Les Films Séville, plus grand distributeur de films québécois jusqu’à la transformation de son mandat, en juin, auront une relève. L’entreprise, dont le nom sera connu au cours des prochaines semaines, est pilotée par Patrick Roy, qui était jusqu’à récemment président des Films Séville.
C’est donc une bouffée d’air frais pour le cinéma québécois, qui s’était vu privé de son principal distributeur quand Entertainment One, propriété du géant du divertissement Hasbro, a annoncé qu’il cessait la distribution de films en salle au Canada pour mieux se concentrer sur la production.
L’appel à l’aide du milieu du cinéma a donc été entendu, car le financement de la nouvelle entreprise est assuré par des ententes avec le gouvernement du Québec, par l’entremise de son mandataire Investissement Québec, des Fonds régionaux de solidarité FTQ de Montréal, la Banque Nationale du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC). « Le gouvernement a compris que c’était important, souligne Patrick Roy. Le budget de la SODEC a augmenté, mais quand il y a plus de films, ça prend des distributeurs, et ça a été bien compris. J’ai donc été très occupé cet été à monter un dossier financier et je suis très heureux d’en être arrivé à une entente. Notre plan les a convaincus d’embarquer dans l’aventure. »
À la recherche de l’équilibre
Les premiers films distribués par la nouvelle entité ainsi que les collaborateurs qui épauleront Patrick Roy seront connus bientôt, mais on doit s’attendre à ce que l’entreprise vienne combler le vide laissé par Les Films Séville.
Il y a encore plusieurs distributeurs au Québec, mais chacun a son créneau, soutient M. Roy. Je vais prendre la relève, car j’ai encore les mêmes goûts cinématographiques, je vais faire le même genre d’acquisitions que lorsque j’étais chez Séville.
Patrick Roy
L’entrepreneur a notamment pu tabler sur le fait que l’affluence dans les salles de cinéma reprend son erre d’aller. « On n’est pas de retour dans un marché normal, mais on n’en est pas loin, souligne-t-il. J’ai parlé à de nombreux propriétaires de salles de cinéma et ils soutiennent que le taux de fréquentation est à 92 % de ce qu’il était avant la pandémie. Ça va bien, c’est pour ça que j’ai confiance. » La nouvelle entreprise n’entend toutefois pas se concentrer uniquement sur la distribution de films en salle : « Actuellement, il y a une forte demande pour le contenu, qu’il s’agisse de télé ou de cinéma. On cherche l’équilibre entre les différentes plateformes, car si les revenus en salle sont en deçà des attentes, ça peut s’équilibrer grâce aux autres fenêtres de diffusion. »
Il faudra donc éventuellement que l’entreprise regarnisse son catalogue de titres, objectif qui se construit à long terme, selon Patrick Roy, qui pourrait tirer profit de sa longue expérience et de ses excellentes relations – il souligne d’ailleurs être encore en excellents termes avec Les Films Séville, Entertainment One et Hasbro.
Nés en 1999 à la suite du rachat du catalogue de Behavior, distributeur qui avait lui-même acheté le catalogue de Groupe Malo, Les Films Séville s’étaient dotés d’un impressionnant catalogue de films québécois, notamment après leur fusion avec Alliance Vivafilm, en 2012.
Distribution cinématographique | Les Films Séville auront une relève - La Presse
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