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Tuesday, November 2, 2021

Grand discours en anglais au Québec: tollé et plaintes contre Air Canada - Le Journal de Québec

La décision du nouveau patron d’Air Canada, Michael Rousseau, de faire son premier grand discours à Montréal en anglais a choqué non seulement les acteurs politiques, mais elle a généré des plaintes au Commissariat aux langues officielles. 

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« Nous avons contacté Air Canada ce matin [...] pour réitérer l’importance des deux langues officielles dans leurs communications, y compris dans leurs discours », a souligné le commissaire Raymond Théberge dans une déclaration transmise au Journal.

 « Entre-temps, nous avons reçu six plaintes en lien avec ce discours à venir. Nous analysons présentement ces plaintes pour déterminer si elles sont recevables », a-t-il signifié.  

M. Théberge rappelle que les enjeux liés à la Loi sur les langues officielles « perdurent depuis plusieurs années chez Air Canada ». En moyenne, 80 plaintes sont déposées chaque année contre le transporteur.     

  • Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec Jean-Paul Perreault, président de l'organisme Impératif Français, sur QUB radio:    

Un récidiviste en la matière

À Ottawa, plusieurs élus ont semoncé Air Canada, notamment la nouvelle ministre aux Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor. Selon elle, le transporteur « se doit de le faire dans les deux langues officielles – et ses leaders doivent montrer l’exemple », a-t-elle soutenu sur Twitter.  

« Ça en dit long sur le non-respect de la langue française », a constaté le bloquiste Mario Beaulieu, qui rappelle qu’Air Canada est un « récidiviste » en la matière. « Air Canada a son siège social au Québec, et qu’il fasse son discours seulement en anglais comme ça, c’est totalement inacceptable. » 

« Je trouve que c’est une claque au visage au fait français et à tous les Québécois et Québécoises », a quant à lui estimé le député néo-démocrate Alexandre Boulerice. 

Le PQ critique l’inaction de la CAQ

La réaction a été plus timide du côté du gouvernement caquiste. 

Le cabinet du ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a affirmé que « l’allocution devrait être livrée en français » et qu’Air Canada et sa direction doivent faire mieux.  

Une réaction qui n’impressionne guère le Parti Québécois, qui milite pour que les entreprises à charte fédérale comme Air Canada soient soumises à la loi 101. 

« C’est un autre exemple d’absence de respect pour notre langue commune », a constaté le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, en entrevue avec Le Journal. 

« Ça nous rappelle qu’au Québec, les entreprises comme Air Canada échappent à la loi 101. C’était une demande de la CAQ, ils ont essuyé un refus et depuis ce temps, ils n’en parlent plus », s’est-il désolé. 

La CCMM persiste et signe

De son côté, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, ne croit pas avoir fait une erreur en invitant le patron d’Air Canada. 

  • Écoutez l'entrevue de Michel Leblanc avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:

« Le rôle de la Chambre, c’est d’inviter à sa tribune tous les PDG et les dirigeants qui sont susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement d’affaires. [...] Dans le cas de la langue utilisée, ça leur revient », a-t-il affirmé. 

Du même souffle, M. Leblanc dit comprendre la réaction épidermique et constate « qu’Air Canada doit prendre des décisions sur comment ils souhaitent communiquer leur vision notamment sur la langue de travail ».

Par le passé, les dirigeants d’Air Canada sont souvent venus à la tribune de la CCMM. L’entreprise est aussi l’un des principaux commanditaires de la Chambre.

CE QU'ILS ONT DIT 

« Les Québécois sont en droit de s’attendre à ce que l’exemple soit donné au plus haut niveau »

– Pablo Rodriguez, Lieutenant du Québec pour le Parti libéral du Canada.

« Un discours uniquement en anglais est inacceptable et Air Canada doit faire mieux et montrer l’exemple »

– Alain Rayes, Porte-parole du Parti conservateur du Canada en matière de Langues officielles.

« C’est un autre exemple d’absence de respect pour notre langue commune »

– Paul St-Pierre Plamondon, Chef du Parti Québécois.

« Je trouve que c’est une claque au visage au fait français et à tous les Québécois et Québécoises »

– Alexandre Boulerice, Député du NPD aux Communes Rosemont, La Petite-Patrie.

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