Après 50 ans de métier, l’auteur qui estime avoir écrit 6504 pages durant ces décennies, est donc prêt à admettre qu’il a eu «une carrière de gars chanceux puisque [il a] pu vivre de [sa] plume».
Faire vivre le roman
Si l’œuvre de Beauchemin offre aux universitaires de la matière à analyser et à décortiquer, l’auteur ne crée pas quant à lui de fictions avec des messages en particulier. Il ne croit d’ailleurs pas du tout aux «romans à thèse».
«On écrit un roman pour faire vivre aux gens une expérience humaine et esthétique. Maintenant, si vous êtes habité par une idée ou une conviction, ça va nécessairement ressortir dans le roman. Parce qu’on se livre beaucoup [en tant qu’auteur]», affirme-t-il.
Ce qui demeure «extraordinaire», pour lui, c’est que la littérature nous permet de vivre différentes vies à différentes époques, et ce, le nombre de fois qu’on le désire.
Un grand chagrin
Passionné par cet art qu’il pratique depuis cinq décennies, l’octogénaire n’a toutefois qu’une seule grande tristesse : ne jamais avoir pu écrire le quatrième tome de Charles le téméraire.
«Charles le téméraire a été publié en trois parties, mais je voulais en rédiger une quatrième. […] On suit le Québec pendant 30 ans et je souhaitais terminer ce dernier tome avec l’indépendance du Québec. Ça aurait fait une maudite belle fin!» confie l’homme qui s’est toujours affiché comme étant politiquement engagé envers le mouvement indépendantiste.
Pour lui, il n’est donc pas question de «composer un monde imaginaire» et de «fuir la réalité dans le rêve».
«Je ne peux pas l’écrire. Je ne pourrai jamais l’écrire. Si [l’indépendance] se produit, ce ne sera pas de mon vivant. Et ça, c’est un grand chagrin de ma vie. C’est un chagrin de romancier et un chagrin de citoyen.»
Ce qu’on lui souhaite pour les années à venir? Être en mesure de terminer son nouvel ouvrage et de conserver sa lucidité.
À cet âge vénérable, dit-il, chaque année de plus, en bonne santé, est un cadeau.
Yves Beauchemin 50 ans de métier | Arts - Le Soleil - Groupe Capitales Médias
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