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Sunday, July 25, 2021

Un Pit à sable apocalyptique - Le Journal de Québec

BAIE-ST-PAUL | Au réveil, dimanche matin, il tombait des cordes. Ça s’annonçait triste pour la dernière journée du Festif!. Mais la maman du directeur général Clément Turgeon a prié Saint-Antoine. Et la pluie s’est arrêtée.

« Elle fait ça tout le temps et ça marche. Je ne sais pas trop si je dois y croire », a-t-il laissé tomber, en début d’après-midi.

Le concert à l’aube de Mon Doux Saigneur s’est donné sous un ciel rosé, et la pluie, qui s’est mise à tomber après cette prestation, s’est calmée lors de celle d’Elisapie au Quai de Baie-Saint-Paul. 

Son premier spectacle, prévu à 11 h, a été décalé d’une heure, débutant sous une pluie fine, avec beaucoup de nuages et peu de brouillard, pour se terminer au sec.

Large sourire sur son visage, Elisapie a offert de beaux moments, accompagnée par trois musiciens, dont l’excellent guitariste Jean-Sébastien Williams. 

Una, sa plus grande chanson d’amour ever, qu’elle a écrite pour sa mère biologique, sa reprise de Wolves Don’t Live by the Rules de Willie Thrasher, chantée par le public et Darkness Bring the Light ont été les moments forts de son spectacle.

Le public a raffolé, tout au long du Festif !, des prestations présentées dans des lieux inusités et qui sont devenus la vedette de cette 12e édition. 

Apocalyptique

Danielle et Stéphane, des habitués du Festif !, qui résident à Sainte-Julienne, dans la région de Lanaudière, ont adoré.

« Cette créativité pour les scènes et les sites est une formule à garder. L’édition de cette année n’a pas perdu en qualité avec des très bons shows », a lancé Danielle, avant le doublé Drogue et We Are Wolves au Pit à sable.

Un Pit à sable complètement hallucinant avec une scène aménagée dans une sorte de vaste cratère aux allures de paysage lunaire. Des cercles de pierre ont été formés pour accueillir les bulles et favoriser la distanciation. Une vieille voiture, de la machinerie industrielle, un chariot élévateur et de petits feux éparpillés forment le décor de ce lieu apocalyptique. 

« On dirait Pink Floyd à Pompéi », a lancé une festivalière, quittant la navette après la longue montée sur le chemin de l’Équerre. Un autre avait l’impression, lui, de se retrouver dans un des films Mad Max.

« Pour notre premier show au Festif !, on trouve ça bien, c’est hot, c’est lunaire », a ajouté Véronique Bonnelly. 

Et la formation Drogue s’est lancée dans une prestation rock et décapante avec des soupçons d’attitude punk. Le chanteur Ludwig Wax s’est donné à fond pour cette première présence sur la Rive-Nord du Saint-Laurent.

Une maison abandonnée

Montant sur scène avec un masque de lutteur mexicain, il a sauté, fait tournoyer son micro comme Roger Daltrey des Who, lancé sa tambourine plusieurs pieds dans les airs et s’est renversé une bière sur la tête.

Plus tôt en après-midi, la formation The Blaze Velluto Collection a déclenché un méchant party à la scène de la Maison abandonnée. Un site qui deviendra et demeurera mythique pour ceux qui y sont allés parce que la résidence et les bâtiments délabrés seront bientôt démolis.   

Sites inusités : un beau problème   

Clément Turgeon

Photo Yves Leclerc

Clément Turgeon

Assis par terre derrière un tracteur, samedi, Clément Turgeon, directeur général et artistique, a craqué. Il s’est effondré en larmes, lors de la prestation de Michel Rivard à la scène du Bas de la Baie.

« L’anxiété est retombée. J’ai vu mon père chanter et j’ai pleuré », a-t-il raconté, candidement, quelques minutes avant la prestation de Men I Trust au parc de la Virevolte.

Lorsque les organisateurs ont dévoilé la programmation de leur événement, le 12 mai dernier, la petite équipe du Festif! ne savait pas si elle allait être présentée en raison de la COVID-19.

Il y a eu beaucoup de travail, a dit Clément Turgeon, pour bâtir cette 12e édition, qui a pris fin dimanche soir avec TEKE::TEKE, au Pit à sable.

Le nombre de billets a été limité avec 12 sites distancés pouvant accueillir de 75 à 500 spectateurs. 

Plus la journée avançait, plus les formations étaient festives, plus les débordements devenaient possibles. Il y en a eu quelques-uns. 

« Ça devient plus difficile lorsqu’un artiste invite le monde à venir s’éclater devant la scène. Moi, je ne peux pas monter sur les planches pour mettre fin à la prestation, ça serait pire », a fait remarquer Clément Turgeon.

Un équilibre

Épaulé par la Sûreté du Québec, qui n’a pas eu à intervenir, le directeur général et artistique est satisfait. 

« J’allais les voir, parfois, pour m’excuser », a-t-il dit, ajoutant que les autres festivals avaient aussi vécu ce genre de situation.

« C’est aussi aux festivaliers de se responsabiliser. On leur a tout donné pour qu’ils puissent le faire. On aurait pu accueillir 2000 personnes au Pit à sable, faire plus d’argent, mais on a choisi d’en accueillir 300, avec des espaces de distanciation, pour cette raison. On a toujours suivi le protocole en place », a-t-il ajouté.

Le public a « tripé » sur cette édition un peu différente avec un accent mis sur des sites de spectacles non conventionnels. Un constat qui amène une réflexion. Clément Turgeon et son organisation ont ce qu’on appelle un beau problème sur les bras.

« On est un peu pognés avec ça. Il va falloir prendre le temps d’y réfléchir », a-t-il fait savoir.

La COVID-19 a permis d’avoir accès à du financement additionnel pour bâtir ces projets. 

« C’est possible de poursuivre dans cette direction. Je vais avoir besoin de plus de partenaires. J’aimerais bien ramener les sites de la Bétonnière Perron et du parc de la Virevolte », a-t-il souhaité. 

Clément Turgeon dit ne pas s’être ennuyé des grosses foules des années passées. 

« Le défi est de trouver un équilibre et un entre-deux », a-t-il dit.

Le budget de cette édition était de 1,6 million $, comparativement à 2,2 millions pour l’édition « normale » présentée à l’été 2019.

« On a travaillé très fort pour aller chercher des partenaires et des subventions. Nous allons être capables de dégager un surplus que nous allons réinvestir pour la prochaine édition. Notre but, c’est de rester », a-t-il mentionné. 

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