C’est dans le décor mystérieux d’un vieux chalet de Gore, dans les Laurentides, que Charlotte Le Bon poursuit le tournage de Falcon Lake, son premier long-métrage de fiction à titre de réalisatrice.
Au onzième jour d’un tournage qui en comptera 26, l’ambiance était fébrile sur le plateau. Équipe de production et comédiens préparaient la scène d’un petit déjeuner se déroulant dans la cuisine exiguë d’un vieux chalet entouré de jardins à l’abandon et de marécages, au coeur de la forêt.
Libre adaptation du roman Une sœur, de Bastien Vivès, Falcon Lake raconte l’histoire de Bastien, 13 ans, qui quitte Paris avec sa famille pour venir passer l’été au Québec, chez une amie de longue date et sa fille de 16 ans, Chloé. Entre les deux adolescents, un jeu charnel étrange s’installe.
«Je suis tout de suite tombée amoureuse de cette histoire, de la tension, du ton. C’est une histoire d’intimité, dans un moment fragile, l’adolescence, où l’on a ces pulsions sexuelles qu’on n’arrive pas trop à identifier, qui sont parfois un peu effrayantes», confie Charlotte Le Bon.
Ce n’est pas un hasard si la comédienne et réalisatrice, qui mène une carrière en France, a choisi la nature québécoise pour camper le décor de cette coproduction franco-québécoise de Metafilms et Cinéfrance Studios.
«C’est justement pour illustrer ce côté intimidant de l’adolescence que j’ai eu envie de transposer l’histoire dans un lieu plus hostile que la Bretagne, où se passe l’histoire dans le livre. J’aimais bien aussi l’idée qu’une famille française vienne un été au Québec, qu’ils découvrent la nature, qui, pour certains Européens, peut être carrément effrayante.»
Entre les différents lieux de tournage extérieurs, tous dans les Laurentides, qui les amènent de marécages en bords de lac, une seule chose effraie Joseph Engel, venu de Paris pour incarner le jeune Bastien. «Les moustiques, c’est terrible. Je les tape et je crie», dit-il en riant.
Nul besoin d’aller chercher très loin pour composer leurs personnages, disent les deux jeunes comédiens, dont la complicité est visible. Sara Montpetit, plus âgée de trois ans que son personnage de 16 ans, n’a eu qu’à puiser dans ses récents souvenirs.
«Tous les ados ont ça en commun d’être un peu étranges. C’est un âge bizarre, où on est tiraillé. Tandis que mon personnage veut rester dans l’enfance, le personnage de Bastien veut devenir adulte», illustre la jeune comédienne.
Pour Karine Gonthier-Hyndman, qui incarne Louise, sa mère, ce rôle est l’occasion d’explorer la dynamique bien particulière des relations monoparentales mère-fille. «Mon personnage a eu son enfant jeune, à 20 ans. Je trouvais fascinant d’explorer les frictions qu’il peut y avoir entre une jeune mère pleine de vie et sa fille de 16 ans, qui a un côté un peu sombre, et qui la juge parfois. C’est une dualité intéressante.»
Falcon Lake met également en vedette Monia Chokri dans le rôle de Violette, la mère de Bastien. Le film, dont le tournage se poursuit jusqu’au 29 août, devrait prendre l’affiche en 2022.
Charlotte Le Bon en tournage à Gore - Le Journal de Montréal
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