Les mois passent et se ressemblent pour le magnat déchu de l’humour, Gilbert Rozon, à nouveau poursuivi au civil cette fois par la recherchiste Anne-Marie Charette qui lui réclame 1,29 million $ pour une agression sexuelle qui serait survenue en 1987.
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« Il a abusé de son pouvoir pour profiter de la situation précaire de [Mme Charette]. Il connaissait le degré d’influence qu’il avait et il savait qu’il pouvait agir en toute impunité », peut-on lire dans le document de cour déposé hier au palais de justice de Montréal.
- Écoutez le journaliste Alexandre Dubé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
Il s’agit de la cinquième poursuite civile contre Rozon depuis avril dernier, quand la comédienne Patricia Tulasne avait entamé une première procédure.
Et cette fois, c’est Mme Charette qui affirme avoir été agressée sexuellement il y a plus de 30 ans, alors qu’elle était coordinatrice aux communications pour un groupe d’humoristes.
« Dès son arrivée dans l’équipe, [Rozon] lui signifiait une attention particulière et la complimentait régulièrement », indique la poursuite civile.
Regard de prédateur
Si elle se sentait « plutôt flattée » au début, les commentaires seraient devenus « de plus en plus déplacés et désagréables », jusqu’à ce qu’elle se fasse demander d’aller rejoindre Rozon dans une chambre d’hôtel « pour lui apporter un dossier soi-disant important ».
Inquiète, elle dit avoir refusé, mais elle a toutefois dû s’y rendre, forcée par son supérieur. Et, sur place, Rozon aurait abusé d’elle.
« Le défendeur est sur elle, son regard de prédateur, de fou, la surplombe », se souvient Mme Charette.
Quelques semaines plus tard, elle a subi un congédiement, qu’elle attribue à son refus de répondre aux avances de Rozon.
Mme Charette déplore que Rozon ait toujours nié avoir agressé sexuellement qui que ce soit. Car l’agression qu’elle dit avoir subie l’a profondément marquée, est-il soutenu dans la poursuite.
« [L’agression] a installé un profond sentiment d’insécurité, surtout en contexte professionnel, indiquent ses avocats. Elle ressentait une colère envers ses patrons masculins. Elle se sentait toujours en danger et refusait tout geste ou parole pouvant laisser présager un quelconque intérêt de la part de collègues ou de patrons masculins. »
Disant continuer à vivre « beaucoup de culpabilité, de honte et de colère envers elle-même », Mme Charette a donc intenté une poursuite civile.
Elle faisait d’ailleurs partie du groupe Les Courageuses, qui avait intenté une action collective de plus de 10 millions $ contre Rozon.
Toutefois, la Cour d’appel avait statué que chaque plaignante devait poursuivre individuellement.
Sa demande devrait être prochainement présentée devant un juge de la Cour supérieure du Québec.
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