Depuis vendredi, on peut voir la bande-annonce du film Arlette, dans lequel Maripier Morin joue le rôle-titre. Ce long-métrage raconte l’histoire d’une vedette de la mode catapultée en politique, comme ministre de la Culture.
Dans la bande-annonce, le personnage interprété par Maripier Morin déclare, au sujet du monde coupe-gorge de la politique : « Pourquoi j’ai l’impression d’aller me crisser dans une fosse aux lions ? ».
Si ça joue dur en politique, où les couteaux volent bas, ce n’est rien à côté du MMC (Merveilleux Monde de la Culture).
Si les politiciens sont des lions, les artistes se comportent parfois en vautours...
PLUS QU’UNE « ST’ARLETTE »
J’ai l’impression que cette réplique résume bien l’appréhension face à la sortie du film : comment le milieu des « zartistes » va-t-il réagir à la « deuxième chance » accordée à madame Morin ? Elle joue le rôle de sa vie.
Quand le film, réalisé par Mariloup Wolfe, sur un scénario de Marie Vien, prendra l’affiche le 5 août prochain, j’espère que le petit milieu culturel va avoir la décence d’évaluer la performance à l’écran de Maripier Morin selon... sa performance à l’écran.
Lorsqu’il a été annoncé que c’est Maripier Morin qui aurait le rôle-titre de son film, la réalisatrice Mariloup Wolfe avait répliqué que l’actrice « s’était présentée en audition et que sa performance avait été remarquable ».
Si un sportif a été au cœur d’une controverse, qu’il a eu des comportements répréhensibles, mais qu’il se représente dans une compétition sportive après s’être repris en mains, on va pouvoir évaluer sa performance par des critères objectifs : A-t-il marqué un but ou pas ? A-t-il couru assez vite, sauté assez haut, frappé assez fort ?
Si seulement c’était aussi simple dans les arts.
Sur son compte Instagram, où elle a partagé de magnifiques photos de tournage, Maripier Morin a écrit : « J’ai eu la chance de donner la réplique à des légendes du cinéma. Rien de moins. [...] Je me pince encore. »
En effet, dans le générique du film, on voit les noms de Gilbert Sicotte, Benoît Brière, David La Haye, Kathleen Fortin, Emmanuel Schwartz, Micheline Lanctôt, Paul Ahmarani, etc.
Pensez-vous que toutes les actrices qui auraient rêvé de jouer le rôle d’Arlette vont examiner la performance de Maripier Morin sans aucune trace de jalousie ou d’envie ? Que les petits amis du milieu, qui ont signalé leur vertu au moment où Maripier Morin a été la cible d’allégations et de reportages dévastateurs, vont mettre de côté leurs « préjugés » et leurs « biais inconscients » et faire preuve d’« inclusion » et d’« équité » ?
Et le public, lui ? Pour utiliser une expression qu’on a beaucoup entendue la semaine dernière, je suis convaincue qu’il est « rendu ailleurs ».
Maripier Morin a reconnu ses torts, reconnu ses dépendances, mis sur pied un projet « Grains d’espoir » qui vient de remettre 60 000 $ à trois organismes d’aide directe (es Maisons Péladeau, les Pavillons du nouveau point de vue et le Centre de traitement des dépendances Le Rucher).
UN MONDE SANS PITIÉ
À un autre moment de la bande-annonce, le personnage d’Arlette déclare : « Si y’a une chose que j’ai réglée dans ma vie, c’est bien de jamais me fier aux autres ».
Espérons que Maripier Morin l’a bien compris.
Maripier Morin et la fosse aux lions - Le Journal de Montréal
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