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Friday, April 1, 2022

Tout s'est bien passé | Le choix de la mort - La Presse

On aurait tendance à classer ce nouvel opus dans la frange des œuvres aux tonalités plus graves de François Ozon, cinéaste aussi prolifique qu’éclectique. Malgré le thème abordé dans Tout s’est bien passé — l’aide à mourir dans la dignité —, le réalisateur de Potiche et de Grâce à Dieu ne se prive pas d’y aller également de touches d’humour, histoire d’éviter toute sensiblerie.

Publié à 11h30
Marc-André Lussier
Marc-André Lussier La Presse

Ce long métrage, lancé l’an dernier au Festival de Cannes (où il était en lice pour la Palme d’or), est l’adaptation cinématographique d’un livre qu’Emmanuèle Bernheim a publié en 2013 (quatre ans avant sa mort). Cette dernière, qui, en plus d’être une amie du cinéaste, a collaboré aux scénarios du réalisateur d’Été 85 quatre fois (notamment celui de Swimming Pool), y racontait la fin de vie de son père.

Le récit est construit autour d’une requête qu’un homme diminué fait à sa fille. Forcée d’explorer des zones qu’on préfère habituellement ne pas fréquenter, cette dernière doit faire face à un dilemme.

Après avoir fait un accident vasculaire cérébral, André Bernheim (André Dussollier), homme de 85 ans très apprécié du milieu culturel, n’est plus que l’ombre de lui-même. Aussi demande-t-il à sa fille Emmanuèle (Sophie Marceau) — et non à Pascale, son autre fille — de l’« aider à mourir ». Cette dernière rejette cette idée d’un revers de main au départ, mais on explore ensuite l’acceptation progressive de cette option, et la façon de s’y prendre pour la réaliser.

PHOTO FOURNIE PAR MK2 | MILE END

Sophie Marceau dans Tout s’est bien passé, film de François Ozon

À cause des lois mises en place en France à l’époque où l’histoire est campée, mourir dans la dignité veut souvent dire devoir organiser sa fin de vie dans une clinique en Suisse. Et dans le cas de l’histoire racontée dans ce film, être impliqué malgré soi dans une intrigue quasi policière.

Portrait de famille

La force de Tout s’est bien passé réside dans le portrait de famille que trace François Ozon, privilégiant ainsi l’aspect psychologique plutôt que l’aspect médical. La dynamique entre les deux sœurs (Géraldine Pailhas incarne celle à qui le père n’a rien demandé), solidaires malgré quelques différends, est illustrée de façon très juste. Sophie Marceau, plus rare sur les écrans au cours des dernières années, livre une performance vibrante, dénuée de tout sentimentalisme. Son rôle n’était d’ailleurs vraiment pas facile à endosser, dans la mesure où son personnage personnifie celle qui a véritablement vécu cette histoire.

On retiendra également la présence forte de Charlotte Rampling, si bouleversante il y a 20 ans dans Sous le sable. L’actrice interprète cette fois une épouse et mère dont le cœur a fini par s’assécher à force de ne pas avoir pu être aimée comme elle le souhaitait par l’homme avec qui elle a fondé une famille.

Cela dit, la vedette de ce long métrage est sans contredit André Dussollier. Dans le rôle de cet homme à l’humour parfois grinçant et iconoclaste, bien décidé à en finir, le vétéran impressionne.

Tout s’est bien passé est à l’affiche en salle au Québec.

Tout s’est bien passé

Drame

Tout s’est bien passé

François Ozon

Avec Sophie Marceau, André Dussollier, Géraldine Pailhas

1 h 53

½

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Tout s'est bien passé | Le choix de la mort - La Presse
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