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Sunday, November 7, 2021

Il y a 50 ans, à Québec: Pink Floyd jouait dans une «grange» - TVA Nouvelles

Voilà exactement 50 ans, Pink Floyd débarquait pour la première fois au Québec, le temps d’un spectacle à Montréal et, le lendemain, d’une prestation historique dans une... «grange» de Québec!

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«C’était complètement fou!» lance le producteur de l’époque Michel Maltais, encore très fier d’avoir attiré Pink Floyd pour deux concerts, le premier au Centre sportif de l'Université de Montréal, le 9 novembre 1971, et le second au Pavillon de la Jeunesse de Québec, le lendemain. On qualifiait ce dernier endroit de «grange», car on y présentait principalement des expositions agricoles.

Michel Maltais et ses acolytes «tripeux» des Productions Kosmos ont produit d’autres concerts mémorables, et il en fait le récit dans son nouveau livre, Kosmos, une aventure québécoise au temps du rock progressif.

Kosmos fait référence à une bande de jeunes passionnés de musique qui vivaient un peu en commune à Saint-Isidore, en Beauce, et qui partageaient la même passion pour «les musiques complexes et inventives».

Entre deux joints, sur fond du festival Woodstock et de la crise d’Octobre, les hippies ont vite joint l’utile à l’agréable en se lançant dans la production de spectacles, notamment dans des salles de cégep et d’université. Avec de très modestes moyens, ils font leurs premières armes en attirant des noms encore peu connus, comme Eric Burdon, Cactus, Long John Baldry, Masmakham, Dyonisos, Chiliwack...

Un jour, l’un d’eux lance l’idée complètement éclatée de faire venir Pink Floyd au Québec en profitant de leur premier passage aux États-Unis. «Tant qu’à rêver, rêvons au boutte» devient leur mot d’ordre. Et voilà nos «jeunes baveux» lancés dans la cour des gros producteurs qui ne prêtaient encore pas d’intérêt aux nouvelles vedettes du rock progressif.

«Il fallait démontrer aux Britanniques notre sérieux en évoquant les spectacles déjà produits. On était des marginaux aux poches vides, des anticapitalistes francophones; mais on était des passionnés sérieux», raconte le fondateur de Kosmos, qui faisait équipe avec notamment Jean Bertrand, Michel Belleau et Martine Bélanger.

«La partie était loin d’être gagnée. Il ne fallait pas que l’organisation de Pink Floyd découvre que notre lieu de travail c’était une vieille maison, au fond d’un rang, avec une ligne téléphonique qu’il fallait partager avec quatre voisins... Fallait pas leur dire non plus que le show serait présenté dans une salle d’exposition de vaches...», évoque Michel Maltais en riant.

Et voilà que le miracle se produit! À la surprise générale, Pink Floyd accepte leur proposition. «On capotait! Mais restait à livrer la marchandise. Sans partenaires financiers et sans subvention», insiste le producteur. «Nos marges de crédit personnelles étaient pleines au maximum...»

À Québec, ce n’était pas évident de trouver une salle de 3000 places. Il n’y en avait qu’une seule à l’ombre du Colisée. Mais l’ancien aréna avait été converti en... salle d’exposition d’animaux! «On s’est dit: une grange? Pourquoi pas...?» Michel Maltais ajoute: «Quand le responsable de la location nous a fait visiter les lieux, il s’est excusé de l’odeur des vaches. Je lui ai dit: ce n’est pas grave, après l’arrivée des premiers spectateurs, ça ne sentira plus ça...», évoque le producteur en riant.

Une rare photo de la première visite chez nous de Pink Floyd, au Pavillon de la Jeunesse, un lieu habituellement réservé aux expositions de vaches.

PHOTO COURTOISIE

Une rare photo de la première visite chez nous de Pink Floyd, au Pavillon de la Jeunesse, un lieu habituellement réservé aux expositions de vaches.

Ironie du sort, une vache était en vedette sur la couverture d’un des premiers albums de Pink Floyd, Atom Heart Mother.

Finalement, les deux concerts à guichets fermés (à 5$ le billet) se sont parfaitement déroulés. Nos tripeux ont fait un profit net de 11 000$. «Une vraie fortune» lance Michel Maltais, en nous confiant que Kosmos avait versé 6000$ à Pink Floyd pour chacun des deux concerts. Nos jeunes rêveurs étaient loin de se douter que six ans plus tard, un gros producteur présenterait les Britanniques au Stade olympique, attirant plus de 78 000 spectateurs, un record encore inégalé!

  • À la fin du spectacle de Québec, David Gilmour et Nick Mason ont eu la désagréable surprise de constater qu’on avait volé leurs manteaux...  
  • Pink Floyd fournissait le son, mais pas l’éclairage. À la dernière minute, les gars de Kosmos ont dû aller emprunter à toute vitesse le disponible d’éclairage de l’auditorium du Cégep de Limoilou, sans quoi le groupe refusait de se produire...  
  • Une captation sonore du concert de deux heures de Pink Floyd dans la «grange» de Québec est accessible sur YouTube. Aucune vidéo n’avait été produite.  
  • Ce fut le premier et dernier spectacle de Pink Floyd à Québec (avec le tandem David Gilmour-Roger Waters). En revanche, le groupe britannique reviendra offrir une dizaine de représentations à Montréal, dont trois au Stade olympique...  
  • Le livre Kosmos: une aventure québécoise au temps du rock progressif est publié par les éditions du Septentrion. L’auteur Michel Maltais raconte en détail les six ans d’activité de ces précurseurs du rock progressif sur les scènes québécoises, dont les premières visites de Pink Floyd, de Genesis et de Gentle Giant.  

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