L’humoriste Martin Cloutier est fier d’être natif de Louiseville. Il me disait qu’il ne faut jamais oublier les gens qui ont forgé le chemin pour nous, qui nous ont aidés et qui nous ont aimés.
Le paternel Gérard Cloutier avait une ferme de produits laitiers et il élevait des cochons. Il a fait découvrir l’amour du travail à ses enfants et leur a appris à toujours fournir un effort supplémentaire pour réussir leurs travaux. Sa mère, Gisèle Trahan, a dû prendre sa retraite prématurément de l’enseignement puisqu’elle n’avait plus le droit d’enseigner étant donné qu’elle s’était mariée.
Vous avez une demande Martin.
J’aimerais commencer par utiliser le pronom « tu » lorsqu’on s’adresse la parole, car j’écoutais les voix de Jacques Doucet et Rodger Brulotte décrire les matchs de baseball à la radio quand j’étais tout jeune. Vous êtes comme des amis d’enfance pour moi.
Vous étiez dix enfants.
Malheureusement le premier des dix enfants, Petit Pierre est décédé trois jours après sa naissance, mais il est toujours présent dans le cœur et la vie de ma mère.
Maman nous répétait constamment : « Si tu doutes, cherche ».
Ma mère nous a toujours défiés afin qu’on puisse améliorer nos connaissances. D’ailleurs, j’ai lu toutes ses revues des éditions Sélections du Readers Digest à partir de 1948 à 1990.
La famille avait-elle le temps de prendre des vacances ?
Absolument pas, car une ferme, c’est 365 jours pas années.
Cependant, tu voyages avec ta mère présentement.
Chaque fois que je me déplace au volant de ma voiture pour faire un spectacle, j’utilise mon téléphone à mains libres pour lui décrire les paysages, car ma mère en ce moment a un problème avec sa vue.
Tu as appris plusieurs métiers de la construction.
Avant ma naissance, mon père travaillait dans la construction et sur la ferme. Cela a permis aux enfants d’apprendre à faire de la soudure, conduire des tracteurs et d’autres facettes de la construction.
Le réveil, c’était à 3 h 30 chaque matin.
Mes frères et moi faisions le train sur la ferme, c’est-à-dire traire les vaches à compter de 3 h 30. Une fois nos travaux terminés, nous prenions notre douche avant de nous rendre à l’école.
Tu étais dans une splendide forme physique.
Lorsque j’arrivais au camp d’entraînement de mon équipe de hockey, les Jets de Louiseville, ma force physique était supérieure à celle de mes coéquipiers.
Tu soulevais ta première voiture, une Chrysler Valiant 1988 d’occasion, pour la stationner.
S’il y avait du monde autour, je ne stationnais pas bien ma voiture. Je sortais de la voiture et je faisais mon jars alors que je soulevais le derrière de la voiture pour la déplacer au bon endroit.
Tu as soulevé une voiture pour la mettre en position perpendiculaire.
J’étais au cégep, donc pour jouer un tour à un de mes copains, j’ai soulevé sa voiture Colt pour la déplacer en position perpendiculaire entre deux voitures.
Revenons à ta jeunesse.
À l’école, j’ai eu des professeurs, Lucille Arsenault, Jacquelin Lacoursière et Daniel Béland, qui m’ont inspiré pour devenir un humoriste.
Tu aimais pratiquer du sport.
À l’école, durant mon secondaire, je jouais au handball et au soccer intérieur. Malheureusement, pour le baseball, l’été je travaillais sur la ferme.
Tu as joué au baseball dans la ligue senior CRBM.
Après mes 20 ans, j’ai affronté les anciens Aigles de Trois-Rivières, les Champions canadiens junior, dont Alain Noël et Patrick Gervais qui avaient signé avec les Pirates de Pittsburgh. J’ai ensuite joué à la balle donnée dans des tournois.
Guy Lafleur, Gilles Villeneuve et Björn Borg sont tes idoles.
Guy Lafleur et Gilles Villeneuve étaient des athlètes intenses qui soulevaient la foule par leurs prouesses. L’autre, c’est le légendaire joueur de tennis, Björn Borg, dont je n’ai jamais pratiqué le sport.
Le décès de Guy Lafleur et celui de Gilles Villeneuve t’ont touché énormément.
Encore aujourd’hui, je suis toujours attristé par la mort de Guy Lafleur. Gilles Villeneuve était comme notre famille, c’est-à-dire une famille pauvre qui n’a jamais lâché afin de surmonter les défis.
Tes premiers emplois d’été.
Mon premier emploi, c’était au club de golf de Bobby Rousseau, l’ancien joueur du Canadien. Ensuite, j’ai travaillé à l’usine Saputo et chez Kruger.
As-tu déjà eu une chambre juste pour toi ?
J’ai toujours partagé ma chambre avec un de mes frères jusqu’à mon arrivée à Saint-Hyacinthe pour amorcer mes études au cégep. Pour la première fois, j’avais une chambre juste pour moi.
Deux fois, tu as été refusé à l’École nationale de l’humour.
Je crois que j’étais trop jeune à l’époque, mais cela m’a permis d’étudier plus tard avec Dominic Sillon, qui est devenu mon partenaire d’humour durant les 30 dernières années.
Gilles Latulippe et Claude Blanchard ont exercé une grosse influence sur ta carrière.
Claude Blanchard nous appelait ses petits-enfants. Il nous prodiguait de bons conseils, car comme nous, il a fait carrière en duo.
Vous êtes fait enguirlander par Gilles Latulippe.
Avec beaucoup de tendresse, Gilles nous répétait continuellement que dans un duo, il y avait le clown blanc, Dominc Sillon, le personnage sérieux, intelligent et rationnel, et l’auguste, moi, le faire-valoir qui déclenche finalement le rire. Lorsqu’on ne remplissait pas notre rôle attitré, monsieur Latulippe nous le faisait savoir.
Ton fils est au secondaire.
Zachary est au collège Esther Blondin en sport études. Il adore jouer au basketball et au soccer. Il aime la géographie, mais surtout, il aime défendre les droits des personnes.
Ta conjointe, Nathalie Ayotte est une femme dynamique.
Elle est une femme indépendante, généreuse aimante et brillante. Sa présence m’a permis de poursuivre ma carrière, car elle m’a toujours accepté pour qui je suis.
«Je tirais des vaches et j'élevais des cochons à la ferme familiale» -Martin Cloutier - Le Journal de Montréal
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