Vous voulez entendre uniquement des succès sur les plaines d’Abraham ? Maroon 5 a bien saisi le message. Face à une foule enjouée qui ne demandait rien de mieux, la bande d’Adam Levine a dirigé un intense party pop où les pièces obscures étaient interdites, hier soir, sur les plaines d’Abraham.
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Comme la veille lors de la visite événementielle du chanteur country Luke Combs, les Plaines étaient remplies pour cette rare visite à Québec, et la première au Festival d’été, de Maroon 5.
On a eu droit à une avalanche de hits. Il y avait vingt chansons au programme, et toutes, sans exception, ont été des extraits radio et ont fréquenté les hauteurs des palmarès au cours des deux décennies que couvre la prolifique carrière du groupe californien.
Avec autant de munitions, Maroon 5 a pu se permettre de faire exploser une première bombe dès son entrée sur scène, l’irrésistible Moves Like Jagger. Effet rassembleur garanti ou argent remis.
Dès lors, les hits se sont enchainés à un rythme effréné. De This Love, on est passé à Stereo Hearts, puis à One More Night et Animals et ainsi de suite pendant 90 minutes. Un feu roulant.
Les temps morts étaient proscrits, sauf pour un court segment acoustique où les Plaines, illuminées par des dizaines de milliers de téléphones cellulaires, ont brillé de mille feux dans un beau moment de communion sur Payphone.
Roi des collaborations, le groupe avait aussi convoqué, par le truchement d’une séquence vidéo pré-enregistré, les rappeurs Future et Cardi B durant Cold et Girls Like You.
Levine en feu
Habillé en mou comme un gars tout juste sorti de confinement, Adam Levine avait de l’énergie à revendre et a joué à perfection son rôle de meneur de foule.
Il était en feu. Mieux, il avait l’air de tripper sa vie. Était-ce bien le même gars dont la prestation à la mi-temps du Super Bowl avait reçu un accueil mitigé ?
Il fallait le voir hurler des « yeah, yeah, yeah » comme un déchainé durant Cold. S’ils étaient plus discrets, les autres membres du groupe ont assuré avec brio. Quelques solos de guitare ont même donné un touche rock inattendue à la prestation du groupe.
« Est-ce qu’on peut revenir ici à chaque f... année ? », est allé jusqu’à demander Adam Levine, une requête qui n’a fait que galvaniser davantage la foule.
Il devait être sérieux puisqu’il a répété sa demande deux autres fois pendant le rappel, en précisant qu’à son retour l’an prochain, il aimerait avoir une plateforme au milieu du parterre pour lui permettre d’aller à la rencontre des fans.
« Je ne veux pas être sur la scène, je veux être dans la foule », a-t-il dit, avant de conclure avec une Sugar festive à souhait.
Émotive Alicia Moffet
Elle est sur scène comme sur Instagram : un livre ouvert qui partage tout ce qu’elle ressent et ce qu’elle vit.
Attendue par plusieurs loyaux admirateurs, Alicia Moffet avait les émotions à vif, hier, en première partie de Maroon 5. « Ça me prend tout mon petit change pour ne pas pleurer », a-t-elle confié.
Elle aura eu le mérite de bien gérer ses émotions puisqu’il n’y a franchement rien à redire de sa performance. Vocalement, elle a montré qu’elle peut pousser la note. Son interprétation à fleur de peau de Strangers en était une éloquente démonstration.
Même si sa pop influencée par le R&B et la soul passe bien sur scène, l’ajout de quelques titres plus dansants, dans le style d’Open Your Mind, serait un atout de plus dans le jeu de cette artiste qu’on suivra de près.
Gayle : tout pour se faire aimer
La Texane Gayle n’a que 18 ans, mais possède déjà un sens du spectacle qui échappe à des artistes qui roulent leur bosse depuis des décennies.
Armée de sa guitare et d’un front de bœuf, elle s’est plantée devant les dizaines de milliers de personnes qui attendaient Maroon 5 et leur a balancé ses chansons pop musclées, qui parlent d’embrouilles amoureuses adolescentes, avec une étonnante énergie punk.
Après la troisième pièce, Ur Just Horny, elle était déjà essoufflée. Il faut dire qu’une chanson plus tôt, elle s’était mise à courir d’un bord à l’autre de la scène sans aucune raison apparente.
Rien pour nuire à sa cause, Gayle a même eu la délicatesse de s’enrouler dans un drapeau du Québec en cours de route.
À la fin, quand elle a dégainé l’incendiaire ABCDEFU, le titre qui l’a fait connaître via TikTok, tout le monde chantait et dansait. Les Plaines avaient succombé.
Dizzy : hourra pour le vino
Vendredi, Luke Combs a soulevé la foule en calant quelques bières. Hier soir, la chanteuse Katie Munshaw, du groupe ontarien Dizzy, chargé de lancer la soirée pop, a obtenu le même genre de réaction enthousiaste lorsqu’elle a enfilé le contenu d’une coupe de vin rouge.
Contrairement à la vedette country, ce fut la seule fois que le public s’est animé pendant une prestation somme toute monotone. Assez forte pour lui valoir un Juno, celui remis à l’album alternatif de l’année en 2019, la pop rêveuse de Dizzy, tel que livrée sur les planches, manquait de punch.
Au moins, il y avait le vino.
[EN IMAGES] Maroon 5 au FEQ: «Peut-on revenir ici à chaque année ?» - Le Journal de Québec
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