effigie d'Élisabeth II ont cours légal et resteront en circulation indéfiniment, confirme la Monnaie royale canadienne. Il en va de même pour le billet de 20 $, fait de polymère, et qui arbore le portrait de la reine.

« Nous modifierons les futures pièces de monnaie conformément à la décision et à l’échéancier du gouvernement, lesquels restent à déterminer. »

— Une citation de  Alex Reeves, chef principal affaires publiques à la Monnaie royale canadienne
Un billet de 20 $ canadiens.

Un billet de 20 $ canadiens.

Photo : La Presse canadienne / JONATHAN HAYWARD

Un choix politique à faire

Dans l'avenir, la décision d'intégrer, ou pas, l'image de Charles III aux pièces et aux billets appartient au gouvernement canadien.

Comme l'explique Patrick Taillon, professeur de droit constitutionnel à l'Université Laval, cela n'est pas obligatoire [...] c'est un choix politique qui n'est pas dicté par la Constitution.

Charles III est nominalement chef d'État de plus d'une dizaine de pays du Commonwealth, dont le Canada et l'Australie. Au Canada, il est représenté par la gouverneure générale, Mary Simon.

Donc, il revient au gouvernement [de Justin ] Trudeau de décider jusqu’à quel point il voudra, avec ce nouveau chef d’État, jouer le vocabulaire, le langage et les symboles royalistes ou monarchistes, poursuit Patrick Taillon.

Philippe Lagassé, professeur associé et expert du système de parlement de Westminster à l'Université Carleton, affirme n'être pas du tout convaincu qu'Ottawa imprimera de nouveaux billets de 20 $ et frappera de nouvelles pièces à l'effigie du nouveau souverain.

En cette ère où les discussions sur l'équité et la diversité vont bon train, les officiels ne décideront pas automatiquement de mettre un septuagénaire britannique sur l'argent, dit-il.

Je ne crois pas que ce soit automatique comme certains monarchistes le pensent et l'espèrent, poursuit Philippe Lagassé.

Cela dit, il n'est pas impossible que l'image de Charles III apparaisse sur pièces et billets, parce qu'il est difficile de choisir qui pourrait être mis à sa place, conclut M. Taillon.

Timbre du jubilé de platine d'Élisabeth II.

En février 2022, Postes Canada a émis un timbre à l'effigie de la reine Élisabeth II pour célébrer son jubilé de platine.

Photo : Société canadienne des postes

Lorsque la reine Élisabeth II a célébré son jubilé de platine, en février dernier, Postes Canada a dévoilé un timbre commémoratif en son honneur. Ce timbre, et les quelque 70 autres produits par la société d'État en l'honneur de la souveraine britannique, seront vraisemblablement encore utilisés comme affranchissement légal.

Au fédéral, on reste très attachés à la tradition, note Patrick Taillon, qui n'exclut pas la possibilité que des modifications soient apportées au Canada avec ce changement de règne et ce nouveau chef d’État.

Ça peut être l’occasion de revoir, affirme-t-il, parce que le propre de la monarchie au Canada, c’est d’être juridiquement omniprésente, mais politiquement invisible.

Au pays, c'est au nom de Sa Majesté la reine que les procureurs intentent des poursuites en matière criminelle. Par contre au Québec, cela a été changé : À partir de la Révolution tranquille, on a continué à vivre dans une monarchie parce qu’elle est au cœur de notre système juridique, rappelle le professeur de l'Université Laval. On ne peut pas adopter la moindre loi sans la sanction royale.

Mais on a, si je puis dire, masqué tous les symboles, on les a un peu républicanisés par des synonymes.

« Dans les lois du Québec, chaque fois qu’il y avait jadis le mot couronne, ou roi ou reine, on l’a remplacé par État, qui est un peu synonyme. »

— Une citation de  Patrick Taillon, professeur de droit constitutionnel à l'Université Laval

Immeubles et sceaux officiels sont ornés des armoiries royales du Canada, plusieurs musées et institutions portent le titre de sociétés de la Couronne, les passeports délivrés au Canada attestent l'autorité de la reine au verso de la couverture et les navires de la Marine royale canadienne portent tous un nom auquel est assorti le préfixe NCSM (Navire canadien de Sa Majesté).

Avec le temps, a-t-il été précisé sur le site du gouvernement du Canada, l’effigie ou le portrait du nouveau monarque sera incorporé à une gamme de documents officiels et sera utilisé dans des services, cérémonies et activités qui reflètent la Couronne au Canada.

Des personnes munies de petits drapeaux canadiens, assises dans une pièce en attendant la cérémonie de citoyenneté.

De nouveaux Canadiens participent à une cérémonie de citoyenneté.

Photo : CBC / Stephen Lubig

Vivre sa monarchie à sa manière

C'est au roi Charles III, et non à la reine, que les nouveaux Canadiens prêteront allégeance lors de leur cérémonie de citoyenneté. En revanche, tant les parlementaires de la Chambre des communes que les membres du Sénat n'auront pas à prêter serment de nouveau .

La reine Élisabeth II était la marraine d'organismes et d'œuvres de bienfaisance : c'est le cas notamment de la Société canadienne du cancer, du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, de l'Institut royal d'architecture du Canada ou encore de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada. Ces derniers peuvent demander au bureau du secrétaire de la gouverneure générale qu'un autre membre de la famille royale les parraine désormais.

Vendredi, à partir du palais de Buckingham, le roi Charles III a prononcé sa première allocution au cours de laquelle il s'est engagé, comme monarque, à servir les Britanniques toute sa vie. Charles, qui doit être proclamé roi officiellement samedi, s'est aussi adressé à ses autres sujets, parmi eux les 38 millions de Canadiens.

« Où que vous viviez dans le Royaume-Uni ou dans les royaumes et les territoires de par ce monde, vaste comme il est, et quels que soient vos horizons personnels et professionnels, je m'engage à vous servir avec amour et respect [...]. »

— Une citation de  Extrait du premier discours de Charles III

Reste à voir quel genre de roi sera Charle  III. Lui qui n’était qu’un bambin lorsque sa mère a été sacrée reine devra relever quantité de défis, dont celui de réitérer, au 21e siècle, la pertinence de la monarchie.

Quant au Canada, l'avenir dira comment il choisira d’intégrer l’image de ce nouveau monarque et d’autres symboles qui lui sont associés. Jusqu’à quel point on veut jouer cette visibilité-là, du moins dans les symboles? questionne Patrick Taillon. Ça, on a une grande marge de manœuvre et il appartient au Canada de vivre sa monarchie à sa manière.

Avec les informations de Mélissa François

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