Le conseil de discipline du Collège des médecins a déclaré le propriétaire des cliniques médicales Lacroix, le Dr Marc Lacroix, coupable de deux fautes déontologiques, estimant qu’il était allé «trop loin» en critiquant l’OMS et la Santé publique du Québec, nuisant ainsi à la réputation de la profession de médecin.
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Le propriétaire et fondateur des cliniques de médecine privées Lacroix, le Dr Marc Lacroix, fait face depuis l’été 2020 a une plainte déontologique pour une série d’entrevues données à l’ex-animateur de CHOI Radio X Jeff Fillion ainsi que pour de multiples publications Facebook contre les mesures sanitaires. C’est un plaignant privé, Olivier Bolduc, qui sera candidat pour Québec solidaire dans Jean-Talon aux prochaines élections, qui avait déposé cette plainte.
Au terme de longues audiences, le Dr Lacroix a été déclaré coupable de fautes déontologiques sur deux des sept chefs de la plainte. L’un des trois membres du conseil de discipline, le Dr Petru-Lucian Comanita, a toutefois affiché sa dissidence et aurait acquitté le Dr Lacroix, estimant que l’intimé avait exercé son droit à la liberté d’expression.
Faire une bonne émission
Ce n’est toutefois pas l’avis des deux autres membres du conseil, qui jugent sévèrement les propos tenus par le Dr Lacroix lors d'une entrevue accordée à CHOI le 8 mai 2020. Le Dr Lacroix avait notamment dit «cesser d’écouter l’OMS», ajoutant: «On voit le Dr Arruda avec sa belle épinglette de l'OMS... Moi, je pense que l'OMS, dès le début, n'a pas été crédible dans cette crise-là, a caché de l'information au monde entier.»
Cette «attaque sans réserve de l’OMS» n’est pas digne du comportement d’un médecin, tranche le conseil, estimant que le Dr Lacroix «est allé trop loin». «On comprend rapidement que le Dr Lacroix est là pour contester les mesures de la Direction de santé publique et faire une bonne émission avec l’animateur», est-il écrit.
Le conseil poursuit en disant qu’il ne pouvait faire comme s’il avait une discussion «entre amis» avec l’animateur qui était d’ailleurs son porte-parole publicitaire. «Le Dr Lacroix était plus soucieux d’adopter une position qui le rendrait populaire [...] que de se préoccuper des conséquences de la COVID-19», est-il écrit.
«Personnage public»
Le Dr Lacroix a aussi manqué à ses obligations déontologiques en faisant sur sa page Facebook de multiples publications, écrivant notamment «bouffon» au-dessus d’une photo du Dr Horacio Arruda, «folie pure» ou encore «le masque ne protège pas».
Le Conseil recense une cinquantaine de publications qui, par le ton et la fréquence, «manquent d’élégance, de classe et de dignité». Le Dr Lacroix n’était pas exempt de ses obligations déontologiques, même s’il publiait sur une page Facebook personnelle.
Le Conseil rappelle tout au long de sa décision que le Dr Lacroix avait le droit d’exprimer son opinion, mais qu’il aurait dû être plus prudent et faire preuve de plus de retenue, d'autant qu’il n’était pas un expert dans le domaine de la santé publique. Ses propos ont donc manqué de professionnalisme et de sérieux, et ont atteint un «degré de gravité tel» qu’ils constituent une faute déontologique, conclut la présidente, Me Marie-Josée Corriveau.
Le Dr Lacroix devra se présenter à une audition sur sanction afin de connaître la peine disciplinaire qui lui sera imposée pour les deux fautes déontologiques dont il a été reconnu coupable.
Réaction du Dr Lacroix
Le Dr Lacroix a publié un communiqué en après-midi mardi pour réagir à la décision rendue contre lui. Il indique que ses procureures vont analyser la décision pour la suite en rappelant qu’il a été acquitté de cinq des sept chefs de la plainte en plus de faire valoir la dissidence d’un des membres sur la décision finale.
Fautes déontologiques: le Dr Lacroix est «allé trop loin» - Le Journal de Québec
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