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Sunday, June 19, 2022

Le roi, la rose et le lou(p) | Dans les annales des Francos - La Presse

« On ne sait pas si on aura une autre opportunité comme ça ! », a lancé Ariane Roy. « Je suis buzzée, a renchéri Lou-Adriane Cassidy. Ostie qu’on aime ça, faire de la musique ensemble ! » Ce qui devait arriver arriva.

Publié à 8h00
Émilie Côté
Émilie Côté La Presse

Ce n’est pas le temps frais et des gouttes de pluie qui allaient empêcher une reine de dominer, une rose d’éclore et un loup de hurler.

Et une foule d’assister à un spectacle qui marquera les esprits. Un spectacle qui réunissait trois des auteurs-compositeurs-interprètes les plus doués et les plus inspirés de leur génération : Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy.

Le titre du spectacle, Le roi, la rose et le lou(p), était un clin d’œil à deux concerts événementiels qui déclinaient le même concept, soit J’ai vu le loup, le renard, le lion, qui réunissait en 1974 Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois, ainsi que Le vent, la mer et le roc, qui mettait en vedette aux Francos trois stars de l’heure en 2003, Daniel Boucher, Éric Lapointe et Kevin Parent. Tous des hommes (dont deux dont la réputation n’est plus très enviable)…

Heureusement, (re)bienvenue en 2022, où il serait inconcevable qu’une rencontre musicale au sommet n’inclue aucune femme.

Surtout quand elles se nomment Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy.

Cheveux au vent et tenues à mi-chemin entre le grunge et le disco, quel look de feu et quelle présence elles avaient sur la scène de la rue Clark, alors qu’elles étaient aux côtés de leur ami et troisième tête d’affiche de la soirée, Thierry Larose, qui avait reçu au début de la soirée le prix Félix-Leclerc de la chanson.

Union de leurs talents oblige, le public n’avait que de grosses tounes à se mettre sous la dent. Le trio a lancé le bal avec Tu voulais parler d’Ariane Roy, Cantalou de Thierry Larose et Oui le serpent nous guette de Lou-Adriane Cassidy.

Nous étions dans la première rangée, et quelle fébrilité irradiait de la scène ! Les filles avaient les cheveux dans le vent, Thierry Larose fermait les yeux pour croire si tout cela était vrai.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Ariane Roy et Thierry Larose

Le tempo a ralenti quand ils ont interprété à trois voix et trois guitares ce qui est peut-être la plus belle ballade francophone de la dernière décennie, L’île à vingt-cinq sous de Thierry Larose. Beau à pleurer.

Des amis avant tout

Amis de longue date, Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy partageaient déjà la scène ensemble bien avant l’idée du spectacle Le roi, la rose et le lou(p). Ils s’apprécient autant qu’ils s’admirent, ont-ils dit à la foule.

Ils sont trois instrumentistes aguerris, mais la chimie entre eux leur donnait aussi samedi soir aux Francos beaucoup d’aisance et de désinvolture comme interprètes. Il fallait voir Lou-Adriane Cassidy tout donner sur sa version très « Hole » d’Entre mes jambes.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Lou-Adriane Cassidy

Ou encore la voir interpréter avec Ariane Roy – elles se connaissent depuis l’âge de 9 ans – la chanson Fille à porter.

Sinon, on a encore la chair de poule en repensant au moment où Thierry Larose a donné le cue pour les premières notes de son coup de circuit pop à tout coup, Les amants de Pompéi.

Dix sur scène

Pour compléter le trio enviable de têtes d’affiche, on retrouvait sur scène Charles-Antoine Olivier et Pierre-Emmanuel Beaudoin à la batterie, Sam Beaulé à la basse, Dominique Plante à la guitare, ainsi que Vincent Gagnon et Odile Marmet-Rochefort aux claviers.

Le titre de directeur musical du spectacle revenait à celui qui collabore à la fois avec « le roi, la rose et le loup », soit Alexandre Martel (Anatole). Chapeau pour l’ensemble de son œuvre.

Le spectacle – auquel assistaient de nombreux adolescents – avait de quoi nous rassurer sur l’avenir de la chanson francophone.

Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy incarnent une génération de musiciens inspirés, talentueux, mais surtout décomplexés.

Pour clore le spectacle avant le rappel imprévu et improvisé (nous avons entendu au loin en quittant Entre Matane et Baton Rouge d’Isabelle Boulay), le trio de la soirée avait invité – contre toute attente – Gilles Valiquette pour interpréter avec lui son grand succès La vie en rose. Une belle marque de respect pour la grande pop québécoise du passé.

Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy ont fait preuve à la fois de classe et de ferveur. C’était une chance d’assister à leur spectacle qui aurait pu avoir lieu sur la grande scène et qui restera dans les annales des Francos.

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