Quiconque connaît le comédien et cinéaste Yan England sait que ce dernier ne fait rien à moitié. Son deuxième court métrage, Henry, a été finaliste aux Oscars. Son premier long métrage, 1 : 54, a été présenté devant des diplomates à l’ONU. Et son deuxième, Sam, en salle dans quelques jours, ne fait pas exception.
Bien sûr, on ne sait pas jusqu’où ce long métrage, tourné avec des moyens modestes, va se rendre. Mais on peut assurément affirmer qu’il est à ranger dans la catégorie des films coups de poing. Oui, « coups » au pluriel, parce que M. England et le coscénariste, André Gulluni, ont écrit une histoire hautement dramatisée et tissée de quelques revirements à couper le souffle et... dont on ne peut évidemment révéler la nature !
Mais tout cela a un sens, car l’évènement tragique que vivra Sam, champion nageur rêvant de podium olympique, se traduira par une onde de choc aux nombreuses répercussions sur son entourage.
« Ici, le sport sert de porte pour entrer dans la vie de Sam, a raconté en conférence de presse Yan England, lui-même nageur et ancien entraîneur de natation. À travers son histoire, nous posons une question : lorsqu’on est passionné par quelque chose et qu’on veut aller jusqu’au bout d’un rêve, mais que celui-ci est soudainement mis en danger, jusqu’où est-on prêt à aller pour ne pas tout perdre ? »
L’histoire de Sam répondra-t-elle à cette question ? Disons qu’elle offre surtout des éléments de réflexion.
Préparation méticuleuse
Sam (Antoine Olivier Pilon) a 22 ans. Il fait partie de l’équipe d’entraînement de sa sœur aînée, Judith (Mylène Mackay), qui a tout sacrifié pour lui. Survient alors un évènement d’une ampleur insoupçonnée qui forcera Sam à faire des choix et à regarder la vie autrement. Ce qu’il apprendra à faire après avoir rencontré deux êtres que tout oppose : Océanne (Milya Corbeil-Gauvreau), celle par qui viendra la lumière, et Marc (Stéphane Rousseau), celui par qui viendra la rédemption.
« C’est le film pour lequel je me suis le plus préparé », lance en entrevue avec La Presse Antoine Olivier Pilon, qui défendait aussi le rôle principal dans 1 : 54. « J’y ai mis des mois de travail, sur la technique de natation et pour avoir la carrure d’un nageur. J’avais des exercices de musculation et j’ai suivi un plan de nutrition durant des mois. J’ai arrêté de fumer et de boire de l’alcool. Je me suis complètement privé, comme un athlète. »
Le comédien reconnaît avoir hésité avant d’accepter le rôle, de crainte que le public y voie trop de parenté avec 1 : 54, film dans lequel un jeune coureur fait l’objet d’intimidation de nature homophobe. Or, on est complètement ailleurs, insiste-t-il.
« Sam est un thriller psychologique qui nous place au bord de notre chaise, argue Pilon. Surtout, il nous force à nous demander ce que nous aurions fait à la place du personnage.
Ce n’est pas un drame lourd. Au contraire, c’est émouvant tout en ayant de l’action.
Antoine Olivier Pilon
Vers la lumière
Stéphane Rousseau, dont le personnage arrive vers le milieu de l’histoire mais qui est néanmoins central, affirme que Sam est un film qui va « vers la lumière ».
« C’est ce que j’ai ressenti à la lecture du scénario, confie-t-il. Il y a toujours différentes options dans la vie. Moi, j’ai toujours choisi la lumière. Et je trouve que c’est ce que choisit mon personnage », dit l’artiste dont la vie personnelle a été jalonnée par la perte de sa mère, de son père, de sa sœur aînée et de son meilleur ami.
Rousseau, dont la feuille de route est associée davantage au travail d’humoriste et aux comédies, fait néanmoins le constat que le drame tient une place « surprenante » dans sa carrière.
« Comme j’ai vécu beaucoup de drames dans ma vie, ce n’est peut-être pas anodin. J’ai côtoyé la mort toute ma vie. Je ne m’en fais pas vraiment avec la mienne. Mais je vois le temps passer et j’ai envie de cocher des choses, comme ce rôle-ci, sur ma liste de souhaits », dit celui qui compte 41 ans de métier.
Interprète de Judith, sœur de Sam, Mylène Mackay dit avoir pleuré en lisant le scénario. « C’est la première fois que ça m’arrivait d’être aussi émue », dit cette dernière, qui a un frère aîné dont le prénom est... Sam (Samuel) ! « Il y a des questions qui traversent le film et que je me suis souvent posées dans la vie. Est-ce qu’on vit bien la vie qui nous est prêtée ? Est-on capable d’accepter notre destin ? Comment réagit-on quand des éléments incontrôlables, comme ici, surviennent ? Comment trouver notre bonheur quand des évènements nous amènent ailleurs que sur le chemin qu’on s’était tracé ? »
La comédienne, prix Iris du meilleur premier rôle féminin pour son incarnation de Nelly Arcan dans Nelly d’Anne Émond, voit des ressemblances entre son personnage de Judith et des femmes de sa famille. « Des femmes qui s’oublient complètement pour les autres », observe-t-elle.
De son côté, Milya Corbeil-Gauvreau, dont le personnage secondaire d’Océanne aide Sam à se poser, aime la résilience de celle qu’elle incarne. « J’aime le fait qu’elle n’abandonne jamais, dit-elle. Elle ne lâche jamais prise et voit la vie de belle manière. »
Pourquoi aller voir ce film ? « Parce que ça fait beaucoup réfléchir, répond-elle. Le film a un côté spirituel. Il parle de nos âmes et de nos destins croisés. Je crois que les gens en seront très touchés. »
En salle le mercredi 28 juillet
Sam : remonter le courant | La Presse - La Presse
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