Cette semaine, l’humoriste Philippe Bond a été l’objet d’allégations d’inconduite sexuelle.
En 2015, alors que j’entamais ma formation à l’École nationale de l’humour, j’étais étonnée par tout ce que j’entendais à propos des inconduites qui se passaient dans ce milieu : des histoires de sexisme, de violence sexuelle. On était loin du monde fantastique que je m’étais imaginé adolescente.
Deux ans plus tard, en 2017, Salvail dégringolait de son piédestal à la suite des allégations d’inconduite sexuelle. Après ce fut le tour de Rozon.
Je me souviens à l’époque de m’être trouvée chanceuse de commencer ma carrière dans ce contexte qui me donnait une impression de justice, de sécurité.
Puis, j’ai réussi ma formation et j’ai commencé à présenter mes numéros dans les bars. Rapidement, j’ai compris que le milieu de l’humour au Québec n’était pas aussi sécuritaire que je le croyais depuis le mouvement #MeToo.
Si le milieu de l’humour regorge de personnes qui commettent ou ont commis des actes de violences sexuelles, il en va de même pour les autres milieux qui reposent sur les mêmes dynamiques et jeux de pouvoir.
Problème de société
Les jokes sexistes, le « pognage » de cul, les viols commis par des personnes en situation d’autorité : les inconduites et violences sexuelles, ça a toujours existé et ça existe encore.
La construction, le droit, le tourisme, l’éducation, le milieu des affaires, la restauration, le milieu sportif, la politique, la santé sont peut-être des milieux moins sous les projecteurs que celui de l’humour, reste qu’il s’en passe là aussi des choses dégueulasses.
Que tous les milieux de travail soient sécuritaires pour toutes et tous, ça commence entre autres par reconnaître que les inconduites et violences sexuelles sont un problème de société qui s’immisce dans tous les domaines.
Que l’on soit humoriste ou scientifique, ayons les yeux grands ouverts et l’oreille tendue afin de reconnaître l’inadmissible.
Pas juste en humour - Le Journal de Montréal
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