À la veille de sa mise en place à la grandeur de la province, le passeport vaccinal suscite l’inquiétude auprès de plusieurs salles de spectacles et cinémas.
• À lire aussi: Fermer au lieu de gérer le VaxiCode
« Qu’est-ce que je fais avec celui qui veut entrer, qui est arrogant et qui n’a pas ses deux doses ? Nous ne sommes pas la police », mentionne Bernard-Y. Caza, du Vieux Clocher de Magog.
- Écoutez l'analyste en politiques publiques Patrick Déry avec Bernoit Dutrizac sur QUB Radio:
Les salles de spectacles et de cinéma n’en sont pas à leurs premières restrictions depuis un an et demi. Même si la majorité des établissements ont indiqué être prêts pour l’application du passeport vaccinal, demain, plusieurs questions demeurent.
« Puisque les billets sont vendus en ligne, sans qu’on puisse vérifier si les personnes qui achètent sont en possession d’un passeport, que ferons-nous avec les gens qui détiendront des billets et qui résistent après qu’on leur ait refusé l’entrée ? » demande Michel Sabourin, propriétaire du Club Soda.
Du côté de l'Association professionnelle des diffuseurs de spectacles, on constate que les règles actuelles entourant le passeport ne sont pas 100 % claires.
« Les salles auront-elles eu le temps de se procurer les cellulaires nécessaires pour scanner les applications? demande la directrice générale Julie-Anne Richard. Comment on procède avec les sorties scolaires quand on a à la fois des élèves et du public général en salle ? »
Des files d’attente
Chez plusieurs intervenants questionnés par Le Journal, l’inquiétude concerne surtout sur les inévitables files d’attente qui se formeront à l’entrée des établissements.
« Si on a 500 personnes qui arrivent en même temps un samedi à 13 h, comment va-t-on réussir à gérer cela ? demande le coprésident de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec, Éric Bouchard. Est-ce que tous les clients vont avoir téléchargé leur code QR ? »
« Si on avait eu une application qui nous avait donné toute l’information d’un coup avec la photo du client, ça n’aurait pas été si compliqué, fait remarquer Robin Plamondon, du Clap. En faisant une double validation [avec le passeport et une pièce d’identité], on sait très bien que les gens n’auront pas un des éléments en main. Ils vont devoir fouiller dans leur portefeuille, dans la sacoche, et ça va créer un ralentissement. »
Personnel supplémentaire
Pour pallier les débordements, plusieurs salles ont engagé du personnel supplémentaire.
« On n’a pas eu d’autre choix que de réengager un portier. Ça nous coûte un salaire de plus », dit Charles Deschamps, du Bordel Comédie Club.
« On a ajouté du personnel pour que l’entrée en salle demeure fluide, indique Claude Désormeaux, directeur général de la salle Albert-Rousseau de Québec. Ce qu’on met en place en ce moment, c’est pour éviter une lourdeur dans l’accueil. »
Depuis l’annonce du passeport, les demandes de remboursement sont nombreuses au Vieux Clocher de Magog. « Quand c’est un groupe, il y a parfois un client qui n’est pas en règle, dit Bernard-Y. Caza. On demande aux gens par courriel de faire leur demande de remboursement au moins cinq jours avant le spectacle pour qu’on ait le temps de revendre leurs billets. »
Dans les autres salles, les remboursements semblent toutefois plutôt rares.
« Étonnamment, une vaste majorité de la clientèle ne s’est pas manifestée, probablement parce qu’ils sont déjà adéquatement protégés », dit Mélisa Imedjdouben, de la salle Albert-Rousseau.
– Avec la collaboration de Cédric Bélanger, Maxime Demers et Sandra Godin.
À VOIR AUSSI...
Le passeport suscite l'inquiétude dans les salles de spectacles et les cinémas - Le Journal de Montréal
Read More
No comments:
Post a Comment