La comédienne Rachel Fontaine se confie sur le trouble de l'autisme invisible - 7 Jours

Rachel Fontaine a été l’idole des jeunes, puis elle s’est éloignée des projecteurs. La comédienne est de retour à l’avant-scène afin de mettre en lumière le trouble avec lequel elle vit au quotidien: l’autisme invisible.

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Avril est le Mois de l’autisme. La comédienne Rachel Fontaine reprend son personnage de Maria Lopez, issu de la série culte Radio Enfer, le temps de sept capsules qu’on peut voir sur le Web. Elle y dévoile son diagnostic d’autisme de haut niveau de type invisible (Asperger) et informe les gens de façon humoristique sur ce trouble avec lequel elle vit au quotidien. Cette idée lui est venue alors qu’elle travaillait avec son ex-mari, le réalisateur Daniel Roby. «On a été 20 ans ensemble. On travaille sur un documentaire sur l’autisme, qui devrait voir le jour dans un an environ et qui aura pour titre Les invisibles. Entre-temps, il y a plusieurs projets que j’ai essayé de pousser pour mettre en lumière les autistes invisibles.» Dont les capsules qu’on peut voir en ce moment. «Maria m’est apparue. Elle est un électron libre. Elle est qui elle est, elle s’en fout, et elle kicke dans les portes et les ouvre. Je me suis dit que si je pouvais juste l’avoir avec moi pour m’aider à dévoiler ma réalité, ce serait tellement génial!» Pour cette bonne cause, la production de Radio Enfer a libéré les droits du personnage. «Je serai éternellement reconnaissante qu’on m’ait fait ce cadeau-là qui, j’en suis certaine, aidera plusieurs personnes, dont les femmes qui sont difficiles à diagnostiquer adéquatement.»

UN NOM SUR CE QU’ELLE VIT
Son diagnostic a mis longtemps avant de tomber. «Je suis née autiste et j’ai évolué jusqu’à invisible. Mais on ne connaissait que très peu de choses là-dessus quand j’étais enfant. Mes parents m’ont emmenée chez un pédiatre, et celui-ci disait: “Elle est en retard, elle est spéciale.” Il ne savait pas trop ce que j’avais.» Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans que Rachel a pu mettre un nom sur sa réalité. «J’ai connu un gros épuisement psychologique dans ma vie, j’avais presque 40 ans. Il fallait que je trouve une réponse à ce que j’avais, parce que j’étais tellement épuisée psychologiquement que mon cerveau ne fonctionnait plus bien. Tous mes sens étaient mélangés. Et c’est une série de petits miracles qui m’ont mise sur le bon chemin.» Un entraîneur de CrossFit lui a fait remarquer que son côté gauche était débalancé. En faisant des recherches là-dessus, Rachel est tombée sur un article où il était question d’autisme invisible. Elle se reconnaissait. Puis elle est tombée sur une entrevue de Louis T à Tout le monde en parle. Elle a donc fait un test, puis elle a consulté, et elle a finalement su ce avec quoi elle vivait au quotidien. 

UNE PÉRIODE TROUBLE
C’est ce trouble qui a mis à plat sa carrière de comédienne. Les gens qui vivent avec l’autisme réagissent souvent très fortement à la médication. «Pendant que je tournais dans Radio Enfer, je prenais un médicament qu’on donne aux femmes. À un moment donné, Maria est devenue très mince. J’ai perdu beaucoup de poids. J’étais cernée. Ma santé physique était énormément affectée! Heureusement que je connaissais très bien Maria, parce que j’avais énormément de difficultés avec ma concentration. Au bout de la sixième saison, j’avais la langue à terre. J’ai vécu des années de galère.»

DIRECTRICE DE CASTING
À la suite de sa carrière de comédienne, Rachel est devenue directrice de casting. «Mon ex-mari faisait son premier film, La peau blanche, et il n’avait pas le budget pour se payer une directrice de casting, alors je lui ai dit: “Je vais le faire.” Puis j’ai continué.» Aujourd’hui, elle se consacre à plein temps
à mettre en lumière l’autisme invisible.

MAMAN D’UN ADO
Maintenant, Rachel Fontaine va bien. «J’ai réorganisé ma vie.» Elle est maman d’un garçon de 12 ans, Elliott. «Quand tu deviens maman, tu te rends compte que la priorité, ce n’est plus toi, note-t-elle. J’ai fait un pacte avec mon fils, celui de toujours être transparente avec lui. Il sait que sa maman n’est pas Wonder Woman. Je lui parle de mon état. Des fois, je suis anxieuse et j’ai besoin de me retirer. Je lui dis: “Je vais aller faire une sieste et, après, on va aller jouer au basketball.” Il a appris à connaître sa mère, et on se respecte. Ça développe chez lui une belle humanité.» 

Pour en savoir davantage sur l’autisme invisible, Rachel Fontaine nous invite à aller sur le site autismeinvisible.com.

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