Les paillettes ont rencontré l’absurde sur la scène de la Place des arts vendredi alors que Rita Baga et Jean-Thomas Jobin ont piloté une Soirée carte blanche délicieusement hétéroclite et sans temps morts.
À peine le duo d’animateurs avait-il posé le pied sur scène que la foule s’est levée d’un bond, les couvrant de bruyants applaudissements. Gagnée d’avance, la salle Wilfrid-Pelletier ? Peut-être.
N’empêche, Jean-Thomas Jobin et Rita Baga se sont montrés dignes de cet accueil avec un numéro d’ouverture fort bien réussi. Leurs univers – diamétralement opposés – se sont unis dans une syntonie inespérée et franchement rafraîchissante. D’un côté, la sobriété de Jean-Thomas Jobin.
De l’autre, l’effervescence de Rita Baga. Mais plutôt que de demeurer rigides et contrastantes, voire hétérogènes, leurs énergies se sont teintées mutuellement, faisant miroiter des nuances presque insoupçonnées chez chacun des artistes.
L’ombre de Big Brother
Évidemment, tout au long de la soirée, on a beurré épais – un peu trop, même – sur leur passage à Big Brother Célébrités plus tôt cette année. François Lambert, rebaptisé ici maintes fois Sirop Lambert, est passé au tordeur plus souvent qu’à son tour. Bon joueur, il est apparu un peu plus tard en soirée pour un clin d’œil court, mais punché.
Le duo d’animateurs a aussi fait mouche en mi-soirée avec un numéro écorchant l’hétéronormativité avec l’aide de Julien Corriveau. L’humour, bien que parfois au ras des pâquerettes, leur a permis de déboulonner certaines idées et certains préjugés particulièrement toxiques. Bien joué.
Les étoiles de la soirée
Soulignons d’ailleurs la solidité de Rita Baga, qui faisait de la Place des arts son terrain de jeu pour la toute première fois de sa carrière. Visiblement, les années d’expérience sur les scènes de boîtes de nuit ont porté fruit, faisant d’elle une animatrice en parfait contrôle. Jean-Thomas Jobin s’est lui aussi avéré un hôte confortable, mais surtout attachant. Un duo improbable, certes. Mais un duo gagnant.
Chez leurs invités, Alex Perron s’est particulièrement bien démarqué en abordant de front la susceptibilité de certains publics capables de s’offenser avec un rien. On a d’abord craint pour sa prémisse, à première vue éculée, utilisant le classique récit de Pet pis répète. Mais en le passant à travers tous les prismes imaginables du politically correct, il a magnifiquement bien tiré son épingle du jeu.
Même chose pour Mélanie Ghanimé. L’humoriste nous a fait rire aussi fort que souvent avec le souvenir, disons, peu glorieux de sa première communion. On en aurait pris encore davantage, autant pour ses anecdotes savoureuses que sa dégaine et son timing impeccables.
Le clou de la soirée ? L’arrivée de Korine Côté, Mathieu Dufour et Christine Morency, réunis à nouveau pour un sketch se déroulant durant les funérailles de Papa Prune, le regretté chat de Jean-Thomas Jobin. Un numéro parfaitement décalé et tordu, livré par un trio qu’on souhaite ardemment retrouver encore, et ce plutôt tôt que tard.
▶ Le Festival Juste pour rire se poursuit jusqu’au 31 juillet.
Un duo gagnant - Le Journal de Montréal
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