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Friday, July 30, 2021

Scarlett Johansson poursuit Disney en lien avec la sortie de «Black Widow» - Le Devoir

La nouvelle selon laquelle l’actrice Scarlett Johansson poursuit Disney a eu l’effet d’une bombe jeudi. Dans une poursuite déposée en son nom, la vedette affirme que le studio s’est placé en situation de rupture de contrat en sortant simultanément en salle et sur sa plateforme Disney+ la superproduction Black Widow.

En effet, le contrat de la star, dont le salaire est lié au montant des recettes en salle, garantissait une sortie d’abord exclusive aux cinémas. C’est le Wall Street Journal qui a le premier publié l’histoire. « Disney a intentionnellement incité Marvel [propriété de Disney] à rompre l’accord, sans justification, afin d’empêcher Mme Johansson de tirer les pleins bénéfices de son entente avec Marvel. »

Selon la poursuite, l’actrice appréhendait un tel scénario, et ce, avant même la pandémie : avec le lancement de sa plateforme Disney+, le géant avait besoin de contenus attrayants. Aussi les représentants de Scarlett Johansson contactèrent-ils Disney dès 2019 afin de s’assurer que l’entente pour une sortie exclusive en salle pour Black Widow tenait.

Dans un courriel de réponse envoyé par l’avocat en chef de Marvel, Dave Galluzzi, inclus dans le dossier de la poursuite et dont le Wall Street Journal a obtenu copie, on peut lire l’assurance que la sortie se ferait selon un modèle prévu, en salle : « Nous comprenons que si le plan change, nous devrons en discuter avec vous et parvenir à un accord, car l’entente est basée sur une série de [très gros] bonus au box-office », dixit Me Galluzzi.

Or, lorsque Disney a annoncé que Black Widow serait au nombre de ses films à sortir en même temps en salle et sur Disney+, l’actrice et son équipe ont contacté Disney afin de renégocier le contrat, toujours selon la poursuite. La démarche serait demeurée lettre morte.

Pertes de revenus

En l’occurrence, l’évocation de « très gros bonus » n’est pas une exagération : comme le révèle encore le Wall Street Journal, une personne au fait du dossier estime que Scarlett Johansson pourrait perdre jusqu’à 50 millions de dollars américains.

De fait, le box-office de Black Widow, sorti le 9 juillet, est arrivé en deçà des attentes, avec des recettes nord-américaines lors de la première fin de semaine de 80 millions de dollars américains (alors un record pour le contexte pandémique) et internationales de 78 millions, plus 60 millions en visionnement sur demande premium à 30 $ la location.

Ce dernier chiffre a été dévoilé par Disney, ce qui n’a pas manqué d’étonner l’industrie, les statistiques de diffusion en continu (streaming) étant d’habitude jalousement gardées. Le box-office du film est à ce jour estimé à 318 millions, toutes plateformes confondues. Mais étant donné le budget de 200 millions, c’est trop peu. Pour mémoire, plusieurs films de Marvel-Disney ont franchi le cap du milliard en revenus.

Évidemment, la pandémie a changé la donne, mais Black Widow est sorti dans un contexte où d’autres studios recommençaient à prioriser la salle.

Réplique de Disney

Disney a rejeté du revers de la main les accusations de la vedette en qualifiant la poursuite de « sans valeur ». Dans un communiqué relayé jeudi par des médias américains, le studio affirme que la diffusion de Black Widow sur Disney+ « a considérablement amélioré la capacité [de Johansson] à gagner une rémunération supplémentaire en plus des 20 millions de dollars qu’elle a reçus à ce jour ».

« La poursuite est particulièrement malheureuse et pénible dans son mépris insensible pour les effets mondiaux terribles et prolongés de la pandémie de COVID-19 », ajoute la compagnie de divertissement.

Qu’importe son issue, cette poursuite pourrait avoir d’importantes répercussions dans l’industrie à l’heure où de plus en plus de studios, et surtout les conglomérats qui possèdent ceux-ci, tendent à miser davantage sur les plateformes de diffusion en continu.

Comme le résume Variety : « La poursuite de Johansson pourrait encourager plus d’acteurs à demander une compensation supplémentaire pour les films qui ont migré vers des services de streaming et pourrait conduire les agents à inclure un langage plus strict dans les contrats concernant la compensation si une sortie en salles exclusive est compromise ou contournée. »

Une autre possibilité, cela étant, est que Disney choisisse de proposer un règlement à l’amiable.

Avec Jean-Louis Bordeleau

Le cas Warner Bros.

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