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Saturday, September 11, 2021

«Délicieux»: miam! - Le Journal de Montréal

On se doute bien que l’histoire de l’«invention» du premier restaurant a été quelque peu romancée – dans tous les sens du terme –, mais on n’en a cure tant le film «Délicieux» est savoureux.

Nous sommes en 1789 – la Bastille tombera quelques jours après la fin du long métrage – et Pierre Manceron est le cuisinier du duc de Chamfort (Benjamin Lavernhe). Or, Manceron est comme tous les chefs: têtu – voire obtus – et indomptable – voire inflexible. Lorsqu’il crée un amuse-bouche à base – ô crime – de vulgaire pomme de terre, son maître le jette dehors. Notre homme décide alors de mettre à exécution son rêve: celui d’ouvrir une auberge offrant un vrai repas à ses clients, ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de restaurant.

Le concept est révolutionnaire – oui, c’est dans l’air du temps -, la bonne chair est réservée aux nobles, qui ne sont d’ailleurs pas dépeints sous leur meilleur jour, et le peuple meurt de faim. Arrive alors Louise (Isabelle Carré) qui demande à Manceron d’être son apprentie. Une autre révolution, cette fois-ci émanant d’une femme.

Pour une fois, les dialogues ampoulés et déclamés théâtralement des habituelles productions françaises – qui dérangent nos oreilles moins guindées - siéent parfaitement à ce «Délicieux» puisqu’ils nous transportent au siècle des Lumières avec efficacité (sous-entendus et double sens inclus) et nous font vivre cette histoire à la manière d’un conte ou, mieux, d’un rêve.

La maîtrise, par le cinéaste Eric Besnard, de la mise en scène – décors, éclairages, positionnement des acteurs – fait de nombreux plans de véritables tableaux, douces farandoles de natures mortes offertes à la convoitise gourmande du spectateur salivant devant légumes, fruits ou volailles en train de rôtir dans l’âtre.

Régal sensoriel – on se prend à souhaiter l’invention du cinéma odoriférant -, «Délicieux» aiguise les appétits, réveille les papilles et comble d’aise.

Note: 4 sur 5

Le film «Délicieux» est proposé en salle.

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