La grande absente des émissions phares du 31 décembre à Radio-Canada ? Valérie Plante, mairesse de Montréal et prêtresse du cône orange.
À part une courte imitation dans À l’année prochaine, aucune trace d’elle dans le Bye bye 2023 et, encore plus surprenant, aucune jasette avec Jean-René Dufort pour la revue de fin d’année d’Infoman. Son homologue de Québec, Bruno Marchand, y figurait, tout comme la mairesse démissionnaire de Chapais, Isabelle Lessard. Mais pas Valérie Plante, qui dirige pourtant la plus grosse ville du Québec.
Comme l’escouade de la mobilité urbaine, la mairesse du 514 était introuvable au petit écran, après une année politique particulièrement laborieuse. Bouderait-elle Infoman, avec qui elle a collaboré par le passé ? Pas du tout, répond Jean-René Dufort.
« Après son malaise au début du mois de décembre, nous avons décidé de donner un break à Valérie Plante. Nous ne l’avons pas invitée. Ces temps-ci, nos politiciens se font malmener, ils se font troller, ils se font planter tout le temps. Je trouve qu’ils se font vraiment maganer à l’année longue. C’était ça l’idée du câlin, à la fin de l’émission. Et plusieurs politiciens étaient très contents de le prendre », m’explique Jean-René Dufort en entrevue.
Au départ, le premier ministre François Legault a refusé de s’asseoir avec Jean-René Dufort (et sa cravate laide de Karl Tremblay).
M. Legault voulait juste aller magasiner une boussole avec moi. Il a changé d’idée, mais tu vois qu’il n’est pas trop solide, je l’ai vu vraiment sonné.
Jean-René Dufort
J’ai beaucoup aimé cet Infoman 2023, qui a opté pour la bienveillance comique, plutôt que le bouteur destructeur. Ça ne sert à rien, dans un tel exercice humoristique de rétroviseur, de fesser sur les mêmes politiciens-pinatas, à propos des mêmes enjeux, qui ont déjà été disséqués par tous les analystes et journalistes politiques du Québec. C’est un exercice stérile et lassant, qui ne manufacture pas de moment rigolo.
Il y a eu de jolies pépites dans Infoman 2023 : la chanson d’ouverture de Bleu Jeans Bleu, l’autodérision de Martin Matte, la balado Parlons babounes avec les trois Fitz (quel bon flash, avec Marc Labrèche), François Legault (en mode autodérision) qui révèle avoir été incapable de brûler le village de Clova, Justin Trudeau en ski de fond qui ordonne l’abattage des ballons-sondes étrangers, la résurrection du troisième lien superposée au film Jésus de Nazareth, les triplettes de Drainville, l’opéra de Martin St-Louis, les contes néoconservateurs de la drag queen Barbada ainsi que l’avion de la SOPFEU qui a éteint les chiffres brûlants de 2023.
Beaucoup de matériel enthousiasmant à En direct du jour de l’An, également. Particulièrement la surprise dans la surprise, qui débouche toujours sur un moment magique. Cette fois-ci, c’est le chanteur canadien Gowan qui a coupé le sifflet aux « choristes » Véronic DiCaire, Nathalie Simard et Kathleen Fortin, qui n’en revenaient pas de chanter avec l’interprète de Strange Animal. Leurs visages valaient tout l’or des hommes.
Même réaction spontanée et touchante quand Benoit McGinnis et Patrice Bélanger ont aperçu le chanteur du groupe des Spin Doctors, Chris Barron, qui a refait son unique succès Two Princes (Little Miss Can’t Be Wrong ne compte pas vraiment). Du bonbon.
À la barre de ce plateau toujours bien chargé, France Beaudoin navigue aisément entre les éléments émotifs et festifs sans que le changement de ton casse le rythme de l’émission. L’hommage aux disparus avec, entre autres, Aliocha Schneider et Richard Séguin a été magnifique.
Il faut aussi dire que le quintette de kidnappés (Élise Guilbault, Ève Côté, Mélanie Maynard, Gino Chouinard et Benoit McGinnis) a été généreux, allumé et enthousiaste. Le courant passait super bien entre eux.
C’est unique au monde, cette tradition où les Québécois défoncent l’année en regardant autant d’émissions spéciales pendant plusieurs heures consécutives. Les esprits chagrins qui prédisent la mort de ce média ne vivent clairement pas ici, entre 19 h et 1 h, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Vive la (bonne) télé rassembleuse et populaire.
Le Super Bowl du 31
À tous ceux et celles qui râlent (le chialage a vite traversé en 2024) à propos de la surabondance de pubs dans le Bye bye 2023, d’abord, calmez-vous, c’est ce qui absorbe une partie des coûts de production de la populaire émission de Radio-Canada. Faut vivre avec. Ou les zapper.
Ensuite, des publicités, il y en a eu de très bonnes le soir du 31 décembre. À commencer par celle des concessionnaires de Toyota du Québec, où des membres d’une famille (même le mari !) se cachaient dans un VUS Grand Highlander pour se sauver de l’hôtesse beaucoup trop intense, tante Lisette. Vraiment drôle.
Après son « La-Z-Boy » ronfleur et ronflant, Tanguay a relevé la barre avec ses inconforts des Fêtes, qui ont été collés sur la chanson Mais non, mais non. Belle exécution.
On lèvre également nos verres à New Look et son grand-papa presbyte incapable de déchiffrer la carte de souhaits de sa petite-fille. Avec la pièce Un peu plus haut, un peu plus loin, c’était parfait.
L’épicier Metro a adopté une stratégie semblable à Tanguay en se servant de la nourriture pour dévier les conversations malaisantes les soirs de party. Excellent truc.
Mention spéciale au quincaillier Patrick Morin et sa cabane dans l’arbre à louer 2000 $ par mois, pas chauffée. La pub de Coke avec Antoine Bertrand, Pier-Luc Funk, Denise Filiatrault et Mitsou a également été réussie, tout comme celle d’A&W où personne de la famille du porte-parole Michel Olivier Girard ne l’associait, en jouant à la boulette, au métier de comédien.
Par contre, personne ne défonce l’année chez Pacini en écoutant du Jérôme 50 dans le tapis et en dansant furieusement en groupe. Publicité trompeuse ! Peut-on porter plainte à l’Office de la protection du consommateur ?
Pourquoi Valérie Plante n'était pas à Infoman 2023 - La Presse
Read More
No comments:
Post a Comment