Je vais dire comme Amanda Hess, du New York Times : « I did not follow the defamation trial between Johnny Depp and Amber Heard — it followed me ».
On attend ce verdict depuis des semaines. Sans grande surprise, le jury a reconnu Amber Heard coupable de diffamation. Je dis sans grande surprise puisque tout ce bain de sang juridique était surtout une guerre de relations publiques opposant deux célébrités. L’étoile de Johnny était beaucoup plus brillante et la machine qui l’entourait mieux huilée.
La victime parfaite
Ce qui a mis de l’eau dans le gaz, aussi, c’est que l’actrice n’était pas une « victime parfaite ». Pas particulièrement sympathique, elle a aussi eu des comportements violents. N’en fallait pas plus pour que le monde entier se dise que c’était elle, la bitch de l’histoire.
Je ne veux pas prendre parti. Je dirai seulement la chose suivante : ce n’est pas parce qu’on est capable d’avoir des comportements violents ou toxiques qu’on ne peut pas être victime de violence conjugale.
Avez-vous déjà entendu parler de violence réactionnelle ? Ça peut se passer quand une victime de violence est poussée dans ses derniers retranchements et utilise à son tour des comportements violents (crier, insulter, frapper) pour que ça cesse. Je ne dis pas que c’est correct. Je dis que ça existe.
Aussi, et c’est épouvantable à dire, ce n’est pas parce qu’on est victime de violence conjugale qu’on ne peut pas se rendre coupable de diffamation.
Le vrai gagnant
Qui est le véritable gagnant, à l’issue de tout ça ? Certainement pas Amber Heard, qui s’est vue traînée dans la boue. Ce ne sont pas non plus les victimes de violence conjugale, qui sont peut-être en train de se dire « voici ce qui se passera si je parle ». Pour moi, ceux qui ont gagné, ce sont les plateformes et les créateurs de contenus qui ont fait leurs choux gras de ce drame humain qui se déroulait sous nos yeux.
Est-ce un échec de #moiaussi ? Je ne pense pas. Mais c’est une pierre de plus sur l’édifice du cynisme ambiant face aux institutions.
Amber Heard n'est pas une «victime parfaite» - Le Journal de Montréal
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