Le hasard fait parfois bien les choses. Ce dicton s’applique drôlement bien à l’année cinéma de Sébastien Ricard qui tient la vedette de deux films présentement à l’affiche – Le club Vinland et Live Story, chronique d’un couple – et du drame d’époque Maria Chapdelaine, qui sortira le mois prochain. « Je me sens vraiment choyé », a confié l’acteur au Journal.
« C’est vrai que c’est une belle année pour moi au cinéma », lance Sébastien Ricard au bout du fil.
« J’ai des amis qui sont allés au cinéma récemment et qui m’ont dit qu’ils avaient vu des bandes-annonces de trois films dans lesquels j’ai joué. C’est un peu intense, mais en même temps, c’est aussi un hasard. J’ai eu l’occasion de beaucoup jouer au cinéma ces dernières années et j’en suis très heureux. Ce que je trouve le fun aussi, c’est que ce sont trois films qui ne se ressemblent vraiment pas. »
Il est effectivement difficile de voir des points communs entre les différents rôles que Ricard campe dans ces trois films. Dans Le club Vinland, à l’affiche depuis la mi-août, l’acteur incarne un frère enseignant progressiste qui enseigne dans un collège de garçons de Charlevoix à la fin des années 1940. Ce rôle lui a permis de remporter le prix Iris du meilleur acteur au Gala Québec Cinéma, en juin dernier.
Dans Maria Chapdelaine, attendu sur nos écrans le 24 septembre, l’acteur de 49 ans campe le père de l’héroïne du célèbre roman de Louis Hémon. Enfin, dans Live Story, chronique d’un couple, qui a pris l’affiche vendredi, il se glisse dans la peau d’un père monoparental en quête d’amour qui carbure aux « likes » sur les réseaux sociaux.
Quand on dit que les sorties successives de ces films relèvent du hasard, c’est qu’ils ont été tournés à différents moments, au cours des dernières années. Ainsi, le tournage de Live Story, chronique d’un couple remonte à déjà trois ans. Ce premier long métrage du réalisateur Jean-Sébastien Lozeau (Star Académie, Le Banquier) a été tourné en une douzaine de jours avec un budget très modeste. Sébastien Ricard a pu découvrir le film pour la première fois sur grand écran la semaine dernière, au Festival Percéides, en Gaspésie. Et il a été agréablement surpris par le résultat final.
« Ce qui m’inquiétait un peu, c’est que les conditions de tournage n’étaient pas celles d’une grande production, admet Ricard. Il y a des moments où on se demandait si on tournait les coins ronds ici et là. Mais quand j’ai vu le film, j’ai été pris par l’histoire. Ce qui me frappait, c’est l’originalité du scénario et la manière dont c’est traité. Je trouvais qu’il y avait quelque chose d’assez unique. Ça m’a agréablement surpris. Pour moi, c’est un tour de force qu’a accompli Jean-Sébastien. »
Derrière les « likes »
L’intrigue de Live Story, chronique d’un couple tourne autour des personnages d’Alex (Sébastien Ricard) et Monica (Marilyn Bastien), deux nouveaux amoureux au passé trouble. Alex vient de se séparer de la mère de son fils et a du mal à accepter le fait que cette rupture ait brisé sa petite famille. Monica traîne aussi son lot de problèmes personnels, devant notamment composer avec un trouble bipolaire. Leur relation prendra une tournure chaotique le jour où Alex décidera de filmer une chicane de couple avec son téléphone et de la diffuser sur Facebook Live.
« Ce qui m’intéressait dans le film, c’est que ce personnage [d’Alex] a une démarche, explique Sébastien Ricard. Oui, il a un côté un peu narcissique dans sa façon de se mettre toujours en scène sur les réseaux sociaux. Mais il essaie aussi de comprendre ce qu’il vit et ce qu’il traverse. »
« Le problème, c’est que lui et Monica sont des gens assez fragiles à la base et qui ont une conception des limites qui n’est pas super claire. Or, la dynamique des réseaux sociaux peut exacerber cela chez ce genre de personnes. Ils vont tomber dans ce panneau-là et le personnage d’Alex va arriver au point où il va se rendre compte que le vide complet est en train de se faire en lui et autour de lui. »
« C’était un pari hyper risqué d’aborder ce genre de sujet au cinéma. Mais ce qui est décrit dans le film me semble assez juste. Ça tient vraiment à la qualité du regard de Jean-Sébastien et de son scénario. Il n’est pas resté en surface et je lui suis reconnaissant pour ça. Je trouve qu’il a fait un travail qui est utile d’une certaine manière. »
Le film Live Story, chronique d’un couple a pris l’affiche vendredi.
La fragilité derrière les likes - Le Journal de Montréal
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