Les punaises de lit sèment la terreur en France. Elles piquent dans les transports en commun, les écoles, les hôpitaux, les salles de cinéma, les restos… À Montréal, les exterminateurs disent aussi observer une hausse des infestations cet automne, tandis que la Ville évoque plutôt une baisse des cas.
Chez Exterminateurs Associés, le téléphone n’arrête pas de sonner. Les techniciens procèdent chaque jour à au moins un traitement anti-punaises de lit dans des appartements de Montréal, affirme Michel Grenier, le propriétaire de l’entreprise. Son équipe a également décontaminé un taxi, un restaurant et un autobus d’écoliers dans les dernières semaines.
« Le meilleur exemple que je peux vous donner, c’est à la Régie du logement. Un locataire était assis dans la salle d’attente et il avait deux punaises sur son manteau. Cette personne avait sûrement pris l’autobus et le métro. Les punaises ont eu plusieurs occasions de quitter ses vêtements pour se cacher dans des lieux publics », raconte l’exterminateur.
Selon M. Grenier, la crise du logement a un impact direct sur le nombre d’infestations. Des locataires qui payent un loyer abordable craignent de parler à leur propriétaire s’ils ont un problème de punaises, explique-t-il.
L’extermination de parasites (comme les punaises, les souris, les coquerelles, etc.) est pourtant la responsabilité des propriétaires.
« Il y a des locataires qui payent 700 $ ou 800 $ pour un 4 ½ et qui ne veulent pas en parler. Ils ont peur de se faire mettre dehors », explique-t-il. « Mais des propriétaires qui ne veulent rien savoir de prendre leurs responsabilités, ça existe aussi », nuance-t-il.
Sean Jourdain, propriétaire de Royale Extermination, parle aussi de « jamais vu » cet automne. « Je ne sais pas ce qui se passe ! Je pourrais vous montrer mon calendrier. Normalement, les punaises de lit se reproduisent moins quand le froid arrive. Pourtant, nous, on a autant de travail qu’à l’été, même plus », explique l’exterminateur qui se spécialise uniquement dans la lutte contre les punaises. Ce dernier a d’ailleurs pris part à un congrès mondial sur la lutte parasitaire qui s’est tenu à Honolulu, plus tôt en octobre, pour connaître les meilleurs moyens de combattre la créature nocturne.
M. Jourdain soupçonne que l’épidémie en France a un impact au Québec. La France est une destination de prédilection des voyageurs québécois et le Québec attire aussi les touristes français, dit-il.
La France est en effet aux prises avec une « invasion », une « épidémie », un « fléau » de punaises de lit depuis la rentrée, en septembre, selon les médias nationaux.
On y parle même de « psychose », à moins d’un an de la tenue des Jeux olympiques à Paris. Sur les réseaux sociaux, les internautes désespérés publient des centaines d’images de piqûres ou d’insectes s’apparentant à des punaises.
Des punaises de lit ont été repérées dans des transports en commun, des hôtels, des salles de cinéma. Deux écoles ont été fermées temporairement pour que les lieux soient décontaminés, selon l’Agence France-Presse. Les urgences d’un hôpital ont aussi été déplacées pour permettre l’éradication des insectes suceurs de sang.
Diminution à Montréal
À Montréal, les statistiques montrent plutôt une baisse du nombre de punaises. La Ville a recensé 1473 infestations depuis le début de l’année, selon les déclarations remplies par les gestionnaires de parasites. En comparaison, il y a eu 2547 déclarations en 2022, 1684 en 2021 et 1537 en 2020. Avant 2019, la Ville dénombrait toujours au moins 2500 infestations par année. Or, ces chiffres ne sont pas nécessairement exacts, croient Michel Grenier et Sean Jourdain. Même si les déclarations sont obligatoires, plusieurs exterminateurs ne les remplissent pas, disent-ils.
Au 311, le nombre d’appels pour que la Ville se déplace au domicile d’un citoyen pour des punaises de lit est également en baisse. C’est que la Ville peut exiger qu’un propriétaire embauche une entreprise de gestion parasitaire. Elle peut également remettre des constats d’infraction de 1000 $ aux particuliers ou de 2000 $ aux entreprises qui ne respectent pas la réglementation municipale.
La situation est en constante diminution depuis 2018, selon cet indicateur [le 311]. Mais la Ville demeure vigilante, surtout qu’il y a une forte reprise des voyages depuis la fin des mesures sanitaires.
Philippe Sabourin, porte-parole à la Ville de Montréal
La Société de transport de Montréal (STM) ne constate pas de hausse du nombre d’infestations dans ses autobus ou ses wagons de métro, non plus. Depuis le 1er septembre, l’organisme a reçu trois plaintes au sujet de punaises, mais dans les trois cas, les usagers n’avaient pas vu les insectes, souligne Amélie Régis, conseillère corporative de la STM.
« Lors d’un signalement par un employé ou d’un doute de présence de punaises, le bus ou la voiture de métro concernée est immédiatement mis en quarantaine. Une intervention d’extermination est ensuite réalisée. Le véhicule est remis en service seulement lorsque l’intervention est complétée et concluante », explique Mme Régis.
Comment prévenir une infestation
- Évitez les encombrements.
- Inspectez les vêtements usagés que vous vous procurez.
- Inspectez les articles usagés que vous vous procurez.
- Prenez des précautions et faites des vérifications avant un déménagement.
- Prenez des précautions en voyage.
- Inspectez vos bagages au retour de voyage.
-
-
- 231
- Nombre d’appels que le 311 a reçus en 2023 pour que la Ville évalue un problème de punaises dans un logement et intervienne auprès du propriétaire
Source : Ville de Montréal -
Punaises de lit | Les exterminateurs bien occupés à Montréal - La Presse
Read More
No comments:
Post a Comment