L’affaire Rousseau a créé une onde de choc au sein des entreprises dirigées par des unilingues anglophones. Certains d’entre eux suivent maintenant des formations afin d’apprendre la langue de Molière alors que d’autres ont déjà commencé leur apprentissage depuis quelques mois.
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C’est le cas de Michael Rousseau d’Air Canada, de Ian Edwards de SNC-Lavalin, de Rania Llewellyn de la Banque Laurentienne et de Tony Hurst, le patron de Lowe’s Canada qui avait acheté le fleuron québécois RONA.
« Mme Llewellyn suivait déjà des cours de français depuis un bon moment déjà. L’apprentissage est en cours et il est toujours en amélioration », assure Merick Séguin, porte-parole pour la Laurentienne, lors d’une entrevue avec Le Journal.
« Tous les membres de notre comité de direction résident au Québec, incluant notre président, de nationalité américaine, qui y réside depuis sa nomination en janvier 2020. Il est par ailleurs inscrit depuis cette date à des cours de français », a pour sa part souligné Lowe’s Canada.
CGI et Couche-Tard muets
En revanche, il est difficile de connaître le plan de match du géant CGI, l’entreprise fondée par Serge Godin.
Il y a quelques mois, le français ne semblait pas être une priorité pour le patron du groupe, George Schindler, qui avait livré une allocution virtuelle uniquement en anglais devant le Cercle canadien de Montréal.
Y a-t-il un plan pour lui permettre de suivre une formation ? Impossible de le savoir, car CGI n’a jamais daigné répondre à nos appels ou courriels. Les communications semblent dorénavant être « gérées » de la Virginie, où le grand patron a élu domicile pour payer moins d’impôts.
Pour ce qui est d’Alimentation Couche-Tard, c’est à peu près la même situation. Lors de la nomination de l’Américain Brian Hannasch, qui demeure à Columbus en Indiana, l’entreprise avait promis qu’il allait apprendre le français, mais cela ne s’est jamais concrétisé. Couche-Tard n’a pas jugé bon de répondre à nos demandes.
- Écoutez La Rencontre Daoust-Martineau avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec, sur QUB radio :
Responsabilité sociale
Pour le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), le français devrait être considéré comme une responsabilité sociale de l’entreprise.
« Le français devrait figurer formellement aux statuts des sociétés. Ça empêcherait, entre autres choses, la tenue d’assemblées exclusivement en anglais, comme cela a été le cas à la Banque Laurentienne et chez Saputo, récemment », a soutenu Willie Gagnon, directeur du MÉDAC.
Voici des entreprises dont le siège social est situé au Québec et dont le dirigeant est unilingue anglophone. À noter que le Canadien National est à la recherche d’un nouveau patron.
AIR CANADA
- Nom du PDG : Michael Rousseau
- En poste depuis : 2020
- Siège social : Montréal
- Résidant au Québec : Oui
- Nombre d’employés au Québec : Non disponible
Michael Rousseau a fait couler beaucoup d’encre. Le principal intéressé a déjà amorcé sa formation en français, selon ce qu’il a écrit aux employés du transporteur aérien.
BANQUE LAURENTIENNE
- Nom du PDG : Rania Llewellyn
- En poste depuis : Novembre 2020
- Siège social : Montréal
- Résidant au Québec : Non
- Nombre d’employés au Québec : 1600
« Elle comprend la spécificité du Québec et sa culture », nous dit le porte-parole Merick Séguin. Mme Llewellyn suit des cours depuis quelques mois, sur une base régulière, et elle a déjà fait des messages vidéo en français pour les employés à l’interne.
COUCHE-TARD
- Nom du PDG : Brian Hannasch
- En poste depuis : 2014
- Siège social : Laval
- Résidant au Québec : Non
- Nombre d’employés au Québec : 8000
Lors de son arrivée, Couche-Tard avait promis que son patron allait parler français, ce qui ne s’est jamais concrétisé. Couche-Tard a ignoré nos demandes répétées d’entrevues.
SNC-LAVALIN
- Nom du PDG : Ian Edwards
- En poste depuis : 2019
- Siège social : Montréal
- Résidant au Québec : Oui
- Nombre d’employés au Québec : 3000
Dans le passé, M. Edwards avait suivi des cours de français avec des résultats mitigés. Il a affirmé qu’il souhaitait maintenant suivre une nouvelle formation avant de prendre la parole publiquement.
LOWE’S CANADA
- Nom du PDG : Tony Hurst
- En poste depuis : Janvier 2020
- Siège social : Boucherville
- Résidant au Québec : Oui
- Nombre d’employés au Québec : 10 000
Le dirigeant, de nationalité américaine, demeure au Québec et suit des cours de français depuis sa nomination.
CGI
- Nom du PDG : George D. Schindler
- En poste depuis : Octobre 2016
- Siège social : Montréal
- Résidant au Québec : Non
- Nbre d’employés au Québec : 6000
Difficile de dire quel est le plan de match de l’entreprise, car malgré nos demandes répétées, CGI n’a jamais daigné répondre au Journal. Les communications semblent maintenant gérées en Virginie.
CANADIEN NATIONAL
- Prochain PDG : le processus de recrutement est en cours
- Arrivée en poste : lors des prochains mois
- Siège social : Montréal
- Résidant au Québec : à suivre
- Nombre d’employés au Québec : 3900
L’actuel patron, Jean-Jacques Ruest, parfaitement bilingue, quittera ses fonctions lors des prochaines semaines. Mais son remplaçant sera-t-il en mesure de parler français ? « Les communications internes et externes du CN sont toujours disponibles dans les deux langues officielles du Canada. Le conseil d’administration demeure très sensible à cette réalité », nous a répondu le porte-parole, Jonathan Abecassis.
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