La directrice de la station de Radio-Canada à Québec, Véronique Lessard, quitte son poste en laissant derrière elle des sommets de cotes d’écoute et des relations de travail tendues. Elle démissionne quelques jours avant le dépôt du rapport d’un conciliateur venu analyser le climat de travail.
En mars dernier, le quotidien Le Soleil révélait une ambiance « toxique » à la station de la rue Saint-Jean. De nombreux employés témoignaient être victimes de propos dégradants, dénigrants et humiliants.
« Je ne suis plus la bonne personne pour diriger la station », a concédé mercredi Véronique Lessard dans une note interne. « Je vous cacherais la vérité si je vous disais que les derniers mois n’ont pas été difficiles », ajoute-t-elle. « Le plus difficile aura été de ne pas savoir qui regarder dans les yeux pour éclaircir un dossier, pour clarifier une situation ou apaiser une tension. J’aurais aimé le faire. »
Mme Lessard défend sa gestion en qualifiant la fonction d’« ingrate », car « elle nous oblige à choisir, à trancher, à prioriser, à décider, à planifier, à réagir, à organiser, à budgéter, à encadrer et à gérer pour le meilleur du groupe ».
La représentante du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada, Isabelle Montpetit, a témoigné son soutien aux employés de la station tout juste après avoir appris la nouvelle. « En tout respect pour Mme Lessard, nous espérons vivement que ce changement sera porteur d’une nouvelle forme de leadership afin que les gens qui travaillent à la station de Québec puissent faire valoir leur professionnalisme, leur rigueur et leur créativité dans un climat de travail serein et sain », a-t-elle indiqué dans une déclaration écrite.
Conciliateur
Lorsque les dénonciations du climat de travail ont fait surface au printemps dernier, Radio-Canada a enclenché un processus de conciliation. « Cette approche consistait en une alternative à un processus d’enquête habituel », spécifie le porte-parole de la société d’État, Marc Pichette. « C’est ce qui était entendu avec le syndicat. »
« Ce conciliateur-là est venu constater la situation, est venu faire une analyse de la situation, a rencontré beaucoup de gens pour essayer de voir de quoi il s’agissait exactement », détaille-t-il au Devoir en ajoutant que les conclusions seront partagées avec les employés de Radio-Canada Québec dans les prochains jours. Il y a effectivement des mesures qui seront prises très très clairement, en tout cas qui seront exposées et par la suite mises en place », ajoute Marc Pichette, sans donner davantage de précisions.
L’intérim au poste de direction sera assuré par Sylvain Schreiber. Il quitte sa retraite pour l’occasion après avoir cumulé une trentaine d’années d’expérience au sein de la société d’État.
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Radio-Canada Québec perd sa directrice dans un climat de travail tendu - Le Devoir
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