Ainsi, après avoir reçu des « menaces sérieuses » visant des membres de sa famille, « l’humoriste et comédien Julien Lacroix a été contraint d’annuler l’événement marquant ses deux ans de sobriété ».
Le tribunal populaire a gagné. Lacroix, visé par des allégations d’agression et d’inconduite sexuelle, mais qui n’a jamais été poursuivi, ni au criminel ni au civil, est condamné au silence.
Belle société tolérante !
LES WOKES À L’ATTAQUE
J’ai sursauté quand j’ai lu dans Le Devoir : « Le grand retour sur scène de Julien Lacroix n’aura pas lieu ». Heu... on parlait d’enregistrer un balado devant 25 personnes, dans un petit entrepôt, et de remettre les profits à des organismes de prévention de l’alcoolisme et de la toxicomanie chez les jeunes. Pas exactement un « grand retour » en feu d’artifice.
Une manifestation était aussi prévue. Il y a vraiment des gens qui ont organisé une manifestation parce qu’un gars qui n’a jamais fait face à la justice a décidé de faire une séance « questions-réponses » devant 25 personnes pour souligner ses deux ans de sobriété ? Misère !
« Je n’ai pas le goût d’une soirée sous haute tension où les personnes qui ont acheté des billets risquent d’être prises à partie » a écrit Lacroix sur Facebook.
Il va falloir à un moment donné reconnaître qu’il existe au Québec un féminisme revanchard, hargneux, aigri. Un féminisme-gendarme qui enquête, juge et condamne du haut de son tribunal autoproclamé.
Des féministes-matraque qui tapent sur les doigts des hommes (ou des femmes) qu’elles ont mis sur leur liste noire dès qu’ils osent dévier de la ligne qu’elles ont tracée.
PAS DE DEUXIÈME CHANCE
Récemment, j’ai eu une conversation avec une jeune féministe très médiatisée. On parlait du « retour » de Maripier Morin qui joue dans Arlette (d’ailleurs en compétition au Festival d’Angoulême). À ses yeux, l’actrice n’aurait même pas dû être convoquée à des auditions. J’étais stupéfiée devant autant d’intransigeance.
Cette atmosphère de chasse aux sorcières m’a rappelé une entrevue publiée en juin dans le Elle Québec, avec Monia Chokri, la réalisatrice de Babysitter.
Elle y parle de son « admiration coupable » pour Claude Jutra, Woody Allen et Roman Polanski, « la grande trilogie des abuseurs » dit-elle « non sans ironie ».
Chokri affirme avoir trouvé une solution au dilemme « œuvre / artistes ».
« Pour me réconcilier avec tout ça, j’ai décidé d’attendre qu’ils soient morts pour consommer leur œuvre. Quand tu es une victime et que tu vois l’abuseur encensé, adulé, mis sur un piédestal, c’est extrêmement violent », a-t-elle confié au Elle Québec.
« Je ne veux plus donner un ticket d’entrée à des gens qui ont commis des agressions. Je ne veux plus leur donner du pouvoir pendant que leurs victimes sont condamnées au silence. »
Sauf que :
1 - Jutra est déjà mort ;
2 - deux enquêtes indépendantes ont exonéré Woody Allen et...
3 - la seule victime avérée de Polanski n’est pas silencieuse, elle a demandé qu’on tourne la page sur son histoire.
Il y a deux ans, Samantha Geimer, violée par Polanski en 1977 quand elle avait seulement 13 ans, déclarait même en entrevue à Slate : « Une victime a le droit de laisser le passé derrière elle, et un agresseur a aussi le droit de se réhabiliter et de se racheter, surtout quand il a admis ses torts et s’est excusé ».
Il me semble qu’on devrait méditer longuement sur cette phrase.
L'annulation de Julien Lacroix - Le Journal de Montréal
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