La mégaproduction Dune, réalisée par Denis Villeneuve, a été projetée en première mondiale vendredi dernier à la Mostra de Venise. Voici un survol des réactions des critiques qui ont assisté à la projection.
Les avis sont plutôt partagés, à l’image de ce papier de Variety : Dune mérite cinq étoiles pour la construction de son univers, et environ deux étoiles et demie pour son intrigue. Si vous le comparez à l’adaptation désastreuse par David Lynch, en 1984, ça peut ressembler à un chef-d’œuvre [la majeure partie de l’histoire est désormais compréhensible]. Et, pendant environ une heure, le film s’avère plutôt hypnotisant.
Le site américain Indiewire, spécialisé dans le cinéma de genre, fait état d’une grande déception
. Malgré la vision impressionnante de Villeneuve, ce dernier semble avoir oublié pourquoi l’opus de science-fiction de Frank Herbert est digne d’un spectacle aussi épique. Tels sont les écueils lorsqu’on fait face à une production si vaste que même le réalisateur ne peut pas voir au-delà de ses décors.
Le quotidien britannique The Independent s’est montré pas mal plus enthousiaste : Le Dune de Villeneuve est le ver des sables qui surgit en dehors des ténèbres enfouies. C’est un film d’une telle ampleur littérale et émotionnelle qu’il submerge les sens. Si tout se passe bien, le film devrait revigorer l’héritage du livre de la même manière que la trilogie Le seigneur des anneaux de Peter Jackson l’avait fait pour l’œuvre de J. R. R. Tolkien.
Le magazine Vanity Fair se montre déçu devant une adaptation qu’il ne juge pas bien supérieure à celle de David Lynch.
Villeneuve ne peut s’empêcher de vernir le tout en quelque chose d’hyper poli et dur au toucher. [...] Peut-être que le roman-source, avec son glossaire interminable de termes décrivant des lieux, des peuples, des traditions religieuses et des systèmes politiques, était tout simplement trop dense pour être peaufiné en un objet cinématographique agile. Le film est en quelque sorte laborieux et précipité à la fois; des rafales d’exposition narrative et de mises en contexte résonnant autour de scènes d’action monolithiques.
Le quotidien The Guardian a attribué la note maximale au long métrage du cinéaste québécois, déclarant que Dune nous rappelle ce à quoi une mégaproduction hollywoodienne peut aspirer. Implicitement, son message inscrit à grands traits dans le sable, l’épopée fantastique de Denis Villeneuve nous dit que les spectacles à gros budget n’ont pas besoin d’être stupides ou hyperactifs, qu’il est possible d’insérer une scène tranquille entre deux explosions. [...] Dune est dense, maussade et souvent sublime – le chaînon manquant entre le multiplexe et le cinéma d’art et essai.
Enfin, Glenn Kenny, critique en chef du site spécialisé rogerebert.com, admet avoir été agréablement surpris. Affirmer que je n’ai pas admiré les films précédents de Villeneuve serait un euphémisme. Mais je ne peux nier qu’il a livré ici une adaptation du livre plus que satisfaisante. [...] Et tandis que Villeneuve demeure probablement l’un des cinéastes les plus dépourvus d’humour qui soient, le roman n’est pas non plus une partie de plaisir. Il faut donc saluer le fait que Villeneuve a mis de l’avant les notes plus légères du scénario.
Des critiques mitigées à la première de Dune - ICI.Radio-Canada.ca
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